Le printemps est arrivé, et la troisième édition de Comic Talk aussi. La machine est lancée, rien ne nous arrêtera !
Au programme de cette édition la suite du By The Way consacré au déclin de l'univers Ultimate, avec les deux dernière raisons avancées pour l'expliquer, et une petite réflexion sur le cas Ultimate Spider-Man. Vous retrouverez bien sûr les Focus, avec une petite innovation de forme. Steeve continuera de vous faire part de ses réflexions sur l'industrie des comics dans un Corner particulièrement brillant. Who Dat ? vous fera découvrir Harry Dresden, un personnage de comics pas comme les autres. Vous aurez droit à la fournée XXL de Reviews Express qu'on vous avait promise, avec l'arrivée d'un nouveau parmi les participants, j'ai nommé Crisax. Et vous pourrez vous rincer l'oeil avec Eye Candy, notamment grâce à une vidéo splendide de Bat In The Sun.
Alléchés ? Alors pas une seconde à perdre, c'est ici que ça se passe !
Qu’est-il arrivé à l’univers Ultimate ? (2ème partie)
Dans la précédente édition, nous attribuions le déclin de cet univers parallèle qui fut jadis le fleuron des publications Marvel notamment au développement d'une continuité devenue encombrante, et à quelques ratés qui ternirent sa perfection originelle. Mais ce ne furent pas les seuls facteurs...
Le renouveau du 616
Une autre raison de la perte d’éclat de l’univers Ultimate fut la véritable renaissance de l’univers Marvel « classique » (le 616), sous l’impulsion du duo Jemas/Quesada. Parce que la Maison des Idées n’avait pas l’intention de se contenter de vendre trois ou quatre titres de qualité en masse et de laisser le reste péricliter.
Alors de grands chantiers ont été mis en place sur tous les titres phares : Joe Straczynski sur Amazing Spider-Man, Grant Morrison et ses New X-Men, Geoff Johns sur Avengers,Greg Rucka sur Wolverine etc… De quoi donner un grand coup de pied aux fesses à la ligne éditoriale. Mais en rendant ces titres classiques à nouveau intéressants, Marvel a aussi coupé l’herbe sous le pied de son univers Ultimate.
Ultimate Spider-Man était excellent, mais a aussi sûrement dû une partie de son succès au fait qu’il fut à un moment le seul titre où on pouvait lire les aventures d’un Spidey qui n’était pas dépressif ni empêtré dans son mariage/veuvage.Ultimate Wolverine était dangereux, mystérieux et vraiment impitoyable, loin du roquet caractériel qu’était devenu l’original, toujours prompt à menacer en grognant pour mieux se raviser après une tape sur la tête de la part de Charles Xavier.
Mais voilà, quand Spidey redevient drôle et affronte des ennemis intéressants (Morlun, Ezekiel), que Wolvie ne sort plus ses griffes seulement pour couper son cigare et que les X-Men retrouvent leur mission première (protéger les mutants, pas être juste une équipe de héros de plus), ou même que les vengeurs ne sont plus de beaux bibelots poussiéreux, l’univers Ultimate perd un peu de sa raison d’être.
C’est d’autant plus ironique qu’il fut à l’origine de pas mal de ces changements. Cyclops fut ainsi chef de l’institut Xavier d’abord dans l’univers Ultimate par exemple, largement avant de le devenir dans l’univers 616. Pendant un bref moment, le Wolverine classique adopta même la barbichette et le costume noir et jaune de son alter-égo Ultimate. L’arroseur arrosé.
Enfin l’univers Ultimate s’est en
parallèle parfois rapproché du 616, perdant ainsi sa spécificité par sa propre
faute. Ultimate Daredevil ou Elektra n’étaient pas vraiment
différents des versions classiques, Ultimate
Cyclops a vite pris un gros coup de vieux, Ultimate Cap est souvent devenu moins conservateur…
Ultimatum
Mais la dernière et plus colossale erreur de la ligne Ultimate fut de mal négocier son renouveau, son premier relaunch. En 2010, Marvel a conscience des problèmes qui commencent à s’accumuler pour sa ligne, et tente le tout pour le tout. On casse tout et on recommence. Nom du démolisseur :Jeph Loeb. Son outil : Ultimates 3 et surtout la mini-série Ultimatum.
Le scénario tient en une ligne : Magnéto, furieux de la mort des sa fille, saccage toute la planète, et les héros doivent l’arrêter (oui, ça fait une ligne sur Word). Le résultat est un carnage indescriptible où une pléthore de héros majeurs perdit la vie (Wolverine, Cyclops, Charles Xavier, Magneto, Dr Doom…). Du coup on a un peu l’impression que le concept du « tout est permis » a été poussé trop loin, et que Marvel s’est gaiement tiré une belle dans le pied.
Mais le plus grave, et le plus insidieux pour le coup, fut le changement de ton de l’univers. Pas plus sombre en fait (on avait déjà un bon quota de noirceur), mais plus super-héroïque. Sous le crayon de Joe Mad des costumes plus colorés sont apparus, l’armure d’Iron Man perdit son côté tas de ferraille. Spidey et Venom se bastonnaient en ouverture d’Ultimates 3 sans qu’on sache trop pourquoi. L’encadrement du SHIELD pour les Ultimates était plus symbolique qu’autre chose.
Bref ce qui faisait une grande partie de la qualité des titres Ultimates, à savoir le côté super-héros dans le « vrai » monde (et pas dans un monde où croiser un Dieu Asgardien est aussi commun que se boire un café en terrasse), fut quasiment occulté. Et cette tendance n’a fait que s’accentuer.
Les Ultimates en sont d’ailleurs la plus belle illustration par la suite. Les séries Ultimate Avengers successives de Mark Millar continuèrent dans cette direction (des vampires, vraiment ?). Et l’actuelle série Ultimatesde Sam Humphries le confirme. Finis la subtilité et le réalisme, Cap président des USA règle tout à grands coups de pompes aux fesses, littéralement.
