D'un point de vue purement industriel, les films de Marvel Studios traversent une mauvaise passe depuis maintenant deux ans. Or, pendant que le menuisier travaille à réparer cette magnifique porte ouverte défoncée avec l'aplomb des grands jours, se pose encore la question de savoir quoi faire des produits développés dans l'intervalle de cette période de creux. C'est vrai : tout le monde est déjà au courant. Fantastic Four : First Steps est en route, vendu comme la dernière lueur d'espoir au bout de cet interminable tunnel, ou tout du moins, comme l'un des rares films de l'enseigne encore capable de faire l'événement pour le grand public. Les gens attendent les Quatre Fantastiques. Mais les gens n'attendaient pas Thunderbolts*. C'est un problème.
C'est un problème, oui, parce que l'on ne sait plus vraiment quoi dire qui n'aurait pas encore été dit. Sans surprise, le film de Jake Schreier n'est pas une catastrophe, et pas non plus un objet de cinéma captivant. Ni particulièrement raté, ni particulièrement fédérateur, celui-ci aligne quelques qualités, quelques variations dans la formule, mais doit tout de même opérer dans les limites de ce qui reste, justement, une formule. Un développement arqué avec des points de passage obligatoire, une biscotte préfabriquée sur laquelle on étale les habituelles surcouches d'action, de comédie, en espérant trouver une forme de discours, une originalité et un caractère distinctif dans la tartine complète. Et de ce point de vue, Thunderbolts* coche quelques unes des cases nécessaires pour justifier sa présence dans le catalogue de Marvel Studios. Le film revendique quelques idées, sinon quelques convictions, et pourrait même passer pour un héritier des films Captain America plus légitime que le récent Brave New World dans une moindre mesure... si le résultat ne laissait pas apparaître les coutures traditionnelles d'un montage compliqué, d'une bonne dose de gras dans l'écriture, et d'un scénario qui paume son envie de bien faire au détour des facilités et des arcanes obligatoires.
En somme, un film qui incarne plutôt bien l'esprit du moment chez Marvel Studios : on ne peut pas dire que l'enseigne a perdu toute forme de potentiel... mais en revanche, le modèle reste invariablement crispant dans les limites qu'il impose aux équipes créatives. Et paradoxalement, dans la mesure où il s'agit bien du dernier représentant de cette philosophie en passe d'être abandonnée au bord de la route... mettons qu'on aurait pu tomber plus mal.
The Hand That Feeds

Le film de Jake Schreier est aussi l'un des rares produits de Marvel Studios a avoir profité de l'ancien modèle sur un plan purement préparatoire : le film repose sur différents éléments éparpillés sur plusieurs productions précédentes, assemblés autour d'une même figure commune. A savoir, la directrice de la CIA, Valentina Allegra de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus), que l'on avait pu apercevoir dans Black Widow et la série The Falcon & the Winter Soldier, entre autres choses. Celle-ci sert de contrepoint au rôle occupé par Nick Fury dans le passé : officiellement du gouvernement, son objectif était visiblement de monter une nouvelle escouade de personnages costumés... en allant chercher dans les rebuts de la formule, les anciens assassins à la solde de différents gouvernements, comme Yelena Belova (Florence Pugh) et John Walker (Wyatt Russell). Le scénario laisse entendre que d'autres têtes connues de cet univers des tueurs à gages avaient également été embauchés pour lui servir d'agents secrets, comme Taskmaster (Olga Kurylenko) ou Ghost (Hanna John-Kamen).
