Dans le cadre d'une stratégie de réorganisation et de réduction des coûts chez Disney, opérée par le retour de Bob Iger après que la gestion de Bob Chapek au cours des deux dernières années se soit révélée infructueuse, on apprend aujourd'hui du New York Times qu'une des personnalités les plus importantes - du moins d'un point de vue médiatique - de la maison Marvel a été licenciée. Son nom, vous le connaissez certainement : il s'agit d'Isaac (ou Ike) Perlmutter.
Le licenciement de Ike Perlmutter, tout de même âgé de 80 ans, a été confirmé par Disney, alors qu'aujourd'hui, la firme a annoncé que Marvel Entertainement, une branche séparée de l'entité Marvel Studios et dédiée aux comics et produits dérivés principalement, était considérée comme "redondante" et sera donc fusionnée avec d'autres unités au sein même du conglomérat Disney. Les sources du New York Times ont (évidemment) souhaité garder l'anonymat pour un sujet de nature très sensible. Le renvoi de Perlmutter intervient également dans le cadre d'un licenciement plus massifs de 7000 personnes chez Disney (soit 4% de sa masse salariale), l'entreprise souhaitant faire des économies dans un contexte financier plutôt tendu.
La personnalité de Perlmutter a souvent été décriée au cours des dernières années, le bonhomme étant connu pour ses positions conservatrices (et rétrogrades, disons les mots) sur le monde des comics - estimant en 2015 que les films de super-héroïnes ne pouvaient pas fonctionner, et étant responsable de la venue tardive de films tels que Black Panther ou Captain Marvel, contre la volonté de Kevin Feige. Depuis que Marvel Studios avait pu opérer séparément, Perlmutter était resté en poste et avait aussi fait parler de lui pour d'autres faits politiques - comme le financement de la campagne de Donald Trump. Le NYT rapporte que le bonhomme avait essayé - sans succès - plusieurs fois de ramener l'un de ses amis (Nelson Petz) au conseil de Disney, souhaitant donner un coup de renouveau à la firme.
En plus de Perlmutter, le co-président de Marvel Entertainment, Rob Steffens, et le conseiller en chef de la division, John Turitzin, ont également été renvoyés. En conséquence, Dan Buckley, le président (dont vous voyez souvent les crédits dans les publications Marvel) de Marvel Entertainment, ne répondra désormais plus qu'à Kevin Feige (président de Marvel Studios et de Marvel de façon plus générale), alors qu'il devait aussi rendre des comptes à Feige et Perlmutter auparavant. Pour rappel, Perlmutter avait vendu Marvel à Disney en 2009 - une acquisition à mettre au compte du palmarès de Bob Iger sur la gestion du géant américain.
Le NYT permet de rappeler quelques chiffres intéressants : notamment que la partie "comics" de Marvel Entertainement représente à priori un chiffre d'affaires de 40 à 60 M$ sur l'année, soit des miettes en comparaison du CA de Disney au total, qui était estimé à 83 B$ sur 2022. De ce que le média américain raconte, si Perlmutter est resté en place aussi longtemps, ce n'était pas tant pour son rôle (qui était très en retrait depuis plusieurs années) que par une forme de loyauté, puisque c'est lui qui avait permis la vente de Marvel à Disney. Si la décision peut paraître importante à l'échelle d'actualité, on doute que des conséquences se feront ressentir pour la branche comics de Marvel.