En plus Ultimatum a tellement décimé le roster
qu’il devenait compliqué de monter des équipes intéressantes, l’univers
Ultimate ayant toujours eu du mal à produire des personnages totalement
originaux de qualité. Entre un ersatz de
Hulk dans Ultimate Avengers, la 350ème Black Widow ou un Wolvie
blondinet qui n’a encore rien montré, ça ne fait pas vraiment rêver.
Le cas Ultimate Spider-Man
C’est la seule série qui tire encore vraiment son épingle du jeu, tant commercialement qu’en termes de succès critique. Sans doute parce qu’elle fut la plus constante, étant toujours écrite par Brian Bendis, qui n’a pas loupé un seul numéro. On a ainsi évité les problèmes de succession. Elle a aussi l’avantage de se dérouler un peu à l’écart du reste de l’univers Ultimate, lui assurant une autonomie qui la préserve des errements de la ligne.
Ces deux facteurs ont largement contribué à ce que la série garde le même esprit qu’à ses débuts. Ça et le talent de Bendis, dont c’est sûrement le magnum opus. Car je crois aussi qu’il ne faut pas trop chercher plus loin, et plutôt s’émerveiller que le scénariste ait autant d’inspiration.
Il n’a commis que peu d’impairs (quelques fins boiteuses, Geldof) et a toujours su rebondir. Il a même réussi là où Loeb échoua, cassant tout pour reconstruire un nouvel édifice de qualité sur les fondations de l’ancien, en tuant Peter Parker et en créant Miles Morales.
Bref on est là face à un exemple exceptionnel, défiant toute logique et porté par le talent d’un auteur brillant. A noter cependant qu’il semble y avoir un « facteur Spidey » en cause. En effet, à chaque tentative de créer un univers parallèle chez Marvel, c’est le titre Spider-Man qui s’en sort le mieux. Voyez Spider-Man 2099 (2099) ou Spider-Girl (MC2), qui connurent tous deux un beau succès malgré le flop total de leurs lignes respectives. Et les deux personnages bénéficient encore d’un beau capital sympathie.
Peut-être est-ce dû au concept génial du « everyman hero », le mec ordinaire qui se retrouve avec des pouvoirs, à la base de l’identité du tisseur ? Un concept si fort qu’il serait déclinable à l’envie et inspirerait les auteurs ? Ça joue sans doute.
Quoi qu’il en soit l’Ultimate
tisseur a su résister à deux relauches,
au déclin de son univers et même à la mort. Gageons donc qu’il survivra aussi à
la fin de la ligne Ultimate si celle-ci devait survenir. D’ailleurs on a déjà
vu ça avec Spider-Girl, alors
pourquoi pas ? Miles a encore de beaux jours devant lui.
Une innovation pour ce numéro avec notre premier focus croisé à propos de deux séries Avengers, Secret Avengers et Avengers Assemble. Sinon on va encore s'intéresser au Batman de Scott Snyder, compléter le By The Way sur le déclin de l'univers Ultimate avec un exemple, et Steeve va s'attarder sur la nouvelle série consacrée à Wolverine ainsi que sur le tie-in de Superior Spider-Man consacré à Age Of Ultron. Mais avant tout, commençons par le retour de l'excellent Star Wars Legacy sur les étals de nos comic shops :
Jeffzewanderer
#review SWLegacy 1 L'univers Legacy est toujours là, toujours aussi accrocheur, la nouvelle héroïne est cool, l'intrigue s'annonce riche 4/5
Retour réussi pour ce volet de l’univers Star Wars. Le pari est osé puisqu’en
plus d’une toute nouvelle équipe créative (Corrina
Bechko et Gabriel Harman
succèdent à John Ostrander et Jan Duursema), c’est à un nouveau casting qu’on a droit (exit Cade Skywalker et sa clique).
Et pourtant on retrouve l’atmosphère sombre de la série, la
« patte » Legacy. On a un
nouveau Sith et on se demande
comment il va défier le triumvirat Jedi/Empire/Alliance
dirigeant la galaxie. Mais surtout on a une nouvelle héroïne, Ania Solo. Comme Cade avant elle, elle
est très loin d’avoir la belle vie, tenant une casse et surtout voulant fuir la
planète minable où elle est coincée. Et surtout elle n’a rien à envier à son
illustre ancêtre niveau impact de sa première apparition. Ania shot first, c’est indiscutable.
#review SecretAvengers 1 Etonnamment loin du film, bon pitch, bonne série d’espionnage, mais gratuitement tortueuse sur la fin 3,5/5
#review AvengersAssemble 12 Black Widow cherche la rédemption pour un crime passé. Bon mélange superhéros/espionnage, bons dialogues 4/5
Voici deux séries clairement destinées à appâter les fans du
film Avengers. Secret Avengers joue sur son casting facilement reconnaissable (Nick Fury noir, Phil Coulson, Hawkeye et
même Black Widow avec la tête de Scarlett Johanson sur la couv’). Avengers Assemble garde Hawkeye et Black Widow (avec Spider-Woman
en plus) et joue sur une référence à une réplique du film (« I have red in my ledger » par Black
Widow dans la scène avec Loki) pour
le titre de l’arc (The Widow’s Ledger).
Mais paradoxalement aucune des deux ne cherche à recréer l’ambiance du film.
Elles se placent plutôt sur le registre de l’espionnage, (avec certes un côté
super-héros en plus pour Assemble). Et les deux s’en sortent bien. Secret a un meilleur pitch (les agents
utilisés ne se souviennent même pas de leur mission à la Doll
House) mais se complique trop la vie, avec un twist inutile à la fin pour bien montrer
que le monde de l’espionnage st dur et machiavélique. Assemble est plus direct, moins ambitieux, mais finalement plus
efficace pour l’instant. Même si le méchant suscite quelques inquiétudes pour
le futur, et qu’un trait plus gritty
aurait sans doute été plus à-propos.
