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Richard Castle's Deadly Storm, la review

Richard Castle's Deadly Storm, la review

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Notre note

Derrière le titre à rallonge Castle : Richard Castle’s Deadly Storm se cache l’adaptation en comic des faux romans de la série Derrick Storm du faux romancier Richard Castle dont les mésaventures sont contées dans la série TV Castle (avec Nathan Fillion dans le rôle titre), qui elle est bien réelle. Ça va vous suivez ?

Toujours dans la série TV, Richard Castle est supposé être devenu célèbre grâce à sa série de roman mettant en scène le détective privé/agent de la CIA Derrick Storm. Et vue la politique d’ABC (la chaine diffusant Castle) de créer « en vrai » les écrits de Richard Castle (trois romans signés de son Castlenom sont sortis en librairie) il y avait donc gros à parier qu’on finirait par voir débarquer « en vrai » des œuvres mettant en scène ce personnage (ou « méta-personnage » ?). Mais point de roman ici. ABC et Marvel ont plutôt opté pour une graphic novel et ont confié le projet à l’omniprésent Brian Michael Bendis (Ultimate Spider-Man, Avengers) et la relativement nouvelle venue Kelly Sue Deconnick (Osborn : Evil Incarcerated), avec le vétéran Lan Medina au dessin (Fables, Aria, District X). Du très beau monde donc, mais pour un résultat qui peine à convaincre.

Les romans Derrick Storm sont supposé être des polars/thrillers à la Michael Connelly ou David Baldacci. Le genre qui commence avec un meurtre, et où cinquante subplots et complots s’entremêlent jusqu’au dénouement où tous les éléments sont mis en ordre pour que la vérité éclate au grand jour. Entre temps le héros en prend plein la tronche page après page. Une histoire d’amour est aussi fréquemment ajoutée à la recette. Tous ces éléments sont bien présents dans Deadly Storm, au point qu’on a l’impression que Bendis et Deconnick ont écrit leur scénario avec une petite liste à côté d’eux, et qu’ils la cochaient religieusement à chaque figure imposée réalisée.

Le résultat est une intrigue qui commence comme une simple histoire de recherche de preuve d’adultère, et qui débouche sur les magouilles de la CIA au Nicaragua (les contras, financés par l’argent de la vente d’armes à l’Iran). Et si ce scénario a le mérite de la cohérence malgré sa complexité, il manque cependant franchement d’âme. Ainsi que de clarté à l’occasion. Il n’y a pas de réelle bourde, mais il faut parfois s’accrocher aux branches pour suivre, la faute essentiellement à un faux rythme de la narration. On ne ressent pas de réel pic d’intensité au moment des révélations, qui ont d’ailleurs tendance à arriver trop en masse (la scène où on apprend tout d’un coup arrive au trois-quarts du récit, tuant totalement le dernier quart). Même la fin, annonçant les futurs aventures de Derrick Storm (car ce comic est sensé être une prequel aux romans) tombe un peu à plat.

Le duo de personnages principaux,Derrick Storm et Clara Strike (oui, les noms à deux ronds font aussi partie des codes du genre), ne parvient pas à sauver l’ensemble. Clara fait vraiment trop héroïne de polar générique. La femme forte et intelligente, dévouée à sa mission. Ce n’est pas mal en soi mais Castleil lui manque le petit truc en plus pour passer d’archétype à personnage. Derrick Storm rappelle quant à lui son « père » fictif, Richard Castle, avec son manque de sérieux permanent, son côté parfois un peu paumé, mais aussi son esprit vif et ses talents de déduction. De ce côté Bendis s’en tire plutôt bien, notamment grâce à des dialogues réussis, sa marque de fabrique. Cependant lesdits dialogues sont parfois un peu trop présents, alourdissant le récit. Etonnant de voir l’auteur tomber dans cet écueil qu’il avait jusque là plutôt évité (Alias étant un bel exemple de son brio dans cet exercice).

Au dessin Lan Medina livre une prestation solide mais loin d’être parfaite. En gros c’est beau dans un style réaliste, mais ça manque de caractère. C’est propre et suffisamment détaillé mais les expressions faciales laissent à désirer. Et quand à la fin Tom Raney (Outsiders, Avengers Academy) prend le relais pour quelques pages (sic..), son trait pâtit de ses efforts pour ne pas trop trancher avec le style de Medina. Au final c’est donc très correct mais pas transcendant non plus.

Deadly Storm est donc plutôt une déception. Pas un mauvais récit en soi, mais qui respecte bien trop à la lettre les codes du genre et dont la narration est trop bancale pour réellement convaincre. Restent des dialogues un peu trop nombreux mais réussis et un personnage principal attachant. Le dessin est quant à lui suffisamment bon pour ne pas rebuter, mais ne sera pas un argument de vente non plus. Enfin on soulignera le bel effort de présentation, en cohérence avec la stratégie visant à donner une existence au fictif Richard Castle. Son introduction et sa vraie-fausse autobiographie son très drôles (sans doute ce qu’il y a de mieux dans tout le bouquin) et la liste de ses œuvres, avec résumés, est une petite touche des plus sympathiques.

Les plus : Derrick Storm, sympathique et très Castle-esque

                 Tout le côté « Rick Castle est réel »

                 Une intrigue complexe et cohérente…

Les moins : … mais mal racontée

                    Clara Strike transparente

                    Visages parfois peu expressifs

                    Des talons hauts qui cliquètent sur du gazon, vraiment ?

Notes

Scénario : 2,5/5

Dessin : 3/5

Globale : 2,5/5

Jeffzewanderer
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