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Paradiso #1, un univers splendide riche de moult promesses

Paradiso #1, un univers splendide riche de moult promesses

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On a aimé• Beau, inspiré, poétique
• Le monde d'hier du monde de demain
• Une économie dans le texte qui laisse au lecteur le temps de comprendre seul
On a moins aimé• Encore un peu léger pour le moment
• Le piège de se limiter à présenter un bel univers moins qu'une bonne histoire
Notre note

Dans les sorties de cette semaine, à l'ombre des Tortues Ninjas, de Batman et Venom qui devraient capter l'attention d'un public volage, on retrouve l'habituelle petite trouvaille d'Image Comics. Difficile de continuer à changer les louanges d'un éditeur qui aura fini par rendre le public méfiant devant un tel amas de bons titres. Que choisir, comment isoler l'univers du propos ? Et comment ne pas redouter que ce qui commence si bien puisse être moins suivi que les réussites (nombreuses) du passé, et n'obscurcissent pas la renommée des nouveaux ?


Puisque tous les titres ne sont pas de potentiels Saga, partons sur une première approche : Paradiso #1 est un très bon numéro. Le scénariste Ram V y développe un monde de fantasy matinée de steampunk, ou pour le dire plus simplement, un monde post-technologique. Comme Trigun avait pu le faire en ramenant le western dans une civilisation d'après voyage spatial, ici l'intrigue fait la présentation d'un monde après le futur, comme le post-post-apocalypse. On y retrouve un imaginaire de conte, de roman, d'aventures, où les pages splendides de Devmalya Pramanik se chargent de poésie, proprement somptueuses à l'oeil.
 
On rentre donc dans l'histoire de Jack, fils d'un Tinkerman, sorte de titre d'antan censé représenter l'ingénieur, le mécanicien, celui qui connaît les machines et sait les créer ou les réparer. Jack aura vu sa famille massacrée étant enfant, et le rôle des numéros suivants sera de démêler le mystère entourant à la fois ce monde et cette origine donnée au héros, qui cherche de son côté à rejoindre Paradiso, anathème de la mégalopole moderne. Cette cité en ruine d'où la série tire son titre est le théâtre d'une sorte de culte par les derniers habitants, seuls à encore posséder un semblant de technologie.
 

 
Au moment de se répartir les critiques de la semaine, le brave rédacteur en chef qui me prête l'usage de cette critique m'avertissait : "c'est beau, c'est bien, mais ne serait-ce pas le genre de séries-monde où l'univers l'emporte sur le récit ?". A force de trop recevoir d'Image Comics, on en vient effectivement à se poser la question, en particulier après la publication récente en VF de Seven to Eternity de Remender, qui rappelle que si certains scénaristes sont de bons concepteurs, la narration ou le besoin de proposer une histoire qui transcende son seul propos de départ peut parfois manquer.
 
Après ce premier numéro, le constat est explicite, il est simplement encore trop tôt pour pouvoir attester de la qualité finale de la série. En attendant ? Des planches magnifiques, un univers rare, même chez Image qui aime à multiplier les trops de science-fiction et de fantasy, et un aspect simple et épuré dans les dialogues et la narration qui portent un premier numéro d'excellente facture. Le point de départ est intrigant, cherche les bonnes influences, et cherche son monde avec suffisamment d'intelligence pour ne pas tout expliquer dès le premier phylactère ou cadre de pensée.
 

 
Plutôt inspirée sur les designs, ce qu'on peut deviner du propos à venir sur la dépendance technologique ou ce monde retourné à une conception quasi-médiévale de la société semble pointer vers une série utile et bienvenue, assez poétique dans certaines planches, et (s'il faut enfoncer le clou) de toutes façons assez belle pour attirer au moins votre curiosité. Une respiration bienvenue, et à l'image de Maestros, l'une des découvertes Image de cette fin d'année.
 
Paradiso #1, c'est bien. Et c'est à peu près tout ce dont on peut se contenter pour le moment : la série n'est pas qu'un simple récit de post-apocalypse ou une série de fantasy de plus dans le paysage des propositions indé'. Ce premier numéro pose un pas dans un univers plein de promesses, avec des pièges à éviter pour l'avenir, on espére que Ram V s'en sortira sans détours pour atteindre les sommets de qualité de ce qui est devenu après vingt-cinq ans d'existence la marque des meilleurs titres de l'industrie ces dernières années. Et puis c'est tout. 
Corentin
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