Peu importent les tendances, une constante demeure : tant que le cinéma américain existe, le cinéma d'action existe. Et dans la mesure où l'industrie des comics repose sur un genre de base de données capable de fournir du matériel à exploiter, pour alimenter cet infatigable courant, quelques artistes arrivent encore à se faire valider une adaptation à contre-courant de la petite forme des productions super-héros. Dernier exemple en date : après avoir travaillé sur les films Tyler Rake (Extraction aux Etats-Unis), adaptations partielles du comics Ciudad, le réalisateur Sam Hargrave s'attaque à une nouvelle propriété du monde de la BD. A savoir, Kill Them All de Kyle Starks.
Blazing Bullets
Le projet a été commandé
par le studio Paramount Pictures, via la société de production
Midnight Radio. Le scénariste
James Coyne, passé par l'écriture des films
Justice et
Vikingdom : L'Eclipse de Sang, se charge de réaliser le script. Pas d'inquiétude à l'énoncé de ce parcours (certainement remarquable à un certain degré d'exigence personnelle), l'objectif n'est pas de fournir une intrigue complexe. Si les comics de
Kyle Starks sont généralement bien écrits, et notamment, grâce aux dialogues ciselés de cet auteur amateur de satire, d'absurde et de second degré féroce, la base du scénario reste cette fois assez sommaire.
Faites vous votre propre avis :
"Le roman graphique suit une tueuse à gage d’élite qui découvre qu’elle va être « licenciée » par le syndicat criminel à laquelle elle appartient. L'héroïne décide de contre-attaquer en frappant la première. Pour réaliser cet objectif, elle s'associe à un partenaire inattendu : un ex-flic porté sur la bouteille. Se lance à partir de là un assaut implacable et gorgé d'action à travers les quinze étages du siège de l'organisation criminelle. Sa cible ultime : le Boss, avec qui elle entretient une relation... compliquée."
Habitués des adaptations, vous pouvez déjà sans doute voir venir le long-métrage qui éliminera les quelques nuances (et les notes d'humour) du comics au profit d'une déflagration musclée, étage par étage, à l'instar d'un certain The Raid. Voire d'un certain Dredd. Ou le numéro du Moon Knight de Warren Ellis et Declan Shalvey où le héros passe les étages avec un combat différent à chaque niveau. Ou encore, pourquoi pas, du script du Jeu de la Mort de Bruce Lee avant les réécritures. Bref, le motif est assez commun, et assez convenu pour un réalisateur spécialiste de la coordination des cascades. Comme pour le Bullet Train de David Leitch, l'objectif affiché devrait se résumer à l'utilisation d'un décor fermé pour mettre en scène des tueries de haute voltige.
Pour rappel, les deux films
Extraction font partie des plus gros succès de Netflix selon les chiffres fournis par la plateforme. Dans le Hollywood de
John Wick et de ses clones contemporains, il ne reste plus qu'à identifier le couple de quarantenaires qui hériteront des deux rôles principaux.
