Depuis quelques années, les petites structures du marché de l'édition indépendante aux Etats-Unis passent de mains en mains. Parfois pour de simples raisons de renouvellement de générations - comme c'est le cas ici - ou bien, parce que personne ne semble capable de garder le cap très longtemps. Un problème qui ne se pose pas pour les éditions Archie Comics : si la structure semble bien naviguer à vue depuis peu, l'annonce de la promotion de Mike Pellerito au poste d'éditeur-en-chef ne devrait pas amorcer de grand renouvellement pour les plans en interne de la compagnie. Et pour cause, le bonhomme n'est ni un nouveau, ni un externe, pour avoir fait partie de l'entreprise depuis plus de vingt-deux ans.
The Last of the Innocents
Pellerito prend la suite de Victor Golerick, l'ancien éditeur en chef décédé au début de l'année 2020. Le bonhomme avait déjà pris sur lui de superviser le gros de la production active sur deux lignes précises : le "Archie Classic", une partie des publications articulées autour des réimpressions de grandes séries d'autrefois et de nouveaux titres basés sur l'esthétique traditionnelle de Dan DeCarlo, et les projets jeunesse. Cette promotion ne devrait pas avoir d'impact réel sur la répartition des tâches au sein de l'entreprise : l'éditeur Jamie L. Rotante reste en charge de toutes les créations originales des branches "horreur", "crossover", etc.
Comme le rappelle justement l'article du site ComicBook, les éditions Archie Comics, célèbres au sein de l'industrie pour leurs habitudes conservatrices, n'ont connu que quatre éditeurs-en-chef depuis la fondation de l'ancienne structure MLJ Magazines en 1939. Deux d'entre eux ont été le fondateur John Goldwater et son fils, Richard Goldwater, avant le passage de relais à Gorelick, premier de la lignée à ne pas appartenir à la famille des propriétaires.
Jon Goldwater (ou "
Goldwater Jr.") reste le président de l'entreprise, contre vents et marées. Si
Archie Comics ne manque pas de capitaux, avec l'argent généré par les adaptations (
Riverdale en tête, mais aussi
une version bollywoodienne sur Netflix d'ici les années à venir), la part de l'entreprise consacrée à la création de bandes-dessinées reste largement dépeuplée dans le présent. Incapables de transformer l'essai du
relaunch de
Mark Waid, ou de motiver
Roberto Aguirre-Sacasa à poursuivre les deux séries phares à l'origine de la prise de conscience globale sur le potentiel de l'univers
Archie, l'enseigne se cantonne aujourd'hui
à des projets de one-shots et à des réimpressions de succès d'autrefois. A voir d'ici les années à venir.