Dans le même temps, la directrice de la CIA avait également prévu de développer son propre programme de super soldat. Comme dans les comics, cette nouvelle séquence de manipulations génétiques aura permis d'accoucher d'un nouveau justicier encore au stade de simple embryon de personnage pour le moment... une tête blonde doué de pouvoirs solaires et armé d'un tempérament particulièrement instable. Ce n'est même plus un spoiler à ce stade : le casting de Steven Yeun avait été confirmé longtemps avant que le comédien ne finisse par passer la main, remplacé au pied levé par un Lewis Pullman compétent, et les bandes-annonces ne laissaient aucune place au doute quant à l'identité du justicier concerné. Sous la pression d'une enquête qui pourrait exposer ces recherches illégales financées par la CIA, Valentina de Fontaine va chercher à faire disparaître les preuves. Ce qui inclut notamment le fait de devoir se débarrasser de ses propres agents. De son côté, James Barnes, ou Bucky Barnes pour le reste de l'univers, a été élu au congrès et tente de donner un coup de main aux enquêtes qui pèsent sur ce nouveau programme de super-soldat illicite.
Ah, et David Harbour reprend son rôle de Red Guardian pour cette nouvelle aventure. Et.... Voilà ? Qu'est-ce que tu veux ajouter de plus, finalement.

Thunderbolts* assume de prendre son temps pour lancer les opérations. Avec une introduction solide qui s'intéresse au personnage de Yelena, on comprend globalement que le film assume une sorte de message sur la santé mentale : l'héroïne est déprimée depuis la mort de sa sœur, et porte sur ses épaules le poids de plusieurs années passées à assassiner pour le compte de deux organisations gouvernementales. En reprenant certaines des idées distillées autour du personnage de Black Widow (Scarlett Johansson), Thunderbolts* reprend cette idée d'une héroïne scarifiée par une enfance difficile, qui perd pied face à des traumatismes qui n'ont jamais réellement été résolus, et qui n'a plus autour d'elle la famille ou l'entourage avec qui elle pourrait partager cette expérience pour se reconstruire une identité plus apaisée. On découvre l'héroïne au moment d'un saut dans le vide en forme de sous-texte sur les pensées suicidaires, et on la suit lors d'une mission d'infiltration (plutôt bien chorégraphiée, avec quelques accents comiques plutôt réussis dans la foulée) qui trahissent un léger fond de discours sur l'aliénation au travail et la lassitude de s'enfermer dans un processus répétitif.
Même constat pour le retour de Red Guardian : en pleine crise de la cinquantaine, le personnage sombre dans l'alcoolisme, nostalgique de sa gloire d'antan dans l'ex-empire soviétique. Bien entendu, Marvel Studios va évidemment arracher toute possibilité de prendre au tragique cette éternelle figure de clown sur patte, alourdi par une posture de comique raté, un accent caricatural, et une présence qui s'impose dans le film comme le stigmate éternel de "l'humour" sauce Kevin Feige. Même si le bilan reste plus équilibré que lors de Black Widow, Red Guardian conserve sa position dans le peloton de tête des personnages les plus insupportables de la saga.
Et c'est d'autant plus grave lorsque, pour changer, le personnage profite de quelques minutes de grandeur. Lors d'un dialogue père-fille plutôt inspiré (dans le dernier tiers du film), on prend quelques instants pour se rappeler que David Harbour reste un grand acteur compétent, capable de porter un texte et d'incarner une sensibilité authentique, dans son regard, sa voix ou sa posture. Malheureusement, cette séquence reste trop rapide pour être appréciée, et le personnage est immédiatement rendu à sa posture de comique. Jusque dans les derniers instants du film, avec pas moins de deux scènes post-génériques pour en profiter à fond. Peut-être que quelqu'un chez Marvel Studios estime sérieusement que le Red Guardian représente un authentique argument commercial, qu'il s'agit du personnage le plus drôle de la saga ? Allez savoir. Une chose est sûre : la personne concernée a certainement eu son mot à dire au moment de l'écriture du film.
