L'oeuvre de Howard Phillips Lovecraft aura longtemps inspiré les artistes de bande-dessinée, et ce sur tous les continents. Pour les collectionneurs, le roman graphique "Lovecraft" de Keith Giffen et Enrique Braccia, adapté du script de l'auteur Hans Rodionoff pour le cinéma, a récemment été réédité dans le catalogue d'Ilatina. Une version rigide qui succède à la première version française de cet album, né chez Vertigo Comics aux Etats-Unis, et importé pour la première fois il y a dix-neuf ans sur nos côtes grâce au travail des équipes de la maison Soleil.
Howard et les Maximonstres
Au départ, ce projet ne démarre pas comme une création originale en bande-dessinée. Rodionoff, scénariste de toute une batterie de chefs d'oeuvre (Peur Bleue 2, Hex, l'adaptation en téléfilm de Man-Thing) avait écrit un traitement pour un long-métrage inspiré en partie de la vie réelle de Howard Phillips Lovecraft. Plus tard, chez Vertigo, Keiff Giffen se chargera de transformer ce scénario en un projet de roman grapjique complet en compagnie de l'illustrateur Enrique Braccia. Ceux-ci imaginent comment, dans son enfance, le jeune Howard Phillips aurait découvert l'existence du Necronomicon.
Ce puissant artefact qui servira plus tard de clé de voûte à la bibliographie de l'écrivain va ici s'incarner sous la forme d'un objet étrange, doué de raison, que le petit garçon va traiter comme un animal perdu ou un ami imaginaire. La narration alterne entre différentes temporalités dans cet échange entre un cahier de souvenir fantasmé et la réalité quotidienne d'un Lovecraft adulte qui se remémore le passé, incapable de savoir si ce dont il se souvient est vrai ou faux. Le titre profite des planches peintes de Braccia, qui joue sur la palette de couleurs pour pénétrer l'horreur indicible associée aux créations de l'écrivain.
Il y a quelques années, l'idée de transformer ce pitch hasardeux en un nouveau projet de film (commandé à l'époque par les deux créateurs de la série télévisée
Game of Thrones,
David Benioff et
D.B. Weiss)
avait été envisagé à Hollywood, sans suite. Les éditions
Ilatina viennent donc caler ce creux, pour les amateurs, et compléter la présence de
Lovecraft en comics après les rééditions du travail de
I.N.J. Culbard chez
Akileos et en attendant la sortie
du Dernier Jour de H.P. Lovecraft aux éditions 404 Comics d'ici la fin de cette année. Tout un programme pour les amateurs de tentacules.
Lovecraft est d'ores et déjà disponible dans cette nouvelle édition française de 144 pages, en 30 par 22 centimètres, au prix de 29 euros.