#review Ultimates 22 Retour du gros défaut de la série avec les motivation/stratégies simplistes du président Cap & de ses adversaires 3/5
J’en parlais dans le By
The Way, voici les défauts du nouvel univers Ultimate illustrés en un numéro. Les USA qui utilisent des
super-humains pour tenter d’assassiner Ben
Laden ? Cool et surtout ancré dans le monde réel comme avant. Idem
pour les avocats qui discutent du sort de Hulkaprès sa haute trahison. Cap qui
joue les présidents toujours vêtu de son costume de super-héros ? Moins
réaliste mais bon… Hélas tout se gâte quand Cap essaie de résoudre un conflit politique
(l’indépendance de la Californie) en intimidant le dirigeant de l’Etat en
ordonnant à Hawkeye de lui tirer une
flèche devant les pieds. Idem quand en guise de riposte le même dirigeant met
son plan à exécution : lâcher des super-humains mis au rebut sur les USA.
Genre une seule escouade, même d’Ultimates, suffit à mettre un pays à genoux. Millar avait prévu toute une armée lui
(Ultimates 2). Enfin, ça reste
marrant au moins…
#review Batman 18 Harper Row réussit décidément à Snyder malgré des poncifs éculés niveau psychologie des persos. Kubert/Maleev supers 4/5
Allez, encore du Batman,
ça manquait. Apparemment Scott Snyder
a décidé de caser un stand-alone sur Harper Row après chacun de ses arcs (il
l’avait déjà fait après Court Of Owls).
Mais on ne va pas s’en plaindre car le personnage l’inspire clairement. Il est
même surprenant qu’avec des ressorts psychologiques et dramatiques déjà vus
mille fois (Batman ébranlé par un décès, obsédé et autodestructeur, qui
retrouve l’espoir grâce à sa jeune admiratrice), ça fonctionne aussi bien.
Harper est vraiment touchante et sa relation avec son frère la rend encore plus
sympathique (même si là encore ça reste très convenu, avec le père criminel et
antipathique). Finalement c’est sans doute là la marque du talent de Scott
Snyder, qui réussit à si bien soigner la forme qu’elle fait oublier le fond
pour le coup. Il est bien aidé en cela par Andy
Kubert et Alex Maleev, très en
forme.
Steeve
#review Wolverine 1 Classique et efficace. Paul Cornell
sait écrire du bon Wolverine sans tomber dans les travers fréquents.4/5
Logan n'a pas perdu la mémoire, il n'est pas possédé, n'est pas la cible d'une
organisation secrète et n'est pas non plus l'ennemi public numéro 1. Dans ce
nouveau volume de Wolverine, Paul Cornell propose une histoire simple, loin de
la paresse avec laquelle nombreux auteurs ont approché le personnage
dernièrement. Comme on dit, c'est dans les vieux pots... C'est Wolverine qui va
boire un café et qui tombe sur un paquet d'emmerdes de beau matin. Il n'en faut
pas plus pour une bonne histoire solo du mutant griffu et le scénariste britannique
l'a bien compris. Un départ alléchant.
#review SuperiorSpiderMan 6AU Fait le lien entre la
situation actuelle du tisseur et les délais de mise en place de l'event avec
brio. 4/5
Age of Ultron se déroulerait donc « maintenant » et non dans un quelconque
futur qu’il soit proche ou lointain. C’est ce que semblent indiquer les deuxtie-in sortis cette semaine. Ainsi, loin d’être inutiles, ils révèlent de
véritables pans de l’histoire tels que vécus par des acteurs importants de cet
univers. Le problème pour Spider-Man reste que si l’event se déroule dans le
présent de la continuité Marvel, Bendis en a commencé l’écriture il y a un bon
moment. Une époque à laquelle Peter Parker était toujours Peter Parker. Du
coup, là où Yost rend à merveille la personnalité d’Otto Octavius dans Avenging
Spider-Man, Bendis écrit le personnage comme si rien n’avait changé. Superior
Spider-Man #6AU donne ainsi un semblant de cohérence au comportement de l’araignée
dans le crossover. Gage joue sans fausse note sur les forces et les faiblesses
de ce tisseur « supérieur » et réconcilie la continuité
actuelle et la saga de Bendis sans trop forcer.
Les supports de l'alternatif
Il
y a deux semaines on parlait indé. Si les limites de ce que le
mouvement enveloppe varient d'un point de vue à l'autre, beaucoup
des grands noms de l'alternatif ont en commun le fait que leurs
travaux ne se limitent pas aux comics. Que ce soit parce que le comic
alternatif ne paie pas des mille et des cents ou parce ce que le
comic n'est pas leur médium d'origine, ces touche-à-tout ont
imprimé leur patte si particulière sur des formats plus surprenants
les uns que les autres. Tour d'horizon de ce que ces génies ont
produit quand il n'amassaient pas les récompenses pour leurs comics.
Françoise
Mouly (Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres/Chevalier de la
Légion d'Honneur) : Cocorico ! Comment ne pas commencer par
cette fierté nationale ? Pas auteure à proprement parler,
cette Parisienne d'origine est certainement l'éditrice la plus
influente de la seconde partie du XXeme siècle. C'est grâce à son
sens du design et son goût pour les belles choses que son Raw Magazine, qu'elle a crée et édité avec
son célèbre époux Art Spiegelman, révolutionne l'esthétique
des publications alternatives. A cette époque, ses choix éditoriaux participent à propulser nombre de grands talents. Ils lui ouvrent surtout les portes du magazine The New Yorker dont elle est la
directrice artistique depuis 1993. Raw et le New Yorker étant ce
qu'ils sont pour la créativité de tant de grands noms de
l'industrie, la contribution de Mouly se devait d'être citée.
