Avengers #32, la review

Grand maître des Vengeurs depuis le lancement des titres Marvel NOW!, Jonathan Hickman a démontré à de nombreuses occasions que ses ambitions sur le titre mash-up des super-héros Marvel étaient cosmiques (au sens propre comme au figuré). Alors que la Maison des Idées a commencé à lancer une nouvelle brochette de titres dont Spider-Man 2099, The Legendary Star-Lord ou encore Rocket Raccoon, arrêtons-nous aujourd'hui sur Avengers, 32ème du nom.

Depuis les évènements d'Infinity, Jonathan Hickman a démontré qu'il ne voulait pas cantonner les aventures de ses Vengeurs à la planète Terre puisqu'il est bien décidé à les faire voyager dans les recoins les plus obscurs de la galaxie. Pourtant, c'est un tout autre exercice dans lequel se lance le scénariste depuis quelques numéros car celui-ci veut maintenant devenir le maître du Temps.

Profitant des événements d'Original Sin, l'américain a mis en place une crise entre les deux piliers de l'équipe de héros, Tony Stark et Steve Rogers. Sans rentrer dans les détails (et les spoilers) qui impliquent le Gant de l'Infini, le gemme du temps a décidé de faire des siennes et a précipité Captain America, accompagné de Thor, Hawkeye, Black Widow, Starbrand et Hyperion, dans le futur. Après un saut de 50 ans, puis 500 ans dans le futur, voici maintenant que Captain America, Black Widow et Starbrand (les autres ayant lâché l'affaire) arrivent 5 000 ans après J.C...

Comme à son habitude depuis qu'il est à l'œuvre sur le titre, le scénariste Jonathan Hickman ne fait pas dans la finesse et la simplicité en proposant une narration très dense pour son titre, parfois un peu trop. Il faudra d'ailleurs avoir en tête les événements de sa série cousine, New Avengers, pour en saisir tous les tenants et les aboutissants. Avengers #32 est pourtant une bonne pioche puisque ce numéro s'attarde avec succès sur de nombreuses notions assez complexes (voyage temporel oblige) dont la fatalité. Steve Rogers est en fait confronté à un futur qu'il espère empêcher mais où il découvre (évidemment) qu'il a son rôle à jouer dans l'histoire. Faut-il faire le bien même si les conséquences sont catastrophiques ?

Mais même aussi loin dans le futur, nous ne sommes pas perdus puisque l'américain réussit à nous introduire une tête connue, en plus d'un caméo de luxe, qui fera forcément sourire. Mais les choses ne risquent pas de se calmer puisque le voyage de nos héros n'est visiblement pas encore terminé...

Le titre de Jonathan Hickman ne serait probablement rien sans le talent de Leinil Yu. À l'œuvre sur la série depuis de nombreux numéros, l'artiste Philippin prouve une nouvelle fois sa grande forme actuelle. Si l'on met de côté quelques visages parfois en deçà de la qualité générale du titre, il faut avouer que le dessinateur excelle dans l'art de mettre en forme la technologie et il s'en donne à cœur joie sur ses derniers numéros grâce à l'escapade futuriste de la série. Pour autant, on sent que Leinil Francis s'est moins senti inspiré pour ses découpages alors qu'il y avait là matière à une superbe slash page spatiale. Et si les dessins de l'artiste ressortent aussi bien, c'est évidemment grâce à l'encrage de Gerry Alanguilan mais aussi aux couleurs de Sunny Gho. Si le travail de ce dernier ne fonctionnait pas forcément avec les dessins de Kenneth Rocafort sur Superman, le coloriste livre un rendu merveilleux sur les traits de Leinil Yu.



Avengers #32 est donc une très bonne pioche qui reste dans la continuité de ce que fait Jonathan Hickman depuis le début de son run sur l'équipe de héros Marvel. Pour autant, ses réflexions métaphysiques risquent de lasser les lecteurs en manque d'action et de coups de boucliers de Cap dans les mâchoires. Le scénariste continue donc son plan sur les Vengeurs et commencent d'ailleurs à bouger ses pièces pour son prochain event, Time Runs Out.