Une semaine de plus, c'est une flopée de sorties supplémentaires également. Parce que les éditeurs américains continuent de nous abreuver en single issues et que nos chers équivalents français ont aussi moult albums à vous proposer, s'y retrouver dans le lot des sorties de la semaine est parfois compliqué. Mais notre Checklist Comics répond toujours présente, et ce afin de faire un peu de tri et attirer votre attention sur ce qui semble la mériter.
Bien entendu, faire un choix c'est aussi renoncer, et l'on vous invitera donc en commentaires à venir nous dire ce que vous comptez lire, ce que vous suivez ou ce que vous avez pu lire, afin d'en faire profiter vos camarades lecteurs. L'essentiel, au final, est simplement de lire !
On prend les même et on recommence ! Une bonne année après nous avoir proposé la maxi-série hebdomadaire Avengers : No Surrender, grande partie d'échecs (littéralement) réunissant toutes les équipes de Vengeurs de l'époque, le trio formé d'Al Ewing, Jim Zub et Mark Waid reprend du service pour No Road Home. Cette fois, l'aventure ne se fera que sur deux numéros, avec un casting d'Avengers plus réduit : Hercules, Hawkeye, Vision, Rocket Raccoon, Scarlet Witch, Spectrum et Voyager seront de la partie, dans une intrigue qui les emmènera à l'aube de l'humanité - avec une rencontre avec Conan de prévue. Un démarrage en fanfare cette semaine qu'on espère à la hauteur.
Après avoir fait couler le sang en Colombie, au Canada et à Rome, c'est du côté d'Hollywood qu'Hit-Girl se dirige, au sein d'une "nouvelle" série (en fait la continuité de la précédente, mais comme il y a changement d'équipe créative à chaque arc, une petite relance ne fait jamais de mal, n'est-ce pas). On attend particulièrement cette nouvelle histoire chapeautée par Kevin Smith, qui connaît forcément le milieu hollywoodien, et montrera la jeune Mindy s'en prendre à l'industrie et les mauvaises personnes qui la peuplent - on s'attend à ce que des proto-Weinstein en fasse les frais. Accompagné de Pernille Orum aux dessins, Smith doit convaincre avec ce premier numéro attendu.
Après une superbe entrée en matière, dans un numéro où il embrassait son chef d'oeuvre d'antan avec générosité, Brubaker se relance dans le mensuel avec la série Criminal. Où mèneront les chemins sinueux du crime et de la malveillance empruntées par Teeg Lawless, pour qui le compteur tourne s'il compte sauver son rejeton d'une mort certaine. Le trait des Phillips en compagnonnage d'un style inimitable, toujours réussi dans l'exercice du polar maffieux avec ce qui restera sans doute comme le plus bel émissaire du genre dans le répertoire comics.
On aura attendu la sortie du second numéro pour s'en assurer, mais The Batman Who Laughs conserve son statut de bonne découverte. Misant sur sa création la plus populaire de Dark Nights : Metal, Scott Snyder mêle enquête policière, action et horreur pour une intrigue diablement entraînante. Le terrifiant Batman qui Rit assassine tour à tour les Bruce Wayne du Multivers. Batman et Gordon vont devoir mener des alliances insensées pour l'arrêter. On doit la réussite du titre, au delà de son intrigue, au trait de Jock, que l'on ressent très à l'aise dans l'exercice et qui nous donne le quota de frissons attendus. Tout en se permettant des références à leur précédente collaboration, The Black Mirror. On apprécie !
Serait-ce la cinquième fois qu'on vous parle de Murder Falcon au bout du cinquième numéro ? C'est fort possible, mais vous connaissez notre amour du forcing, rappelez vous Maestros ! Dans une optique différente, mais avec quelques similitudes en termes d'énergie, Murder Falcon nous séduit par son pitch complètement taré, ou un guitariste apprend à reprendre confiance en lui le jour où un faucon humanoïde adepte de baston fait appel à lui et à ses facultés de musicien pour tabasser d'horribles créatures venues d'une autre dimension. Grâce à l'énergie de la musique métal, Daniel Warren Johnson (Extremity, qui arrive d'ailleurs bientôt en VF chez Delcourt) nous invite à aller de l'avant au travers d'une histoire survoltée. Avec ce cinquième numéro, de plus gros monstres, et un groupe de black métal suédois devrait aider à conserver une ambiance plus délirante que jamais. Et puis, c'est hyper beau. Et c'est trop cool. Plus besoin d'argumenter, lisez !