Art
Spiegelman (Prix du meilleur album d'Angoulême/Prix Pulitzer/Eisner
Award/Harvey Award/Will Eisner Comic Book Hall of Fame/ Chevalier de
l'ordre des Arts et des Lettres...) : Le parcours du génie
derrière Maus ne s'est jamais vraiment éloigné de celui de sa
femme depuis la création de Raw. Entre 1993 et 2001, quand il n'enseigne pas les codes
du médium dans la prestigieuse School of Visual Arts de New-York,
celui qui a fait ses armes lors du mouvement underground (plus à ce
sujet lors d'un prochain Comic Talk) réalise des couvertures pour The New Yorker. Vingt-et-une en tout. Chacune de ces
couvertures est un morceau à part entière de l'œuvre de
Spiegelman. La première représentant un juif hassidique embrassant
une femme noire suite aux émeutes de Crown Heights ouvre les
portes du magazine à l'artiste et sa femme. Celle sur laquelle il
tire sa révérence commémore de la manière la plus sobre qui
soit les attentats du 11 septembre 2001. Certaines des couvertures qu'il propose sont sont refusées car jugées trop provocantes. On peut les retrouver dans le livre Blown Covers et en admirer trois ici.
Chris Ware (15
Eisner Award/16 Harvey Award/Prix du meilleur album d'Angoulême...) :
Pape
du comic alternatif, Chris Ware a récemment transcendé le médium
avec son Building Stories. Avec ce bijou, on sort déjà du comic à
proprement parler. Le coffret qui révolutionne la façon de conter
une histoire est le fruit de nombreuses années de développement et
contient du matériel précédemment publier dans la presse. Ainsi,
plusieurs histoires figurant dans Building Stories ont d'abord vu le
jour sous forme de strips dans des magazines tels que The New Yorker
(bien entendu), mais aussi The Chicago Reader ou encore The New York
Times Magazine.
Derf (Robert F. Kennedy Journalism Award/Prix
Pulitzer/nominé à deux reprises pour un Eisner Award) : Derf
Backderf (ou John Backderf comme ses parents en avaient alors décidé)
ne s'est pas immédiatement attaqué aux comics. Avant son singulier Mon ami Dahmer, l'artiste fait ses armes à travers le dessin de
presse et le comic strips. Il développe ainsi en 1990 une série
hebdomadaire intitulée The City qu'il poursuit toujours à l'heure où j'écris
ces lignes. Depuis maintenant 23 ans, Derf balade son bébé de ville
en ville. De publication alternative en publication alternative, la satire sociale de The City ne perd rien de son impertinence et sa forme
reste inchangée. Toujours publié sous le même nom dans plus de 140
journaux différents (The Village Voice, The Chicago Reader, Miami
New Times, Houston Press, Pittsburgh City Paper...), The City
parvient à traverser la crise de la presse papier en véritable
émissaire de l'indépendance éditoriale. On peut trouver les quinze
premières années de The City collectées dans un volume disponible
sur le site de Derf et on peut en lire les dix dernières années ici.
Charles Burns (7 Harvey Award) : Camarade de classe de Matt Groening, au départ Burns n'envisage pas une
carrière dans la bande-dessinée. C'est sa rencontre avec Art
Spiegelman qui lui propose de collaborer à Raw qui le lance dans le
bain. De là, il se fait rapidement remarqué par l'industrie. Outre
son œuvre majeure Black Hole, le dessinateur se fait la main comme
Spiegelman sur des couvertures du New Yorker (décidément).
L'expérience paie et il devient illustrateur attitré des
couvertures du magazine The Believer dès sa création en 2003 et est
à l'origine de la couverture de l'album Brick by Brick de Iggy Pop.
Il s'est aussi attaqué au monde de la publicité. Il a ainsi été
engagé pour vendre une marque de pastilles à la menthe et OK Soda,
un produit lancé par Coca-Cola Company qui n'aura été sur le
marché que deux courtes années.
Daniel Clowes (15 Harvey Award) [ajout à la liste suggéré par yaki_ que je remercie] : Le
travail de Daniel Clowes a grandement participé à la reconnaissance
critique du milieu alternatif. Artiste au style imprégné des codes de la scène underground et l'esthétique du magazine Mad, il
officie en tant que scénariste sur l'adaptation cinématographique
de son œuvre Ghost World, mais pose surtout sa patte graphique
partout où il peut. Sans surprise, il produit ainsi de nombreuses couvertures pour The New Yorker. Comme Charles Burns, il est de l'aventure OK Soda. Il dessine aussi les illustrations
d'une vingtaine d'albums de musique et l'affiche du film Happiness.
Mais là où Clowes tire son épingle du jeu, c'est en produisant
un visuel pour planche de skate en 1991 pour Corey O'Brien alors
membre de la Santa Cruz Skateboards Pro-Team (pour ceux à qui ça
parlera) !
Harry Blackstone Copperfield Dresden n’est pas un personnage de comics. Il est le héros de la série de romans d’urban fantasy The Dresden Files (Les Dossiers Dresden) écrite par Jim Butcher. Du coup pourquoi je vous parle de lui ici ?
Peut-être que parce que malgré son origine « extra-comics », il a quand même réussi à faire son trou dans ce medium. Ce cher Harry est en effet le héros de quatre mini-séries, dont deux narrent des aventures inédites (Welcome To The Jungle et Ghoul Goblin), les deux autres étant des adaptations des romans (Storm Front et Fool Moon).
Mais surtout, de l’aveu même de son créateur, Harry Dresden aurait dû être un personnage de comics. C’est ainsi qu’il l’a toujours imaginé, et ça explique peut-être pourquoi le passage du roman aux comics a été si aisé tant pour le créateur (co-auteur de toutes les aventures de son héros sous ce format) que pour ça création.
Mais qui est Harry Dresden ? C’est un détective privé, opérant à Chicago (ça change de New York. Mais c’est surtout un magicien. Un vrai de vrai, pas un prestidigitateur. Il est même dans l’annuaire. Et en tant que seul mage du coin, il s’est improvisé protecteur de la windy city. Ou plus exactement il l’est devenu un peu malgré lui à force de collaborer avec la police sur les enquêtes impliquant des phénomènes étranges.
