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Savage : l'aventure à la dure

Savage : l'aventure à la dure

ReviewIndé
On a aimé• De l'aventure survivaliste sans concessions
• Lewis Larosa en feu, comme toujours
• Il y a des dinosaures, cherchez pas
• Le making-of de fin de volume
On a moins aimé• Linéaire et prévisible malgré tout
• Clayton Henry se relâche sur la fin
Notre note

En parallèle de ses publications dédiées à son univers super-héroïques, Valiant Comics propose également des mini-séries qui s'en détachent complètement, à l'instar des trois opus de la saga Britannia. C'est également ce genre de titre qu'il nous est proposé de découvrir avec Savage, sorti récemment chez Bliss Comics, et qui devrait combler les amateurs de dinosaures. Soit tout le monde, puisqu'il faudrait être inhumain pour ne pas aimer les dinosaures, n'est-ce pas ?

Etalée sur quatre numéros, Savage est un récit de B. Clay Moore (Hawaiian Dick, et présent sur un numéro de Bloodshot) illustré par Clayton Henry et Lewis Larosa, que les lecteurs d'Archer et Armstrong et Bloodshot (Salvation) connaissent bien. On y suit les mésaventures de Kevin Sauvage, joueur de football alcoolique, sa femme Ronnie et leur jeune bébé qui, au cours d'un voyage vers l'Amérique, voient leur avion frappé d'un éclair et se crashent sur une île a priori déserte. Là, le couple et leur enfant se retrouvent dans un environnement dangereux, une sorte d'endroit coupé du temps où les dinosaures règnent en maîtres, où survie devient le code de conduite obligatoire.


En adoptant une narration double, située à la fois dans le passé et le présent (et avec la répartition adéquate des artistes), B. Clay Moore parvient à créer l'empathie à la fois pour son personnage principal, qui donne son nom à l'ouvrage, ainsi qu'à celui de ses parents, malmenés au long de leur séjour sur l'île. Le titre est d'ailleurs évocateur à plusieurs niveaux, puisqu'il ne s'agit pas que d'un nom de famille ou de l'environnement dans lequel se déroule l'action, mais aussi de la façon dont le scénariste expose ses personnages à son lecteur. La brutalité est présente dès les premières planches, l'action se veut sourde et l'auteur n'épargne personne - menant à quelques passages choc particulièrement bien amenés au fil des chapitres.

On peut voir dans Savage  une certaine envie de l'équipe artistique de simplement se faire plaisir avec une histoire qui ferait intervenir des dinosaures - un clin d'oeil peut-être à l'époque ou Valiant publiait les comics Turok ? L'histoire verse pleinement dans les ressorts classique d'un survivalisme hardcore, où le danger vient évidemment de l'environnement, mais aussi d'autres personnes qui pourraient se trouver là. Quelques moments de calme viennent espacer des séquences on ne peut plus tendues, avec un objectif assez simple pour nos protagonistes.


C'est d'ailleurs la conséquence de ce format court : B. Clay Moore préfère s'intéresser à l'évolution de ses personnages, et la façon dont Savage est métamorphosé - presque littéralement - en bête, au regard du jeune enfant qu'il a été. Ce qui ne laisse pas le temps au scénariste d'expliquer ce qu'est l'île présentée, laissant pas mal d'éléments à la libre supposition du lecteur. De même, la conclusion sous forme de cliffhanger appelle clairement à une suite (que Bliss tease en fin d'ouvrage), à laquelle on peut se demander si un raccord à l'univers Valiant ne serait pas in fine faisable - ce qui pourrait être amusant, sans être essentiel.

Du côté artistique, Lewis Larosa est comme toujours d'une efficacité on ne peut plus redoutable. Le bonhomme aime les dinosaures - et pour qui les aime aussi, le rendu du détail sur son dessin, magnifié par les couleurs de Brian Reber, donne des planches magnifiques à contempler. La mise en scène permet d'apprécier toute la brutalité des combats - la sauvagerie, si l'on se permettait un trait d'esprit - avec une utilisation du découpage ingénieuse. En bref, un régal, qui appuie la bestialité du jeune Savage. A côté, le trait plus propre de Clayton Henry reste convenable - parce que la mise en scène de l'artiste est bien appliquée pour les moments les plus cruciaux et s'accordent au script de B. Clay Moore. On pourra malgré tout déplorer une certaine fatigue du dessinateur sur la seconde partie de l'ouvrage, où le trait semble moins appliqué.


Comme on le disait au préalable, l'utilisation des deux artistes pour chaque période temporelle est bien vue - jusqu'à la planche finale, et c'est donc dans l'ensemble une lecture agréable à l'oeil, qui transporte pour les amateurs d'aventures et qui souhaite un peu de dépaysement dans le paysage Bliss Comics. On appréciera une nouvelle fois les bonus de fin d'ouvrage, dont un making-of commenté par le scénariste, les artistes et l'éditeur, qui permet de voir comment les numéros et l'action ont été approchés, avec le découpage en trois partie des cases pour passer de l'esquisse au rendu final. Une plus value incontournable qu'on aimerait retrouver systématiquement dans l'ensemble de nos comics. 

Savage est une lecture on ne peut plus sympathique. Bien que son déroulé soit assez linéaire et que le cliffhanger soit un peu traître, on se plaît à découvrir ce récit survivaliste brutal, qui doit beaucoup à la prestation d'un Lewis Larosa déchaîné dans ses scènes d'action, et à une mise en scène qui participe dans l'ensemble à suivre ces personnages et les voir succomber à leurs instincts les plus... sauvages. Hé oui, on ne pouvait s'en empêcher.

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Arno Kikoo
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