La stratégie du pire ne prend pas. Si d'aucuns s'amusent encore à conseiller Madame Web sur les réseaux sociaux (parce que "c'est nul", donc "c'est drôle", et donc "c'est bien"), cet effort conséquent pour pousser du pied un produit globalement inintéressant n'a pas suffit à motiver les foules. Le film de S.J. Clarkson sort éclaboussé de son second weekend d'exploitation en salles, avec un score somme toute risible de 77 millions de dollars à l'échelle mondiale. Une somme inférieure à ce qu'ont pu obtenir Morbius, Shazam : La Rage des Dieux ou The Marvels, pourtant déjà considérés comme des échecs importants à leur niveau.
Madame Web Sweep
Pour découper ce montant en détails : lors de son premier weekend,
Madame Web s'en était sorti avec 25 millions de dollars (en comptant les séances du lundi et une sortie anticipée au mecredi de la saint valentin) aux Etats-Unis, contre 25,7 millions à l'international. Sur le box office "domestique", en Amérique du Nord,
Madame Web n'a pas été capable de rapporter davantage en deuxième semaine, avec seulement 10 millions de plus, dont 6 millions sur le weekend. Soit 35 millions aux Etats-Unis. En ce qui concerne l'international, le constat n'est guère plus enthousiasmant : 17 millions de dollars sur toute la semaine, dont 10 millions sur le weekend, pour 42 millions au global. Pas besoin d'avoir eu les honneurs au bac de maths pour traduire l'équation : ces 77 millions de dollars cumulés ne permettent même pas à
Madame Web de rembourser son budget de production.
Reste donc l'espoir des marchés asiatiques (avec des sorties prévues en Chine et en Corée pour le mois de mars) pour tenter de relever le niveau. Dans tous les cas, le projet devrait difficilement rentrer dans ses frais, avec un budget annoncé de 80 millions, et une campagne de promo' relativement coûteuse à endosser. Un nouvel échec après Morbius pour Avi Arad, Amy Pascal, et les têtes pensantes de cette "franchise" Spider-Man. Les raisons de cette vautre en passe de devenir une habitude sont nombreuses... mais on va simplement avancer la piste la plus probable : le film n'intéresse personne.
Avec ou sans "fatigue" des super-héros au cinéma, Sony Pictures se retrouve piégé par son propre modèle de production : rassembler des équipes talentueuses pour produire un long-métrage sans intérêt, et croiser les doigts pour que le miracle du premier Venom se reproduire encore et encore. Vivement El Muerto. Ou le reboot.