Dans les sorties importantes de cette fin d'année chez DC Comics, on a pu assister à la sortie de petits événements symboliques revenant sur l'héritage de légendes du passé (et, en particulier, des chefs d'oeuvres de la décennie 1980). Parmi ceux-là, on notera Doomsday Clock #12 - haha - et The Dark Knight Returns : The Golden Child de Frank Miller et Rafael Grampa, énième ajout au volume original de l'homme au chapeau transporté, cette fois, dans le présent.
Devant l'enjeu symbolique du passage de témoin à une nouvelle génération, Frank Miller aura, comme à son habitude, livré un joyeux bordel narratif en forme d'analyse pamphlétaire sur le présent. Un commentaire hautement politique emprunt d'une charge contre Donald Trump et l'état actuel des choses aux Etats-Unis, au point de se faire engueuler, bien malgré lui, par les influenceurs pro-dictature du régime chinois. Un énième pataquès éditorial pour cet auteur qui aura toujours, par sa grande gueule, ses convictions hasardeuses ou son envie de mettre du vrai et de l'engagé dans son Batman, déchaîné le mépris, l'admiration ou la récupération politique de ses contemporains.
Furieuse grande gueule contre les idéaux présidentiels dans les années '80, le vieux fou aura tracé une trajectoire plutôt passionnante avec sa saga des Dark Knight Returns depuis une trentaine d'années, éternel reflet du présent vu par les yeux d'un homme passé de l'anarchie à l'autoritarisme, puis de l'islamophobie à la révolte générationnelle et anti-républicains. On se propose de vous en causer pendant le repos hivernal des fêtes de fin d'année, histoire de meubler un aller-retour depuis le manoir des grand-parents dans l'arrière-pays breton - en attendant de causer d'une autre suite à un chef d'oeuvre de l'époque, à base de sourires jaunes et, là-encore, de prises à parti politiques pas forcément déconnantes. Bonnne écoute à toutes et à tous, et bonne année !