La série des films Ant-Man est une habituée des surprises post-mortem. Depuis le lancement de cette branche solitaire dans l'arborescence des productions Marvel Studios, les artistes du département visuel, engagés pour fournir la bible des concept-arts de chaque film, ont permis au public de poser un regard neuf sur ce qui aurait pu être fait, de ce à quoi les choses auraient pu ressembler, et de ce qui n'a pas été retenu en définitive. Pour Ant-Man, un Arnim Zola et un Black Ant coupés au montage. Pour Ant-Man & the Wasp, des aventures dans la dimension subatomique, et des jeux de taille plutôt ludiques.
Mais à la place, on a eu les films
Pour l'heure, Ant-Man & the Wasp : Quantumania n'a pas été revu à la hausse (dans les potentialité du multivers, sur une réalité où Marvel Studios aurait tenté de faire mieux) par les concept-arts. Et pour cause, cette période semble un peu passée. Seuls quelques irréductibles continuent de présenter leurs travaux après la sortie des longs-métrages, à l'instar d'Aleksi Briclot, illustrateur français et employé régulier de l'usine à films de Kevin Feige. Sur les réseaux sociaux, celui-ci a présenté un design alternatif pour le personnage de M.O.D.O.K..
S'il est assez facile de jouer au jeu du "les recherches étaient supérieures au résultat final", en l'occurrence, l'apparence du vilain passe presque pour superflue compte tenu de son utilisation en film. On comprend même assez facilement pourquoi le design de Briclot n'a pas été retenu : il était important que personne ne puisse deviner l'identité du M.O.D.O.K. de Marvel Studios, pour éviter de gâcher la "surprise" lorsque celui-ci finit par tomber le masque. A la fois parce qu'il s'agit d'un personnage déjà vu dans la saga, et surtout parce que le rendu (hideux) développé par les techniciens des effets spéciaux avait vocation à faire rire. Or, le costume de Briclot amoindrit le contraste, dans la mesure où son casque permet d'entrevoir le physique disgracieux de M.O.D.O.K. d'entrée de jeu.
L'artiste explique toutefois avoir cherché à jouer sur les "mutations" induites par le Quantum Realm sur l'humain qui finira par devenir cette créature difforme, en optant pour un rendu plus proche d'une créature qui aurait subi une lourde transformation. Jusqu'à finir défiguré. En un sens, l'idée était bonne, mais là-encore on doute du résultat proposé à l'écran compte tenu des efforts déployés par Marvel Studios sur les VFXs d'Ant-Man & the Wasp : Quantumania. Le meilleur artiste n'est rien face aux limites du système.