Symbole des années 90 chez Marvel, New Warriors était un titre jeune et fun, parfait pour attirer une nouvelle génération de lecteurs du côté de la Maison des Idées. Malheureusement pour Speedball et ses copains, ils furent à l'origine de l'explosion de Nitro tuant 612 personnes à Stamford. Les New Warriors étaient (a priori) morts, et le gouvernement lançait son projet de loi d'enregistrement des super-héros, amenant à la terrible Civil War. Si une nouvelle équipe fût montée suite à Civil War, elle n'atteignit jamais l'esprit et le succès de sa grande soeur. Préparée dans les pages de Nova par Speedball et Justice, le retour des New Warriors est arrivé !
Pour commencer cette review, et vous comprendrez plus tard pourquoi, laissez-moi vous expliquer en quelques lignes comment je fonctionne avec mes critiques. Généralement, je récupère mes comics le mercredi soir. Je lis alors les 2-3 numéros sur lesquels je sais que je voudrais faire une review dans la semaine. Et je ne prépare ces reviews que le midi, soit un à plusieurs jours plus tard. Là où c'est important, c'est que le numéro que je critique est plus ou moins frais dans mon esprit. Et c'est comme ça que j'en garde "l'essence". Si je ne me souviens pas de chaque détail, je sais que ce que j'ai en mémoire deux jours plus tard est ce que j'avais à en retenir. Je me souviens par exemple plutôt précisément de numéros de She-hulk, Batman, Ms. Marvel, ou Detective Comics lus il y a plusieurs semaines.
Le problème avec ce New Warriors, et c'est là son défaut flagrant, est que son histoire ne m'a tellement pas marqué sur le moment qu'il ne m'en reste plus grand chose. Je sais que c'était vraiment fun. Je sais que les personnages sont cools (j'ai toujours par contre du mal à voir un Speedball revenu à la case départ après un passage très marquant en tant que Penance. Je sais (globalement) quels personnages interviennent dans ce numéro. Mais précisément ? Non, la seule chose dont je me souviens bien est le passage sur Kaine et Aracely, deux personnages que j'affectionne particulièrement de la récemment annulée Scarlet Spider (série que je continuerai de défendre corps et âme).
Le défaut de Christopher Yost sur ce numéro est de vouloir montrer toute la future équipe dans un numéro introductif. L'équipe n'étant pas encore formée, il faut lui trouver un prétexte, et chaque futur membre a sa partie d'histoire plus ou moins reliée. James Robinson avait le bon truc sur Earth 2 (un peu moins bien géré récemment sur All-New Invaders). De même que Geoff Johns sur les débuts de sa Justice League. Ils introduisaient un ou plusieurs personnages sur le numéro 1, qui allaient en rencontrer un autre en fin de numéro, puis d'autres en numéro 2, etc. Le tout se construisait dynamiquement, de façon un peu forcée, mais cohérente. Ici on se retrouve avec un fourre-tout dans lequel on se perd, et dans lequel on voit peut-être trop la préférence de Yost pour les personnages de Scarlet Spider.
Un constat d'autant plus dommage que c'est un numéro très agréable à lire, soutenu par un très bon Marcus To. Je ne lui retrouverai apparemment jamais son niveau qu'il avait sur Huntress, mais il reste un très bon artisan. Ici il manque cependant du génie dans son dessin et son découpage vu, revu, et interchangeable avec X artistes de niveau similaire.
Ni un vrai raté ni un carton, ce Scarlet Spider New Warriors #1 commet la faute impardonnable de ne pas être excellent parmi une flopée de nouveaux titres Marvel à peu près tous plus intéressants. Malheureusement, Christopher Yost nous offre une histoire peut-être d'une autre époque, et surtout bien trop interchangeable pour marquer les esprits.
