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Deadman #1, la review

Deadman #1, la review

ReviewDC Comics
On a aimé
• Complète l'absence de personnages mystiques depuis quelques années
• Pour les fans du dessin de Neal Adams
On a moins aimé
• Qu'est ce que c'est que cette écriture ?
• Des fonds désespérément vides
• Deadman Odyssey ?
Notre note

Depuis quelques années maintenant, DC Comics peine à faire une place à sa galerie de personnages mystiques. Les inspirateurs de l'imprint Vertigo ont peu à peu disparu des étals après l'échec de "la ligne Dark" proposée au début des New 52, et revitalisée çà et là par de timides tentatives éditoriales. On a vu Len Wein ramener Swamp Thing l'an dernier, accompagné de Kelley Jones, et quoi que le résultat final n'ait pas été exactement ce que les fans du personnage attendaient, le boulot était fait. L'initiative se renouvelle (avec Raven d'un côté, Ragman de l'autre), et c'est Deadman qui se retrouve confié à l'un de ses pères, le légendaire Neal Adams, qui peine à rester pertinent dans l'époque actuelle.


Si vous avez lu Batman Odyssey, vous vous en souvenez. Récit complètement halluciné où l'auteur envoie valdinguer la caractérisation classique, les codes de cohérence séquentielle et son propre style de dessin, pour un résultat boursouflé et bizarre où Batman se demande en permanence "mais c'est vrai au fait, pourquoi est ce que je me retiens de tuer ?" entre deux chevauchées de chauve-souris géantes et autres dinosaures. Cette nouvelle série Deadman marche dans les mêmes traces. L'auteur y développe une narration sous psychotropes, qui hurle aux oreilles du lecteur un scénario qui va trop vite, trop loin, part dans tous les sens et ne parvient jamais à vraiment se situer.
 
L'écriture est un énorme problème chez l'auteur. Soit parce qu'il ne se relit pas, soit parce qu'il n'a rien lu de ce qui se publie depuis une quarantaine d'années - on retrouve des abus passéistes qui ramènent au coeur des années 1970. Des personnages verbeux, un commentaire permanent sur les situations, une absence criarde de décompression. La subtilité est aux abonnés absents : Neal Adams n'essaye pas de dire, il essaye de crier. Le cheminement des dialogues devient vite complexe à aborder dans des pages où le dessin lui-même prend un air grossier. On retrouve là-encore une école propre au Silver Age, avec de vieux maîtres chinois, un méchant au bras cybernétique, des personnages qui sur-réagissent aux choses. On a quand même un dialogue où un personnage hurle sur Batman "Tu ne tuerais pas Hitler si tu en avais avais l'occasion ! Tu crains !". Au secours. 
 

 
Au niveau du style, Adams fait peu d'efforts pour camoufler des fonds vides ou réalisés en numérique. Les découpages sont eux aussi assez vite étouffants : tout se chevauche et enchaîne avec des effets de style curieux (comme ce Deadman mort de rire en constatant le trépas de son assassin), et l'auteur retrouve son goût pour une violence graphique qui confine au sadisme dans les scènes de combat. Peut-être la frustration d'avoir travaillé à l'époque de la censure auto-imposée par les éditeurs ? Ou bien, le père Neal a vraiment des choses louches à exprimer.
 
Allez savoir. D'un autre côté, comme Batman Odyssey, on ne pourra pas reprocher au numéro d'être original, ça en devient même une curiosité assez fascinante quand on voit ce que DC Comics permet à l'auteur (l'éditrice Kristy Quinn mentionnée dans les crédits aurait sans doute des choses à raconter à ce sujet), et dans son ton hors normes et pour les fans du style moderne de Neal Adams, on peut trouver de l'intérêt à ce numéro. Pour les amateurs de curiosité malsaine et mal écrite, foncez, DC pense à vous. 
 

 
Deadman #1, un autre représentant de la bizarrerie à la Adams qui ne tient plus la route face à ce qui se fait aujourd'hui dans le monde des comics. On aurait tendance à vous recommander Deadman : Dark Mansion of Forbidden Love publié il y a un an (et depuis édité en TPB) si c'est le personnage qui vous intéresse. Si vous êtes en revanche fan de tout ce que l'auteur peut faire, ou collectionneur de délires hallucinés tendance glauque, vous apprécierez sans doute. Pour les autres, passez votre chemin.
Illustration de l'auteur
Corentin
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