The Downward Spiral
Pour pousser plus loin, la première moitié déroule un plan de bataille dans le style du premier volet des Gardiens de la Galaxie : des personnages qui ne s'apprécient pas au départ, qui vont même commencer par se taper dessus, avant de faire cause commune par nécessité. Jusqu'à se trouver quelques atomes crochus en chemin. En l'occurrence, autour de cet axe du traumatisme et de la morosité quotidienne. Le film culmine jusqu'à une scène d'action en quatuor, avec quelques chorégraphies intéressantes, et la sensation d'un réalisateur qui a fait ses devoirs. En interview, Schreier mentionnait notamment le sympathique polar Ronin (1998) de John Frankenheimer, pour illustrer la sensation qu'il espérait convoquer autour de cette petite cohorte de fripouilles organisée en bande involontaire. Et si la copie est loin d'être du même tonneau, les vedettes de Thunderbolts* se répondent bien dans cette première moitié, sur cette perspective de trahisons, de personnages plus gris ou plus agressifs, et cette mécanique de groupe pris au piège et obligée de s'en sortir par la ruse. C'est à ce moment là qu'apparaît le personnage de "Bob", qui servira ensuite de catalyseur pour l'expression de la dépression nerveuse dans le reste du film.
Ceci étant, si cette première moitié présente quelques bons éléments (pour les fans de hamsters, notamment), on remarque encore une fois que le scénario manque globalement de corps et de structure. Les séquences à Washington n'ont pas d'utilité réelle, sinon de tartiner une exposition facile. On comprend vite que cette partie va globalement tourner autour de seulement trois ou quatre personnages, en s'interdisant bien entendu toute forme de discours politique frontal, de discours sur la réalité des services secrets américains. Les conséquences de Captain America : Brave New World sont tout bonnement inexistantes, et le scénario semble même agacé de devoir composé avec ce prédécesseur embarrassant. L'adamantium, le président des Etats-Unis foutu en cabane, une guerre qui a failli éclater avec le Japon ? Non. Tout ceci n'a aucune importance. On évoque quelques données, au vol, au hasard, mais le segment qui concerne Valentina de Fontaine se résume en quelques mots rapides : la dame elle est pas gentille, et les audiences du congrès ne servent à rien.
On pourrait bien tenter de balbutier une piètre tentative de commentaire ironique, lorsque Bucky Banes tente de lire le résumé de l'enquête qui incrimine la directrice de la CIA... avant de voir les restes de son sandwich couler sur les documents officiels. Mais en définitive, on ne sait toujours pas exactement pourquoi le personnage a voulu tenter sa chance en politique. Tout ce petit théâtre de fausses institutions officielles dans un univers fictif reste proportionnel à ce qu'il a toujours été chez Marvel Studios : un spectacle de marionnettes dans le cadre d'une franchise qui n'a absolument pas envie de se compliquer l'existence avec la matière du réel.
Une fois passée la première moitié du scénario, Thunderbolts* passe rapidement en pilote automatique. Le produit déroule un arsenal plutôt conventionnel, autour d'une poignée de décors particulièrement restreinte (une route déserte, un bâtiment désaffecté, un carrefour entre deux rues) pour aligner tout ce que l'on connaît déjà : l'apparition du vilain, la menace qui pourrait bien détruire le monde si les héros ne parviennent pas à l'empêcher, et puis, bien entendu, la conclusion inévitable vers le générique de fin.
C'est à ce moment là que la formule s'actionne pour présenter une série de péripéties extrêmement prévisibles, extrêmement dirigées, qui ne laisse plus aucune place aux personnages secondaires dès lors que la mécanique de groupe reprend le dessus. Les quatre décors qui composent le film l'empêchent de profiter des pouvoirs de son antagoniste, malgré quelques bonnes idées, et on a le sentiment d'un montage qui ne laisse pas assez respirer le résultat final. Au point de se demander si certaines scènes n'ont pas été dégagées par simple effet de compression : où en est Bucky vis-à-vis de sa relation avec Sam Wilson ? Pourquoi le personnage de Ghost n'a-t-il pas eu droit à son propre petit moment de noirceur, comme les trois autres ? Qu'est-ce qui est arrivé autour de l'enquête qui pesait sur Valentina de Fontaine ? En somme, un montage qui concasse pour ne retenir que l'essentiel du point de vue du divertissement et de la distillation du propos sur la dépression nerveuse. Et de ce point de vue, au moins, le résultat est plutôt réussi.
