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L'accord final entre la SAG-AFTRA et l'AMPTP a été ratifié

L'accord final entre la SAG-AFTRA et l'AMPTP a été ratifié

NewsCinéma

Les représentants de la SAG-AFTRA ont apposé leur signature à l'accord définitif entre le syndicat et les membres de l'AMPTP dans la journée d'hier. Cette dernière étape de validation marque le point final d'une longue négociation, dans le cadre d'une grève de 118 jours. Les nouveaux accords de branche seront valables pour une période de trois ans, jusqu'au 30 juin 2026, et seront appliqués rétroactivement pour les quatre dernières semaines, sur la période du 9 novembre au 6 décembre 2023. Les délégués syndicaux des grandes formations nationales de la SAG-AFTRA se sont félicités de cette signature, en insistant sur les points positifs négociés en commission.

Une feuille de route qui fait débat

L'essentiel de ces avancées porte sur le sujet (sempiternel) du partage de la valeur : le syndicat vante un accord qui permettra de rapporter un milliard de dollars pour l'ensemble des actrices et acteurs sous contrat d'ici les trois prochaines années. Un gros chiffre, qui aurait du mal à signifier quoi que ce soit sans une certaine remise en contexte. La SAG-AFTRA a bien obtenu une augmentation générale des salaires de base, des parts d'intéressement sur l'audimat et le box office, des paiements en arriérés, et même une sorte de laisser-passer pour avoir (enfin) accès aux fameuses données secrètes sur la fréquentation des plateformes de streaming, en forçant contre l'opacité habituellement prônée par les grands studios.
 
Dans l'intervalle, de nombreuses voix se sont élevées contre les "protections" négociées par la SAG-AFTRA sur le sujet de l'intelligence artificielle. Un récapitulatif est disponible à cette adresse, si vous n'aviez pas eu le temps de brosser cette partie du conflit entre syndicat et producteurs. Pour résumer : en échange d'une validation quelconque, les studios auront désormais la possibilité de générer des doubles virtuels. Ce qui est valable pour les vedettes (qui seront rémunérées en conséquence), pour les comédiens décédés (avec l'accord des héritiers ou des sociétés de gestion de patrimoine en l'absence de descendants directs) et pour les figurants (lesquels ne recevront qu'un salaire unique, l'équivalent d'une journée de travail, et pourront ensuite être dupliqués à l'infini). Si la SAG-AFTRA affirme que les clauses comprises dans les accords de branche auront un effet protecteur pour la masse salariale, d'autres estiment que les studios n'auront qu'à imposer une norme de consentement automatique - avec des contrats qui obligeront les interprètes à donner leur accord, ou à tenter leur chance ailleurs - pour commencer à former des bases de données pour les intelligences artificielles.
 
Sur un plan plus général, la duplication des morts, la disparition progressive du métier de figurant et la fragmentation du réel à l'image passent pour des problématiques du moment, face à une technologie en évolution perpétuelle. Les progrès de l'IA ont été constatés à grande échelle pour les images fixes sur une période de temps extrêmement courte. Au début de l'année, le web pouvait encore s'amuser à compter les doigts ou les dents des "photographies" générées par prompts, avant que ce problème ne soit corrigé à son tour. Passées de simples blagues sur le web aux couvertures de magazines, aux affiches dans le métro parisien ou aux en-têtes de la presse en ligne, les restitutions picturales de l'intelligence artificielle se sont démocratisées en l'espace de quelques mois, et de nouvelles variations apparaissent chaque semaine ou presque dans cette nouvelle bulle en plein développement. Or, le contrat signé par les membres de la SAG-AFTRA s'appuie sur une situation donnée à une période donnée... et il est généralement assez dangereux de miser sur le présent pendant les périodes de révolutions industrielles.
 
Pour l'heure, les premières manifestations des nouvelles libertés accordées au studio pour l'emploi des "robots" ne se sont pas encore présentées. Un biopic sur Edith Piaf, une appli' qui reprendra la voix de Jimmy Stewart. Le danger à l'horizon reste globalement assez flou, et on imagine que les studios réfléchissent surtout à une stratégie de communication avant d'investir massivement ce créneau technologique encore mal perçu par une partie de la population et des consommateurs. A voir.
 
Corentin
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