La direction éditoriale de la maison Vault Comics s'est considérablement transformée en l'espace de quelques années : d'un nouvel acteur ambitieux sur le marché indépendant, celle-ci s'est ensuite tournée vers un créneau plutôt inédit en montant le label Headshell, pour aller chercher différentes vedettes de la musique en leur proposant d'imaginer leurs propres créations originales. Généralement, en compagnie d'équipes créatives plus expertes. Quelques productions plus conventionnelles sont encore publiées de temps en temps, mais l'enseigne insiste tout de même sur cette envie de scruter un un autre genre de lectorat. Au point de s'aventurer sur un autre secteur : les comics réalisés par des personnalités connues des réseaux sociaux ?
De ce point de vue, on peut considérer l'expérience engagée sur la série Lilith de Corin Howell comme une première percée dans cette nouvelle zone d'activité potentielle. Effectivement, avant de devenir une héroïne de comics, la séduisante petite vampire n'était au départ qu'un personnage récurrent de la page Instagram de cette illustratrice, le genre de mascotte populaire que l'on croise parfois sur les plateformes de dessins.
Ceci étant, Vault Comics a manifestement décidé de passer la seconde en décidant de s'associer avec une personnalité complètement extérieure au monde de la séquentialité et de l'illustration. A savoir : l'influenceuse et actrice Innana Sarkis, connue pour ses apparitions dans les films Seance et Happy Birthday. Celle-ci revendique actuellement plusieurs millions d'abonnés sur ses différents comptes sociaux, Instagram, TikTok, Youtube, etc.
En l'occurrence, Sarkis s'est retrouvée associée avec le scénariste Tim Seeley, un vétéran de l'industrie (qui a déjà eu l'occasion de prendre par la main un parfait débutant du secteur de la BD, en accompagnant le guitariste Slash sur le comics Deathstalker, une autre production Vault Comics) et auteur prolifique sur plusieurs fronts depuis quelques années. En compagnie de l'artiste brésilien Ademir Leal, l'équipe a prévu de s'engager dans une série de plusieurs romans graphiques sur fond de mythologie, sous la forme d'une saga ouvertement inspirée par les aventures de Wonder Woman.
En l'occurrence, Sarkis explique s'être souvent interrogée au sujet de son propre prénom : née en Syrie, celle-ci a effectivement immigré au Canada avec ses parents pendant son enfance, réalisant une fois sur place que ce patronyme (hérité de la tradition assyrienne) était loin d'être répandu en Occident. Ce prénom devenant comme le stigmate de ses origines (déplacées dans un pays étranger) pendant l'essentiel de sa vie, l'actrice s'est interrogée sur les racines mythologiques du personnel originel - et pour faire court, "Inanna" renvoie effectivement au nom d'une déesse de la guerre dans la mythologie de Mésopotamie, dans le bassin de l'Euphrate, une zone géographique dont plusieurs grandes civilisations sont originaires. En l'occurrence, Inanna est aussi connue sous un autre nom chez les Assyriens : Ishtar, considérée comme l'inspiration des déesses Isis, Aphrodite et Vénus.
Ensemble, Sarkis et Seeley ont donc composé un premier album en forme de décalque de Wonder Woman : une déesse antique d'une mythologie disparue va se réveiller dans le présent, encore armée de ses pouvoirs d'autrefois.
"L'histoire se déroule à San Francisco, dans le présent. La déesse Inanna émerge de la baie, vêtue d'un simple collier, sans le moindre souvenir de sa vie d'avant. Elle ne connaît... que son nom. Toujours pourvue de sa force, l'héroïne va devenir la championne de cette nouvelle terre d'accueil. Mais, elle découvre bientôt que sa vie d'immortelle, de déesse de l'amour et de déesse de la guerre, va vite revenir la hanter. Les ennemis de l'Antiquité sont de retour da,ns le monde moderne, une bataille se prépare pour l'avenir de l'humanité, et pour l'existence d'Inanna toute entière !"
L'album a été anonncé sous le titre Inanna : The Name She Lost pour le mois de mai 2026 aux Etats-Unis. Et l'éditeur précise bien qu'il ne s'agit que d'un tome un. Pourquoi pas.