Après des débuts idylliques, dans un Kansas de carte postale où les parents Kent portaient fièrement l'accent rugueux d'une Amérique profonde, Frank Miller poursuit son étrange exercice stylistique sur Superman dans les premières planches de Year One #2, en compagnie de John Romita Jr..
L'artiste, en amont de la sortie du premier numéro, expliquait que le bouquin serait
une sorte d'équivalent du Daredevil : Man Without Fear, des mêmes auteurs. Un point de vue précis, et riche en
retcons, sur les premiers pas, timides, d'un jeune héros encore loin de trouver le sens de son costume et de sa place de justicier. Paradoxalement, si cette promesse se confirme jusqu'ici,
Miller expliquait de son côté que la partie "
American Way" du mythe de
Superman serait moins importante que de rendre le héros à son statut d'icône. Partant de là,
Clark Kent devient donc un Navy S.E.A.L.
en plein apprentissage, étonnante proposition qui diffère de beaucoup du parcours classique pour le jeune Kryptonien.
Avec cette approche, et après le premier numéro, on aurait envie de dire que Miller cherche à faire de Superman une icône romancée de l'Amérique des années 1950, en poussant à l'excès l'image du boy scout chéri de la nation étoilée. A voir si le petit gars compte briguer la présidence dans le Year One #3, histoire de boucler l'allégorie bizarre.
En bonus : BleedingCool, qui se fait le relais de ces premières planches, ajoute une page de Jimmy Olsen #2 de Matt Fraction avec la couverture qui va bien. Merci Bleeding. Vous êtes bien urbains.