Une page se tourne. Ce week-end et à lui seul, Hugh Jackman a réussi à remuer tout le petit monde des comic books, en annonçant sur son compte Instagram qu'il jouerait Wolverine "une dernière fois". Un départ au moins supposé, mais sans doute acté, qui met fin à un parcours unique en son genre : via son personnage, Hugh Jackman a façonné un genre, qui lui rend désormais tous les honneurs en faisant de lui une star incontournable du grand écran.
Le saviez-vous ? Hugh Jackman doit l'explosion de sa carrière à Russell Crowe. En effet, la star de Gladiator n'était autre que le premier choix de Bryan Singer lorsqu'il développait le premier film X-Men pour le compte de la Fox. Crowe finit par décliner le rôle, mais en profita pour placer son compatriote australien Hugh Jackman dans les petits papiers de Bryan Singer. La suite, vous la connaissez, Hugh Jackman est le recordman des films de super-héros, à l'affiche dans le rôle de Wolverine (déjà archi-populaire en comics) depuis 2000 et au moins jusqu'en mai 2017, date de sortie prévue pour le troisième film solo du griffu. Un règne de 17 ans, à en faire pâlir les plus grands : n'en déplaise à Michael Keaton, qui est Batman, Hugh Jackman est Wolverine dans neufs films, trois trilogies. En une quinzaine d'années, Le Chevalier Noir, lui, a changé quatre fois d'alter-ego. Et après tout, contrairement à Keaton, Jackman est le premier, le seul, l'unique Wolverine.
Et si on considère, comme je le fais volontiers, que les mutants de Singer et les Spider-Man de Sam Raimi sont les vrais débuts des super-héros au cinéma, Hugh Jackman est l'unique star à pouvoir revendiquer une paternité sur le genre. A travers ses neufs films, l'interprétation de l'acteur australien change, elle incarne les différentes étapes de l'arrivée des comic books au cinéma, qui s'installent progressivement comme un genre à part entière depuis quinze ans. Prenez par exemple la musculature arborée par l'australien. Raisonnable dans le premier film X-Men, elle est devenue celle de Ken le Survivant dans Days of Future Past. Et si on peut voir dans ce changement de gabarit toute la dévotion de l'acteur, qui a traversé plusieurs cancers de la peau, j'y vois surtout une influence du genre sur Hugh Jackman et son personnage : quand même des Chris Pratt deviennent des monstres, le Griffu doit s'imposer.
Mais la relation complexe entre Hugh Jackman et le genre ne fonctionne pas que dans un sens. De manière implicite ou non, l'acteur, en incarnant Wolverine, a créé des tendances, a donné vie à des archétypes pour les super-héros au cinéma et pour leur marketing. Bien avant un Rocket Raccoon ou un Robert Downey Jr, le Wolverine de Jackman, qu'on l'aime ou non, est la parfaite incarnation de ce personnage "à la cool" qui, à lui seul, vous donne envie de payer votre ticket. A ce titre, Jackman est au genre super-héroïque ce qu'Arnold Schwarzennegger est à celui de l'action : une figue de proue, une sorte de père fondateur adoptif au nom si puissant qu'il fait se lever les foules.
Et si, comme nous le disions, le personnage a toujours été populaire du côté des comics, il y a fort à parier sur l'influence de Jackman. Elle n'est sans doute pas innocente dans les choix de la 20th Century Fox en termes de spin-offs, par exemple, puisque deux films Wolverine ont été préférés aux origines de Magneto. Et on peut même dire que l'interprétation de Jackman va au-delà de ses simples films, puisque de nombreux dessinateurs de comics, sans aucune pression (la Fox n'ayant pas son mot à dire sur les titres de Marvel) ont parfois représenté le griffu sous des traits plus proches de ceux de l'acteur que du petit héros trapu qu'on croise dans nos pages favorites.
Autant dire qu'une énorme responsabilité pèsera sur le remplaçant potentiel d'Hugh Jackman. Car nous le savons, la Fox ne s'arrêtera pas en si bon chemin, surtout après les scores de Days of Future Past au box-office. Quelque soient les futurs films X-Men, on imagine mal le studio se passer d'un personnage comme Wolverine, même si la relève ne se fera pas sans risques. Seul un inconnu ou une autre star colossale comme un certain Tom Hardy (soufflé par Alfro) assurerait le studio dans sa démarche.
Mais nous n'en sommes pas encore là, et il est toujours temps de célébrer ces longues années de règne, marquées par une interprétation solide et inspirée, bien qu'elle ne soit pas toujours à notre goût. Incontestablement, Hugh Jackman est l'une des grandes stars de cinéma qu'il nous reste, bien devant des Chris Evans, Hemsworth et Pratt, en ascension, et un Robert Downey Jr frimeur. Une chose est sûre : Wolverine ne se rendra pas sans combattre, car telle est la voie du guerrier.
02 Avril 2015
Kit_Fisto, serial reviewerUne chose est sûre, ce s'rait cool de le voir un jour dans un Old Man Logan!
