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Iron Fist, la critique de la saison 1

Iron Fist, la critique de la saison 1

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On a aimé• La critique des pratiques corporatistes
• La Colleen Wing de Jessica Henwick
On a moins aimé• Des combats catastrophiques
• Une scénarisation d'un ancien temps
• Une réalisation qui ne vole pas plus haut
Notre note

Dernier membre des Defenders de Netflix, annoncés en collaboration avec Marvel fin 2013, Iron Fist est arrivé sur nos écrans vendredi dernier dans un contexte un peu particulier. Car passer dernier, c’est porter sur ses épaules le poids des échecs et des réussites de ses prédécesseurs, face à un public relativement las qui commence à plus attendre la sortie de The Punisher, spin-off sur le personnage à succès introduit dans la seconde saison de Daredevil, que les aventures d’un groupe qui a glissé d’espoirs en désillusion via ses aventures solo. Mais Iron Fist méritait-elle l'accueil catastrophique réservé par la presse à ses six premiers épisodes ?


Au commencement de la série, on a en tout cas peu de mal à les contredire, tant les deux premiers épisodes frôlent la catastrophe industrielle. Une trop longue introduction, génératrice d’exposition à outrance, dans laquelle Danny Rand (Finn Jones) tente de retrouver sa vie face aux héritiers de son empire, le méchant Ward Meachum (Tom Pelphrey) qui voit sa position menacée, et la gentille Joy Meachum (Jessica Stroup) prise de doute. Dieu merci, de futurs scénaristes décideront pour le meilleur ou pour le pire de donner des nuances à ces personnages plus loin dans la saison. Notons au passage un générique assez étrange qui vous incite rapidement à le passer pour les épisodes suivants, chose qui ne nous était pas encore arrivé avec une série Netflix.

Ces débuts marquent un premier faux pas, et un premier changement par rapport aux séries précédentes, qui nous avaient habitués à très bien commencer, avant de s’embourber dans leur format de treize épisodes par saison. Ici aucun moyen n’est mis pour nous convaincre du potentiel de la série et de son personnage principal, revenu d’entre les morts avec toute la naïveté du monde. Tant dans l’esprit que dans la réalisation, on sent un manque de moyens injectés par Marvel TV, vis-à-vis de ce qu’on a pu voir auparavant, particulièrement sur Daredevil.

On ne pourra pas dire que Finn Jones n’a pas l’air impliqué dans son rôle, cependant ce qu’on lui donne à jouer relève souvent du malaise quand il s’agit de devoir simuler un mal de tête pour montrer qu’il pense à un souvenir, qui sera symbolisé à l’écran par un filtre de téléportation à la Star Trek (version années 60, pas 2010). Heureusement on commence déjà à sauver quelques bribes via Jessica Henwick, a.k.a Colleen Wing, aussi salvatrice que rencontrée de façon impromptue. Profitons d’ailleurs de son introduction pour balayer la polémique du white-washing et de l’appropriation culturelle pour un personnage dont il est explicitement dit que c’est un blanc, un « étranger » à la culture dans laquelle il a été élevé. Cependant, on peut honnêtement rire de voir un mec parler mandarin à la première personne asiatique qu’il croise à New York.


Mais passés les deux-trois premiers épisodes et un changement de statu quo, on reprend espoir quand apparaît la mission de Danny et de l’Iron Fist, et que les briques se mettent en place vis-à-vis de ce qu’on connait déjà, les deux saisons de Daredevil aidant. L’intérêt renaît, notamment dans la vie publique de Danny Rand où la naïveté de notre héros, loin d’être un défaut, vient opposer une critique bienvenue au fonctionnement des grandes sociétés face aux petites gens. Sur le format on abandonne de plus en plus les flashbacks, même si on ne gagne pas tellement en qualité de réalisation. Et on entre dans une vraie série Marvel avec l’arrivée obligée de Claire Temple (Rosario Dawson) ou Jeri Hogarth (Carrie-Anne Moss). Si le hasard semblait déjà beaucoup trop bien faire les choses auparavant, Iron Fist ne s’embarrasser plus des heureux hasards qui épargneront aux scénaristes d’avoir à se creuser la tête. Mais alors que la flamme de l’espoir commençait à briller tel le poing d’Iron Fist, un doute vient perturber notre chi.