Police avec laquelle il entretient des relations plus ou moins sereines. Déjà parce que certains se méfient de ce prétendu medium, n’hésitant pas à le taxer de charlatanisme. Mais aussi parce qu’Harry ne peut pas tout leur dire, l’existence de la magie devant rester aussi confidentielle que possible. Et puis allez dire à un flic qu’un loup-garou a fait le coup…
Heureusement notre mage bénéficie du soutien du lieutenant Karrin Murphy. Du moins quand elle ne le soupçonne pas de lui cacher des choses, ou quand elle ne le traite pas de porc misogyne lorsqu’il essaie de la protéger malgré elle. Ou surtout quand il n’enfreint pas la loi pour résoudre une affaire (pour reprendre l’exemple du loup-garou, vous pensez vraiment que des menottes vont l’arrêter ?).
Mais ce qui fait avant tout le charme d’Harry Dresden, c’est qu’il est une sorte de cousin chicagoan de Peter Parker (avec un trench-coat). Lui aussi fait face au danger avec toujours une vanne bancale sur les lèvres. Lui aussi est malchanceux avec les femmes (tout en en rencontrant sans cesse de superbes), et a du mal à payer ses factures (la magie quand on refuse de faire des philtres d’amour, ça paye mal). Et surtout lui aussi porte comme un fardeau le poids des responsabilités que lui confèrent son immense pouvoir. Il est toujours prêt à bondir dans sa vieille coccinelle (surnommée Blue Beetle) pour mettre sa vie en jeu afin accomplir sa mission.
< Chapitre précédentSteeve's CornerChapitre suivant >Reviews Express
Et voici les Reviews Express. Comme annoncé dans la dernière édition, vous trouverez ici le solde des comics sortis en février, et bien entendu ceux de mars, jusqu’au 20 (et même au 27 grâce à notre nouvel adepte de l’exercice, Crisax).
Assez peu de surprises, et plutôt des confirmations dans l’ensemble, en bien comme en mal. Marvel Now continue globalement de séduire, et Image nous offre pas mal de perles. La routine donc. Sauf pour Manu, toujours à la pointe de la technologie, qui se lance dans les reviews de comics numériques.
Comme d’habitude si vous voulez lire nos reviews en avant-première, n’oubliez pas de nous suivre sur nos comptes Twitter : @Jeffzewanderer, @SteeveAubert, @EmmanuelPeudon et @xSupanx (oui il n'y en a qu'un qui a eu de l'imagination pour son nom, et non on ne sait pas ce que ça veut dire).
Semaine du 13/02
Jeffzewanderer
#review X-Men 41 tentative de recrutement plan-plan d'un nouveau mutant. Assez terne, et le dessin médiocre tout en angles n'aide pas 2/5
#review UltimateX-Men 22 Fin de Reservation X, quelques scènes sympas avec Kitty, Jimmy, Iron Man. Mais parfois simplet et trop long 3/5
#review Wolverine&TheX-Men
25 Cours de survie en Terre Sauvage. Aaron récupère des éléments d'Origins
(Dog). Sympa. Pour l'instant... 4/5
Semaine du 20/02
Jeffzewanderer
#review CaptainAmerica 4 Cap très touchant et réussi (y compris dans les flashbacks), mais la SF fait vraiment trop barrée par moment 3/5
#review X-Factor 252 Hell On Earth suit son cours. De l'action bien mise en scène et une tension palpable. Cliffhanger sympa 4/5
#review Ultimates 21 Fury bad ass pour un très bon final 100% action à l’arc sur Hydra, avec des dialogues assez sympas 4/5
#review Daredevil 23 Parfait équilibre action pour DD/relation Matt/Foggy. Drôle, bouleversant, et une intrigue originale se dessine 4,5/5
#review ThorGodOfThunder
5 Fin impeccable du 1er acte, Thor affronte Gorr. Switch final parfait. Un
classique en devenir 4,5/5
Semaine du 27/02
Jeffzewanderer
#review Artifacts 25 Progeny pt1 Judge donne l’assaut contre le Darkness pour sauver l’univers. Action efficace malgré un début abrupt 3,5/5
#review UncannyAvengers 3 Action spectaculaire (Wanda vs Thor), Red Skull réussi, bons dialogues. Hélas un peu verbeux au milieu 3,5/5
#review UltimateX-Men 23 Stand-alone sur Storm intéressant mais desservi par un dessin moyen et quelques ellipses malvenues 3,5/5
#review GuardiansOfTheGalaxy 0.1 Tellement convenue comme origine, mais tellement bien raconté par Bendis/McNiven. La suite vite ! 4/5
#review UncannyX-Force 2 Storm & Psylocke vs Spiral. 100% action mais vraiment agréable et Garney parfait pour ce titre au dessin 4/5
#review YoungAvengers 2 Dialogues impeccables, des trouvailles visuelles, bonne histoire centrée sur Teddy & Billy. Style+substance 4,5/5
#review UncannyX-Men 1-2 Des personnages justes, des dialogues parfaits, des surprises, du mystère, un peu d'action. Cyclops was right 4,5/5
#review
PunisherWarZone 5 Le final parfait d’un run parfait hélas trop court. Beau,
spectaculaire, intelligent, personnages superbes 5/5 Jeffzewanderer’s Pick
Semaine du 06/03
Jeffzewanderer
#review A+X 5 Doop/Iron Fist absurde mais pas drôle (et pas très beau). Loki/Sinister drôle, inventif et surtout malin (et beau) 2,5/5
#review DejahThoris 23 Histoire vraiment bonne (Dejah en bodyguard) gâchée par un dessin scandaleusement mauvais (bourré d'erreurs) 2,5/5
#review BlackAcre 4 Hull capturé par des fanatiques. Rien à reprocher sinon un manque global d'intensité & 1 histoire trop convenue 3/5
#review Mara 3 Incontestablement bien raconté et servi par un story-telling superbe, mais il se passe vraiment trop peu de choses ! 3/5
#review SonOfMerlin 2 Convenu mais toujours sympa, le héros apprend à utiliser sa magie. Très beau mais narration trop hachée 3/5
