La renumérotation de la série
a su faire parler. A l'image du
dernier épisode du premier volume de
Uncanny X-Men qui sonnait comme une conclusion juste, il est
indéniable que d'entrée de jeu ce premier numéro annonce bel et
bien une nouvelle direction pour le titre. A travers son
Cyclope,
Kieron Gillen expose sa vision de l'avenir pour la série et ne perd
pas de temps pour justifier ce nouveau numéro un. Seulement, si
l'histoire a le mérite de savoir porter dignement le renouveau de la
série, elle pèche terriblement dans son approche des nouveaux
lecteurs. Quand
Jason Aaron a pour habitude d'attaquer chaque nouveau
titre en lui apportant de nouvelles menaces, Gillen paie ici ses
respects à l'histoire des personnages en présence et met sur le
devant de la scène un ennemi pas tout neuf. Toutefois, fidèle à
son habitude, celui qui a abattu un travail narratif d'exception sur
Generation Hope explore à la perfection chaque personnage sous son
contrôle.
A commencer par Cyclope. L'ambition de Scott est à
la hauteur de l'arrogance dont il avait su faire preuve face à Logan
à la fin de
Schism. Loin de tenir rigueur du choix du griffu, le
leader mutant se pose ici en véritable rédempteur à la mission
quasi-messianique. Il va non seulement protéger Utopia, mais aussi
l'école de Wolverine, et surtout chaque mutant sur la planète.
Suite à
Second Coming,
Captain America l'enjoignait à rejoindre les
autres grands héros sur le devant de la scène. Il risque de bientôt
le regretter. Cyclope a compris que la situation n'avait jamais été
aussi précaire pour les mutants. Il a réalisé qu'il avait à sa
disposition des êtres parmi les plus puissants sur Terre. En faisant
le calcul, une solution lui est apparue. Pas forcément mauvaise,
elle semble lui avoir fait monter la sauce au ciboulot, et sans Logan
dans les parages son égo semble être maintenant inatteignable.
Autour de lui chaque membre de son
Extinction Team a sa
place. Télépathe du groupe,
Emma Frost affiche une assurance sans
bornes qu'elle partage avec un
Namor dont la force brute sait se
rendre utile.
Magnéto est plus efficace et impressionnant que
jamais.
Colossus fait trembler à la seule idée que
Cyttorak puisse
un jour finir par prendre son contrôle et fait maintenant passer sa
sœur pour un ange.
Tornade quant à elle remplit la fonction que
Cyclope lui a confié, tempérer tout ce beau monde à coup de
remarques acerbes bien placées. Face à eux
Sinistre a rarement
semblé si imprévisible. Sous ses airs de cinglé aux ressources
inépuisables, le vilain nous offre un
cliffhanger des plus
Doctor
Who-esque. Si le scénariste n'était pas Britannique le doute aurait
été permis quant à la référence. Le tout est arrosé des dessins
d'un
Carlos Pacheco qui fait oublier son atroce
X-Men Schism #1.
D'armata et lui collaborent à la perfection et offrent au script de
Gillen la représentation qu'il mérite. Les scènes d'action
pétillent grâce au travail du duo qui donne vie aux mutants.