« Est-ce que vous prévoyez d’avoir des dinosaures dans votre parc à dinosaures ? ». Si en 1993 Ian Malcolm regrettait rapidement sa remarque sarcastique lors d’un face-à-face avec un T-Rex, nous regrettons aujourd’hui notre propre questionnement devant la série, à savoir « est-ce qu’ils prévoient d’avoir des combats dans leur série Iron Fist ? ». La réponse officielle est oui, mais en réalité on repassera, tant ils sont somme toute peu (il nous faudrait compter mais il y en a probablement moins que dans une demi-saison de Daredevil) et particulièrement ridicules. Des scènes surcoupées, peu chorégraphiées et surtout souvent mal exécutées. Le nombre d’impacts qui manquent clairement leur cible ou qui n’ont aucune vélocité est assez impressionnant, au point qu’on se demande si on n’a pas posé une arme sur la tempe du monteur pour qu’il accepte de laisser le produit sortir comme ça. Un comble pour une série sur un maître du Kung Fu. Daredevil nous en avait peut-être trop donné pour un format TV, mais le manque de budget et de temps se répercute particulièrement ici, montrant le manque d’intérêt des financiers de Marvel TV quant à la qualité de leur produit face à leur planning. Prononcez le nom d'Ike Perlmutter trois fois, et il ruine votre projet avec un grand sourire.


Passé ce constat, c’est lorsque la série entre dans son dernier tiers, point de rupture des quatre saisons que nous avions vues jusqu’ici, que sonne vraiment le glas. La série s’embourbe dans des tropes vus et revus, allant même jusqu’à en repomper certains sur ses séries sœurs. On passe de twists incroyables en trahison anticipées depuis les premiers épisodes. On fait des voyages dans des pays orientaux avec les mêmes décors que ceux utilisés pour New York dans le reste de la série. On retrouve des tics de réalisation gênants du début de la série. Et on traîne en longueur jusqu’à un final en deux temps. Un faux final ridicule en guises d'épisode douze, amenant sur un cliffhanger qui nous projette vers une fin de saison encore bien pire. Et le plus triste dans tout ça, c’est que la saison se termine non sur un éventuel teasing de Defenders, qui arrivera dans les prochains mois, mais sur ce qui sera le lancement d’une seconde saison qu’on aimerait ne pas voir venir, et qui se joue dans des décors de montagne une nouvelle fois dignes de Star Trek, la série originale (sûrement une grande inspiration pour le showrunner, Scott Buck).

Pas forcément totalement la catastrophe annoncée en amont, Iron Fist se révèle tout de même être une série médiocre et décevante vis-à-vis de toutes nos attentes, et qui une fois de plus nous donne plus envie d’un spin-off sur un personnage secondaire (les Daughters of the Dragon s’il vous plait ?) que d’une suite sur le personnage créé par Roy Thomas et Gil Kane, à notre grand désarroi. C’est également la plus symptomatique du manque de moyens investis par la maison mère dans ses productions télévisuelles, révélant une fois de plus le schisme opéré entre la direction de Marvel TV et celle de Marvel Studios. Peut-être devrions-nous attendre la sortie de Defenders pour juger de la qualité de cette Phase 1 du Marvel Netflix Universe, mais cinquante-deux épisodes nous ont déjà prouvés que les enjeux de production sont bien plus importants que les enjeux créatifs. Que ce soit au cinéma ou à la télévision, c’est toujours un constat regrettable et alarmant. On se retrouve dans quelques mois pour juger de Defenders, mais l’entrain manque de plus en plus.


Manu
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