#review Ultimates 22 Retour du gros défaut de la série avec les motivation/stratégies simplistes du président Cap & de ses adversaires 3/5
#review Witchblade 164 Progeny pt2 Sara apprend la vérité sur le nouvel univers et Hope. Bouleversant. Mais Jackie trop «super-vilain» 3,5/5
#review WinterSoldier 16 Une bonne ambiance de thriller sur les pêchés du héros, malgré une narration parfois un peu décousue. Stylé 3,5/5
#review GreenLantern 18 Hal & Sinestro rencontrent enfin Smon Baz. Des personnages bien écrits, dialogues justes, visuellement superbe 4/5
#review VampirellaStrikes 3 Mélange polar noir/horreur fantastique qui fonctionne décidément parfaitement, servi par un dessin à-propos 4/5
#review Avengers 6-7 Un nouveau concept SF ambitieux lançant un nouvel arc, des persos toujours soignés et pirouette cool à la fin du #7 4/5
#review AllNewX-Men 8 Angel si cool pendant un combat c'était déjà exceptionnel, mais le cliffhanger fait encore plus fort pour l'avenir 4/5
#review SuperiorSpider-Man 4-5 La dualité Doc Ock/Peter toujours aussi bien exploité, Massacre aussi, et un final inquiétant à souhait 4/5
#review IronMan 7 Tony en mode Gladiator. L’action est là, les dialogues sont toujours impeccablement drôles. 451 intriguant 4/5
#review AgeOfUltron 1 Le Days Of Future Past des Avengers. Sombre, spectaculaire, haletant, superbe 4,5/5
#review Repossessed 3 Trois excellents twists dans ce numéro. Vraie montée en puissance en allant vers le dénouement, beau package 4,5/5
#review ILoveTrouble 4 Entraînement, 1ère mission pour Felicia. Bon scénar, peut-être un excellent subplot, fin barrée nickel. Si beau 4,5/5
Manu
#review GreenLantern 18 au moins on avance un peu et on a la rencontre entre Bazz, Jordan et Sinestro. On ne croit pas au cliff. 3,5/5
#review GreenArrow 18 Lemire commence à creuser le passé d'Oliver et de sa famille, et on sent déjà le retour sur l'île. 4/5
Semaine du 13/03
Jeffzewanderer
#review Triggergirl6 On part sur du thriller/action, on finit sur de la SF écolo. Marrant mais final un peu précipité & abracadabrant 2,5/5
#review FearlessDefenders 2 Intrigue toujours légère mais très sympa et surtout l'ambiance de buddy movie continue. Dialogues impec' 4/5
#review SaucerCountry 13 Cornell nous ballade avec maîtrise tout le long du numéro tout en nous narguant avec les révélations attendues 4/5
#review DresdenFilesGhoulGoblin 3 Harry parfaitement fidèle à lui-même. Magie intéressante et bon cliffhanger. Une mini très solide 4/5
#review MindTheGap 8 Assez de révélations pour tenir en haleine, un personnage se dévoile, Elle se trouve une mission. Très bien écrit 4/5
#review StarWars 3A la fois classique et innovant. La relation Luke/Leia est réinventée brillamment, et Han est juste parfait 4,5/5
Steeve
#review AvengingSpiderMan 18 Yost sait
tirer pleinement parti de l'ère Superior. Checchetto et Rosenberg sont en très
grande forme. 4/5
#review FantasticFour 5 De mieux en mieux. Fraction s'éclate.
Ce qu'il fait de César est génial. 4/5
Manu
#review Batman 18 Snyder se concentre sur l'impact sur Gotham du comportement erratique de Batman. Les dessins sont inégaux (back-up) 3,5/5
#review FantasticFour 5 le secret est révélé et soulève une grande question. On joue avec l'histoire de façon fun et c'est pas fini. 3,5/5
#review UncannyXMen 3 magnifique pour commencer, avec de l'humour de l'action et de jolies perspectives pour le #4. 4/5
#review Batman&Robin 18 Aujourd'hui j'ai pleuré pour la 3ème fois de ma vie devant un comic book. Et pour la 2ème fois c'était Batman & Robin... 5/5 Manu's PickCrisax
#review Batman 18
Snyder nous présente les choses par l'intermédiaire de Harper, c'est intelligent
mais ça manque un peu de finesse. 3,5/5
Semaine du 20/03
Jeffzewanderer
#review Steed&Peel 6 Une idée de voyage dans le temps ambitieuse mais bâclée, un dessin vraiment trop terne, comme le vilain. Héros ok 2,5/5
#review Constantine 1 Parfois réussi, parfois trop édulcoré, parfois essaye trop de singer Hellblazer, sonnant faux (la fin). Se cherche 3/5
#review FiveGhosts 1 Pitch excellent, scénario sympa sur la quête de rédemption du héros. Beaucoup de mystère. Trop? Dessin inégal 3,5/5
#review CaptainMarvel 11 Carol en difficulté très réussie, c'est accrocheur. Hélas le vilain l'est pour l'instant beaucoup moins 3,5/5
#review QueenSonja 34 Parfois épique en diable et un réel plaisir, parfois hélas un peu simpliste (l'invasion instantanée) 3,5/5
#review WonderWoman
18 Action super, dénouement sympa, mais dessin inégal et motivations de
certains persos (Ares, Orion) obscures 3,5/5
#review JusticeLeagueOfAmerica 2 Autre numéro d'intro. Persos très bien écrits, des idées sympa (Scarecrow, le cliff'), dessin inégal 3,5/5
#review JusticeLeague 18 Séance de recrutement sympa, un peu d'action, et back-up sur Shazam vraiment bonne. Dessin propre, mais plat 4/5
#review Batwoman 18 Un numéro dense avec les mentors de Kate et Bette en coulisse. Intrigue byzantine plaisante, comme le dessin 4/5
#review WolverineMax 5 Un vraiment bon final pour ce 1er arc, et des perspectives sympas pour l'avenir. Une série qui a su se trouver 4/5
#review Saga 11 La fuite continue. Tellement humain et réel malgré l'univers SF. Tellement touchant. Et The Will commence à intéresser 4/5