Après une relance fort réussie par Jason Aaron et Mahmud Asrar, Conan s'offre une mini-série en parallèle, de la part de Gerry Duggan et Ron Garney. Intitulée Savage Sword of Conan, elle voit le Cimmérien capturé par des pirates et lancé sur une quête (forcément dangereuse) pour un artefact mystique. En soi, un cheminement classique de fantasy tel que Robert E. Howard pouvait l'imaginer (à l'époque où il forgeait le classique d'aujourd'hui), et qui prévaut d'un très bon travail de Ron Garney, dont le trait semble fait pour le héros et son environnement. On en attend du bon, et juste pour la couverture d'Alex Ross, il y a des chances que vous soyez faibles et craquiez. C'est normal. On vous comprend.
On attendait pas mal de la nouvelle série Livewire chez Valiant Comics, et on ne se sera pas trompé. Après les évènements d'Harbinger Wars 2 (à venir en mai chez Bliss Editions), l'héroïne est laissée à elle même, et se retrouve pourchassée de toutes parts. Trouvant de brefs moments de répits, la fuite en avant se montre électrique (pun intended) et le récit d'Ayala réussit à convaincre. Mais c'est évidemment, et surtout, pour la partie artistique que l'on revient à cette série. A la fois dans le dessin, dans la mise en scène et le découpage, le travail de Raùl Allén et Patricia Martin, comme sur Secret Weapons, se montre on ne peut plus séduisant, et participe à l'attachement global qu'on aura pour le titre. Pour ceux qui n'ont pas la patience d'attendre la VF, c'est à suivre, assurément.
Retour chez DC Comics avec le huitième numéro de Justice League Dark qui après quelques à côtés, reprend sa ligne rouge sur les terrifiants Otherkind, dont l'avènement pourraient conduire à la fin de la magie dans l'univers DC - et à la destruction du monde, bien entendu. Le temps est venu de rassembler un maximum de héros pour affronter la menace, ce qui accentue encore plus le côté "all-star" de Justice League Dark, foisonnant de personnages obscurs plus ou moins absents des publications régulières ces années dernières. Tynion IV est toujours en maîtrise de son équipe et de l'univers, et c'est toujours un plaisir de retrouver le duo espagnol Martinez/Fernandez, qui régale dans le dessin et la composition des planches. Une série bien agréable à suivre de l'écurie à deux lettres !
Des fans du travail de Bryan Lee O'Malley dans le coin ? Le génial auteur et artiste revient au scénario de sa dernière série, Snotgirl, débutée en 2016, qui trouve enfin une porte en VF du côté de Glénat Comics. L'exploration du monde des bloggeuses mode se fait avec la dessinatrice Leslie Hung, dont le trait convient parfaitement à cet univers. Une réflexion sur la jeunesse contemporaine avec une héroïne attachante, une histoire assez délurée, et une partie graphique très prenante. En somme, les ingrédients d'un premier tome réussi qu'on ne saura que vous conseiller, et dont vous réentendrez parler certainement sur 9emeArt.fr.
Rare publication à encore se poursuivre dans la gamme Marvel Select (pourtant très appréciable dans son format TPB) de Panini Comics, le run de Black Panther de Christopher Priest se poursuit, et c'est toujours un immanquable. Le scénariste a redéfini tout au long de ses écrits le personnage, en le replaçant dans sa dualité de super-héros et de Roi du Wakanda, avec une forte dose de politique, sans en oublier un très grand nombre de guests. Certes, il faut faire avec une narration pas toujours évidente et des dessins qui ont parfois vieilli, mais cela reste une véritable valeur sûre pour les fans du personnage. Et puis, si vous avez déjà les deux premiers tomes, on prêche certainement des convaincus !
Là aussi, une suite d'une bonne série à retrouver chez Snorgleux Comics, éditeur français des parutions Aftershock. L'un des titres de leur lancement est ce Animosity, dans lequel les animaux du jour au lendemain se montrent doué de parole, de conscience propre, et se rebellent contre l'humanité. Là, une jeune fille part à la recherche d'un endroit sûr en compagnie de son chien, qui lui reste fidèle, l'occasion à Marguerite Bennett d'offrir un joli périple, façon survival, et plutôt engagé, dont on a hâte de poursuivre la lecture cette semaine !
On termine du côté d'Urban Comics avec une nouvelle plongée dans l'univers Black Hammer de Jeff Lemire sous la forme d'un spin-off sur le Doctor Star. Hommage au personnage de Starman (le héros s'appelle James Robinson, c'est dire) qui inverse le rapport père-fils vis à vis du personnage DC Comics, le titre est une nouvelle fois une lettre d'amour aux comics de super-héros et baigne dans les thématiques familiales chères à Jeff Lemire. En somme, une jolie pierre à ajouter dans la bâtisse Black Hammer, qu'on plaît à voir s'élever de plus en plus haut.