Lewis Pullman campe un Bob Reynolds plutôt convaincant, et s'en sort avec les honneurs en développant quelques petites idées toutes bêtes : des mimiques, des hésitations, un regard perdu sur le gros de ses scènes. Et si les équipes de Marvel Studios n'ont visiblement pas été capables de prendre le Sentry au sérieux, sa version négative, The Void, est en revanche plutôt bien articulée. Jake Schreier s'est contenté de décalquer l'idée fondamentale de ce personnage, en restant sur une surface claire et intelligible, pour apposer son idée. Sentry et Void représentent ainsi l'essentiel du propos : la dépression nerveuse, la solitude, la voix intérieure, l'alcoolisme et le désespoir profond, que le film entend résoudre par l'entraide, l'amitié et la famille recomposée.
Attention : personne ne va prétendre que le film est particulièrement finaud dans son discours (on peut même lister au moins trois personnages qui prononcent le mot "Void" pour parler de désespoir avant que le vilain n'arrive pour de bon), ni même que Thunderbolts* pourrait venir s'asseoir à la table de James Gunn dans cette représentation des personnages cassés, profondément malheureux, autodestructeurs, qui retrouvent un peu d'espoir dans un groupuscule familial bienveillant.
Au contraire, si le réalisateur est capable de communiquer la détresse de son Peacemaker en filmant son acteur principal en train de nourrir un insecte des étoiles sur quelques notes de musique mélancolique, Jake Schreier, de son côté, déploie toute la panoplie des allégories comparatives faciles et des messages positifs encourageants pour accoucher de son propos. Thunderbolts* n'est pas subtil. Et le produit aurait même quelque chose de brouillon dans sa façon de résumer les problèmes de santé mentale. Mais, on perçoit tout de même dans cette couche de simplicité une réelle envie de bien faire. Gageons que le message pourrait faire mouche sur cette partie du public qui serait en mesure de se reconnaître dans les problématiques de Bob et de Yelena, et saluons, au moins, l'envie du réalisateur d'insuffler quelque chose de concret dans ces super-héros. On ne pouvait pas forcément en dire autant de certains films précédents dans la saga du MCU.
Every Day is Exactly the Same
En définitive, ces petites qualités surnagent dans un produit qui reste sympathique, pour peu que l'on accepte de traverser les consignes de "l'expérience" Marvel Studios au sens strict. Par exemple, le groupe Son Lux, qui se charge de la bande-son de cette nouvelle aventure, rentre dans la liste des bonnes choses que l'on peut ressortir du projet. Avec cette couleur musicale un peu différente, ce travail sur les atmosphères qui reste largement au-dessus de ce que propose la saga en temps normal, Thunderbolts* aurait tendance à passer pour un meilleur élève dans le marasme actuel. Une simple petite démonstration de ce que l'on peut obtenir en concédant ce maigre effort d'originalité. Dans le même registre, la photographie n'est pas forcément désagréable (sur la première moitié) et le mixage sonore semble avoir profité d'un soin supplémentaire. Mais encore une fois, dans la mesure où le film va vite se faire rattraper par sa réalité industrielle de production à la commande, la seconde partie paraît plus terne, plus grise, plus fade. Ou plus vide, en général. On se demande tout de même comment un tel résultat a pu coûter 180 millions de dollars devant une telle économique de décors ou d'effets pyrotechniques.