#review ConanTheBarbarian 14 Toujours puissant, dramatique et épique, Wood sait rendre Conan vulnérable sans le trahir. Bêlit superbe 4/5
#review Damsels 6 La guerre commence entre les hommes et les fées, l'intrigue prend de l'ampleur, les héroïnes sont toujours attachantes 4/5
Steeve
#review Daredevil 24 Léger et divertissant malgré les fils rouges des plus sinistres. Le duo Waid/Samnee à son top. 4.5/5 Steeve’s Pick
Manu
#review GLC et GL:NG 18 On a compris le principe pas la peine d'appliquer la recette à quatre numéros différents, c'est vite lassant. 2/5
#review Contantine 1, sympathique mais on sent que le potentiel du personnage est sous-exploité chez DC. C'en est décevant. 3/5
#review AllNewXMen 9 ça avance moins que dans Uncanny mais ça met les choses en place avec un bon raccord. Jean et Kitty font le titre 4/5
#review Avengers 8, les choses avancent bien avec un bonne histoire. Et c'est beau. Hickman a mis le temps mais livre un run agréable. 4/5
#review JusticeLeague 18 l'univers de la JL s'étend enfin vraiment et on découvre l'ampleur du DCverse New 52. Shazam toujours aussi bon 4/5
#review JusticleLeagueOfAmerica 2 meilleur que le premier on découvre les dessous d'ARGUS et le pourquoi des membre. Très bon Manhunter. 4/5
#review JLAsVibe 2 on a vraiment l'impression qu'ici se construit une future grosse menace pour le DCverse. Vraiment à suivre. 4/5
#review ThePrivateEye 1 Vaughan est toujours aussi étonnant on veut voir où il va aller. Par contre l'expérience numérique n'amène rien. 4/5
#review X-Factor 253 les personnages sont excellents même si les ambitions et l'impact sur le Marvelverse semblent trop gros. Guido FTW 4/5
#review GuardiansOfTheGalaxyInfiniteComic 2 ici le numérique est exploité magnifiquement. Rocket Raccoon est parfait, on veut une solo 4,5/5
#review Nova 2 on dirait du Bendis pourtant c'est du Loeb. Décompressé, frais et cool. L'histoire d'un ado qui découvre des pouvoirs. 4,5/5
#review Saga 11, Du rythme aux dialogues en passant par une bonne dose d'émotion, tout est beau et maîtrisé. 5/5
Crisax
#review JudgeDreddYearOne 1 c'est beau mais trop verbeux/descriptif et trop introductif à mon goût, l'histoire a à peine debuté. 3/5
#review Nova 2 c'est fun, c'est teenage, c'est très dessiné et bien écrit mais ça n'avance pas beaucoup. 3,5/5
#review NewAvengers 4
Hickman continue de confronter les héros à de cruels dilemmes moraux. Le
malaise atteint le lecteur. 4/5
#review CaptainAmerica 5 Un numéro
baston où Romita Jr déploie toute l'énergie qu'on lui connaît. Toujours aussi
prenant. 4/5
#review FiveGhostsOfFabianGrey 1 Bon
début pour cette mini pulp basée sur une idée classique mais efficace.
Superbement illustrée. 4/5
Semaine du 27/03
Crisax
#review GuardiansOfTheGalaxy
1 Après un 0.1 d'introduction on entre ici au coeur de l'action. Bendis
fait du bon Bendis 4/5
#review YoungAvengers 3 L'équipe se réunit peu à peu.
Les dialogues sont excellent, l'art épuré et "pop". Une série qui
promet. 4,5/5 Crisax's Pick
The Quote :
« Some dreams really do come true. That said, most dreams are weird as shit. » Hazel – Saga #11/Brian K. Vaughan
< Chapitre précédentWho Dat ?Chapitre suivant >Eye CandyAllez, avouez qu'elle vous a manqué...
Ceci n'est pas une statue mais bien un cosplay...
Luke va devoir reprendre l'entraînement pour l'épisode VII...
Une belle possibilité de costume pour Storm (par Lightengale)
Et on finit par un épisode de Super Power Beatdown par Bat In The Sun. On vous avait déjà parlé d'eux en trashbag, voici une autre de leur créations : Nightwing vs Gambit. En attendant Thor vs Superman...
Et c'est tout pour cette fois. Rendez-vous en avril pour le prochain numéro !
< Chapitre précédentReviews ExpressQu’est-il arrivé à l’univers Ultimate ? (2ème partie)
Dans la précédente édition, nous attribuions le déclin de cet univers parallèle qui fut jadis le fleuron des publications Marvel notamment au développement d'une continuité devenue encombrante, et à quelques ratés qui ternirent sa perfection originelle. Mais ce ne furent pas les seuls facteurs...
Le renouveau du 616
Une autre raison de la perte d’éclat de l’univers Ultimate fut la véritable renaissance de l’univers Marvel « classique » (le 616), sous l’impulsion du duo Jemas/Quesada. Parce que la Maison des Idées n’avait pas l’intention de se contenter de vendre trois ou quatre titres de qualité en masse et de laisser le reste péricliter.
Alors de grands chantiers ont été mis en place sur tous les titres phares : Joe Straczynski sur Amazing Spider-Man, Grant Morrison et ses New X-Men, Geoff Johns sur Avengers,Greg Rucka sur Wolverine etc… De quoi donner un grand coup de pied aux fesses à la ligne éditoriale. Mais en rendant ces titres classiques à nouveau intéressants, Marvel a aussi coupé l’herbe sous le pied de son univers Ultimate.
Ultimate Spider-Man était excellent, mais a aussi sûrement dû une partie de son succès au fait qu’il fut à un moment le seul titre où on pouvait lire les aventures d’un Spidey qui n’était pas dépressif ni empêtré dans son mariage/veuvage.Ultimate Wolverine était dangereux, mystérieux et vraiment impitoyable, loin du roquet caractériel qu’était devenu l’original, toujours prompt à menacer en grognant pour mieux se raviser après une tape sur la tête de la part de Charles Xavier.
