Cette semaine marque la dernière ligne droite (potentielle) d'un mouvement de grogne entamé il y a déjà cinq mois. Au départ, les scénaristes ont été les premiers à se mettre en grève. Et puis, les actrices et les acteurs de la Screen Actors Guild se sont additionnés aux protestations. En parallèle d'autres mouvements plus diffus, plus localisés ou plus précoces, l'AMPTP, qui représente les grands studios du cinéma américain, a entamé une nouvelle séquence de négociations avec la SAG-AFTRA, dans l'idée de terminer la grève une bonne fois pour toutes et de remettre les machines en marche.
La WGA témoigne de son soutien
Les représentants de la Screen Actors Guild ont annoncé à leurs membres que les discussions avaient été réouvertes en ce début de semaine. Comme d'habitude, le peloton de tête des grands patrons de studios (Bob Iger, Ted Sarandos, David Zaslav, Donna Langley) devraient participer aux échanges. L'idée est de formuler une nouvelle feuille de route pour les accords de branche relatifs aux différents métiers associés à la SAG-AFTRA, comédiens, cascadeurs, spécialistes du doublage associés aux productions couvertes par le syndicat, etc. Pour rappel, les exigences générales portent sur les salaires, les payes en arriéré, la sécurité des plateaux de tournage, et bien sûr, la protection des actrices et des acteurs contre les dangers des doubles numériques. Un enjeu du moment, à l'aune de la prolifération morbide des technologies de l'intelligence artificielle.
Sur les réseaux sociaux, la
Writers Guild of America,
sortie triomphante de la grève, en obtenant gain de cause sur la plupart des points négociés en interne, a appelé les membres de l'
AMPTP à faire preuve de la même ouverture d'esprit pour ces nouvelles négociations entreprises avec la
SAG-AFTRA. Un beau message de soutien, dans la mesure où scénaristes et comédiens ont partagé les mêmes piquets de grève pendant près de deux mois, côte à côte face à l'attitude des grands studios.
En parallèle, la WGA devrait ratifier cette semaine la nouvelle feuille de route. En somme, si tout se goupille correctement, Hollywood devrait être sorti de cette période de creux d'ici les prochains jours. A se demander, d'ailleurs, pourquoi la Directors Guild of America a tenu à faire cavalier seul - pour obtenir au final des protections moins avantageuses, et en plantant au passage un couteau dans le dos des deux autres grandes organisations syndicales du cinéma américain. C'est dommage. Mais c'est comme ça.
La balle est désormais dans le camp de l'AMPTP. Comme depuis le premier jour, en définitive.