Florence Pugh livre une prestation honnête dans son rôle de Yelena (et on comprend que les équipes en charge des costumes sont ravis d'avoir pu habiller cette comédienne sensationnelle). De son côté, Julia Louis-Dreyfus reprend à l'identique son personnage de la série Veep - en somme, probablement ce qu'on a lui a demandé de faire, sans plus de difficultés. Secondée par son assistante Mel (Geraldine Viswanathan), celle-ci a la lourde tâche d'incarner à la fois la menace et la comédie dans une production qui ne parvient jamais réellement à trouver son équilibre entre les deux tonalités. C'est aussi l'un des problèmes du film : on ne peut plus réellement adhérer à cette version de l'univers si même les vilains ne sont plus capables de le prendre au sérieux. Pour tirer un comparatif (lointain) avec Captain America : The Winter Soldier, on pouvait retrouver quelques blagues, quelques instants caustiques chez le personnage d'Alexander Pierce (Robert Redford), mais le scénario se cramponnait tout de même à une certaine tenue dans sa démonstration des officiels du pouvoir. Ce n'est plus le cas.
Finalement, le nom même des Thunderbolts se base sur une autre blague interne au script. Une blague que l'on va placarder, répéter, pour en définitive lui ôter toute forme de substance au vu de la conclusion que propose le film. Reste donc les qualités, les défauts, et l'impression d'un autre Marvel Studios passable, qui se laisse approcher mais dont on ne retiendra pas grand chose. Et même si l'envie est grande de dresser un bilan comparatif - de se demander si Thunderbolts* est meilleur que The Marvels, qu'Ant-Man & the Wasp : Quantumania ou que Thor : Love & Thunder... les débats ne ce genre n'ont en réalité plus grand intérêt compte tenu du public réel qui se déplace encore pour aller découvrir ce genre de films dans les salles de cinéma. Encore une fois, est-ce que l'on s'attendait sérieusement à un meilleur résultat de la part de Marvel Studios ? Est-ce qu'il serait même seulement pertinent de formuler cette critique sentencieuse au moment où Kevin Feige lui-même semble avoir compris les limites de son modèle ?
Pour l'heure, on aurait surtout envie de dire que le produit n'est pas tombé au bon moment. Dernier représentant d'une chaîne de production abandonnée en cours de route, celui-ci aurait certainement pu être différent s'il avait été monté et financé avec quelques années de retard. Et en tout état de cause, on doit donc le prendre pour ce qu'il est : un blockbuster inoffensif, avec quelques bonnes idées, quelques bonnes performances, et toute la litanie des facilités et des tricheries classiques de ce cinéma des super-héros en perte de vitesse. Comme dirait le moustachu dans Invincible : on prend le bon avec le mauvais.
Loin d'être le pire représentant de sa catégorie, le film Thunderbolts* de Jake Schreier passe pour un petit effort tardif dans une course contre la montre déjà perdue d'avance. En transportant avec lui tout ce qui ne fonctionne plus chez Marvel Studios, le dernier né de la saga cherche à se distinguer sur quelques points. En proposant un discours agréable sur la santé mentale, avec cette idée d'une petite escouade de fripouilles obligée de collaborer pour s'en sortir, et une envie de ne pas sacrifier ses quelques bonnes idées sur l'autel de la rigolade. Ces bons éléments viennent toutefois se confronter aux limites d'usage : quatre décors utiles en tout et pour tout, un scénario prévisible et qui avance vite vers une conclusion propulsée sans finesse, l'indispensable caricature du clown de service, et un montage qui pressurise les personnages et les interactions au profit de scènes d'action sans relief, et dont on ne retient pas grand chose. En somme, un Marvel Studios pas désagréable, pour peu que l'on assume de comprendre ce que cela peut encore vouloir dire aujourd'hui. A noter tout de même : le film est réellement "utile" dans la progression chronologique de la saga. Pour les gens qui font encore la blague "mon moment préféré, c'était le générique", vous aurez peut-être enfin l'occasion d'être drôles pour cette fois.