Mais voilà, quand Spidey redevient drôle et affronte des ennemis intéressants (Morlun, Ezekiel), que Wolvie ne sort plus ses griffes seulement pour couper son cigare et que les X-Men retrouvent leur mission première (protéger les mutants, pas être juste une équipe de héros de plus), ou même que les vengeurs ne sont plus de beaux bibelots poussiéreux, l’univers Ultimate perd un peu de sa raison d’être.
C’est d’autant plus ironique qu’il fut à l’origine de pas mal de ces changements. Cyclops fut ainsi chef de l’institut Xavier d’abord dans l’univers Ultimate par exemple, largement avant de le devenir dans l’univers 616. Pendant un bref moment, le Wolverine classique adopta même la barbichette et le costume noir et jaune de son alter-égo Ultimate. L’arroseur arrosé.
Enfin l’univers Ultimate s’est en
parallèle parfois rapproché du 616, perdant ainsi sa spécificité par sa propre
faute. Ultimate Daredevil ou Elektra n’étaient pas vraiment
différents des versions classiques, Ultimate
Cyclops a vite pris un gros coup de vieux, Ultimate Cap est souvent devenu moins conservateur…
Ultimatum
Mais la dernière et plus colossale erreur de la ligne Ultimate fut de mal négocier son renouveau, son premier relaunch. En 2010, Marvel a conscience des problèmes qui commencent à s’accumuler pour sa ligne, et tente le tout pour le tout. On casse tout et on recommence. Nom du démolisseur :Jeph Loeb. Son outil : Ultimates 3 et surtout la mini-série Ultimatum.
Le scénario tient en une ligne : Magnéto, furieux de la mort des sa fille, saccage toute la planète, et les héros doivent l’arrêter (oui, ça fait une ligne sur Word). Le résultat est un carnage indescriptible où une pléthore de héros majeurs perdit la vie (Wolverine, Cyclops, Charles Xavier, Magneto, Dr Doom…). Du coup on a un peu l’impression que le concept du « tout est permis » a été poussé trop loin, et que Marvel s’est gaiement tiré une belle dans le pied.
Mais le plus grave, et le plus insidieux pour le coup, fut le changement de ton de l’univers. Pas plus sombre en fait (on avait déjà un bon quota de noirceur), mais plus super-héroïque. Sous le crayon de Joe Mad des costumes plus colorés sont apparus, l’armure d’Iron Man perdit son côté tas de ferraille. Spidey et Venom se bastonnaient en ouverture d’Ultimates 3 sans qu’on sache trop pourquoi. L’encadrement du SHIELD pour les Ultimates était plus symbolique qu’autre chose.
Bref ce qui faisait une grande partie de la qualité des titres Ultimates, à savoir le côté super-héros dans le « vrai » monde (et pas dans un monde où croiser un Dieu Asgardien est aussi commun que se boire un café en terrasse), fut quasiment occulté. Et cette tendance n’a fait que s’accentuer.
Les Ultimates en sont d’ailleurs la plus belle illustration par la suite. Les séries Ultimate Avengers successives de Mark Millar continuèrent dans cette direction (des vampires, vraiment ?). Et l’actuelle série Ultimatesde Sam Humphries le confirme. Finis la subtilité et le réalisme, Cap président des USA règle tout à grands coups de pompes aux fesses, littéralement.
En plus Ultimatum a tellement décimé le roster
qu’il devenait compliqué de monter des équipes intéressantes, l’univers
Ultimate ayant toujours eu du mal à produire des personnages totalement
originaux de qualité. Entre un ersatz de
Hulk dans Ultimate Avengers, la 350ème Black Widow ou un Wolvie
blondinet qui n’a encore rien montré, ça ne fait pas vraiment rêver.
Le cas Ultimate Spider-Man
C’est la seule série qui tire encore vraiment son épingle du jeu, tant commercialement qu’en termes de succès critique. Sans doute parce qu’elle fut la plus constante, étant toujours écrite par Brian Bendis, qui n’a pas loupé un seul numéro. On a ainsi évité les problèmes de succession. Elle a aussi l’avantage de se dérouler un peu à l’écart du reste de l’univers Ultimate, lui assurant une autonomie qui la préserve des errements de la ligne.
Ces deux facteurs ont largement contribué à ce que la série garde le même esprit qu’à ses débuts. Ça et le talent de Bendis, dont c’est sûrement le magnum opus. Car je crois aussi qu’il ne faut pas trop chercher plus loin, et plutôt s’émerveiller que le scénariste ait autant d’inspiration.
Il n’a commis que peu d’impairs (quelques fins boiteuses, Geldof) et a toujours su rebondir. Il a même réussi là où Loeb échoua, cassant tout pour reconstruire un nouvel édifice de qualité sur les fondations de l’ancien, en tuant Peter Parker et en créant Miles Morales.
Bref on est là face à un exemple exceptionnel, défiant toute logique et porté par le talent d’un auteur brillant. A noter cependant qu’il semble y avoir un « facteur Spidey » en cause. En effet, à chaque tentative de créer un univers parallèle chez Marvel, c’est le titre Spider-Man qui s’en sort le mieux. Voyez Spider-Man 2099 (2099) ou Spider-Girl (MC2), qui connurent tous deux un beau succès malgré le flop total de leurs lignes respectives. Et les deux personnages bénéficient encore d’un beau capital sympathie.
Peut-être est-ce dû au concept génial du « everyman hero », le mec ordinaire qui se retrouve avec des pouvoirs, à la base de l’identité du tisseur ? Un concept si fort qu’il serait déclinable à l’envie et inspirerait les auteurs ? Ça joue sans doute.
Quoi qu’il en soit l’Ultimate
tisseur a su résister à deux relauches,
au déclin de son univers et même à la mort. Gageons donc qu’il survivra aussi à
la fin de la ligne Ultimate si celle-ci devait survenir. D’ailleurs on a déjà
vu ça avec Spider-Girl, alors
pourquoi pas ? Miles a encore de beaux jours devant lui.