Mais bon Marvel Studios n'est pas prêt d'avoir les droits des mutants ciné et TV donc ...Je rêve je sais
01 Avril 2015
jeez@Republ33k : sur le fond je suis d'accord (cf mon 1er com) mais je pense que les 5 lignes que tu viens de consacrer à expliciter ton idée auraient dû être dans l'article. Cela aurait sans aucun doute éviter les confusions sur la notion de genre (comment peut-on deviner que tu te réfères à l'acception historique et économique et non à l'acception artistique ?) et les lecteurs auraient davantage réagi au contenu de l'article -fort bien d'ailleurs- qu'à cette question de pur vocabulaire.
quant à toi mon cher Exoseed, je constate que tu es pleinement satisfait de ta démonstration, n'est-ce pas le principal ?
01 Avril 2015
Republ33kMessieurs'dames, j'aurais bien expliqué mon propos, mais il me semble qu'Exoseed l'a clarifié avec un certain talent :] Mon commentaire fait uniquement référence à la constitution des super-héros en tant que genre à hollywood - un terme qui relève plus de l'analyse économique et historique, qui ne veut pas oublier Batman et Superman : ils sont des avant-gardistes, tout aussi importants ! Mais dans le biz' on met souvent l'accent sur le suiveur, pas le leader :)
01 Avril 2015
Exoseed@jeez : Raisonnement absurde. Entre le Superman de Richard Donner en 1978 et le X-Men de Bryan Singer en 2000, Wikipedia compte une cinquantaine de films catalogués "super-héros" (et il faudrait faire un tri plus strict des films en question parce que leur acceptation du terme est très permissive). Après X-Men, il y en a plus de 70, sans compter Age of Ultron et tous les films à venir jusqu'à 2020. CQFD.
Encore une fois, le nombre de personnes ayant été voir le Batman de Burton ou le succès de ce film n'a rien à voir avec la question. Le fait est que X-Men et Spider-Man ont remis le genre sur le devant de la scène en lançant à Hollywood la mode actuelle que l'on connaît. Rien de plus. Ca n'est en rien un jugement de valeur sur les films sortis avant cette étape.
01 Avril 2015
sergio@jeez, CQFD !
01 Avril 2015
jeez@exoseed : Donc d'après toi le Batman de Burton (qui soi dit en passant a réuni plus de monde que le X-men de Singer) marque les "faux" débuts des films de super-héros ? intéressant...check un peu les scores au BO avant de te référer à "la stricte vérité d'un point de vue commercial" et prend en compte l'inflation et la hausse des prix des tickets.
31 Mars 2015
Robb StarkLes Batman de Burton avaient quand même eu un certain succès il me semble. Mais c'est vrai que ces films ont marqué un certain tournant.
31 Mars 2015
ExoseedJe crois que vous oubliez de lire la phrase en fait. Il n'a jamais dit que c'était les débuts des films de super-héros au cinéma, mais les "vrais débuts". Et ça, d'un point de vue commercial, c'est la plus stricte vérité. Avant les X-Men et Spider-Man, les films de super-héros étaient réservés à un public moins large. Ca ne veut pas dire qu'il n'y en a pas eu auparavant.
31 Mars 2015
sergio"Et si on considère, comme je le fais volontiers, que les mutants de Singer et les Spider-Man de Sam Raimi sont les vrais débuts des super-héros au cinéma"
C'est très subjectif tout ca !
a mon sens, les vrais débuts des super-héros sont le Superman de Donner et surtout (ayant 40 balais) le Batman de de Burton .
Mais c'est une question de generation ! pour les trentenaires ca serat spidey et x men, pour les vingtenaires ca serat les Marvel studios ou le Batman de Nolan.
31 Mars 2015
m91350"Et si on considère, comme je le fais volontiers, que les mutants de Singer et les Spider-Man de Sam Raimi sont les vrais débuts des super-héros au cinéma"
La première franchise de l'univers Marvel à avoir obtenue un succès en salle est Blade.
30 Mars 2015
jeezoui je suis d'accord avec euh...mon voisin du dessous...même si je comprends l'idée dans l'article. Il faudrait davantage utiliser des catégories : ère classique/ère moderne voire celle des comics age d'or/d'argent/etc...(ça pourrait faire un bon sujet d'article d'ailleurs)
30 Mars 2015
fëanor curufinwë"les mutants de Singer et les Spider-Man de Sam Raimi sont les vrais débuts des super-héros au cinéma"
Donc, on fait l'impasse sur tout ce qui a existé avant, Superman et Batman en tête ?
C'est plutôt de ce côté-là, les vrais débuts.
30 Mars 2015
ExoseedIl incarne à la perfection Wolverine, surtout depuis son dernier film solo. Il aura clairement marqué l'histoire du personnage au cinéma et le genre super-héroïque en général. Après, je ne peux m'empêcher d'espérer le revoir un jour en Old Man Logan. Par contre, pitié, pas Tom Hardy pour le remplacer...
30 Mars 2015
TheSpizrespect quand même ,ça va être dur de prendre la suite .
30 Mars 2015
Robb StarkMarrant, lui qui disait il me semble vouloir jouer le personnage pendant un moment encore y'a pas si longtemps. En tout cas j'aurais une petite pensée pour lui en mai 2017, il l'aura méritée le bougre.