La question se posait dès la seconde bande-annonce, et Damon Lindelof semble (en partie) y avoir répondu. Dans les colonnes d'Entertainment Weekly, au fil d'une entrevue particulièrement dense, le showrunner de la série Watchmen est revenu sur le cas atypique de Robert Redford, bombardé président des Etats-Unis dans cette uchronie dans l'uchronie.
En suivant l'héritage d'Alan Moore, qui imaginait un Richard Nixon élu pour un troisième mandat après sa victoire au Vietnam, Lindelof invente une Amérique où Robert Redford, dans une inversion de polarité inspirée par Ronald Reagan, sera devenu le premier acteur à entrer dans le champ politique en se faisant élire à vie en 1992. Le rôle (fictif) du comédien a été authentifié dans la série, mais sa présence n'aura jamais été confirmée - et pour cause, il aura tout récemment annoncé sa retraite après des décennies de bons et loyaux services.
Redford ne devrait donc pas apparaître dans la série Watchmen, seulement évoqué ou mentionné et présent par l'intermédiaire de portraits officiels. Lindelof n'aura pas répondu frontalement à la question posée par EW, expliquant que des discussions sur les idées du comédien, ouvertement libertaire, auront eu lieu en amont de l'écriture. L'idée qu'un activiste, pro-LGBT, pro-environnement et pour les droits et la liberté de l'individu de manière très large ait pu diriger un système tendant vers le totalitarisme devrait être le sous-texte de fond justifiant son utilisation par les équipes de la série.
Reste à voir si Lindelof parviendra à convaincre Redford de quitter sa retraite pour une apparition plus officielle - on a déjà vu l'acteur accepter un petit rôle dans le récent Avengers : Endgame, et son utilisation à des fins politiques devrait peut-être le motiver. Il est aussi tout à fait possible que le showrunner refuse de prononcer clairement l'absence du comédien pour réserver une petite surprise aux fans. A voir, dès le 20 octobre prochain.
