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Hero Corp, la review.

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Notre note

Depuis quelques années, Kaamelot fait partie du paysage télévisuel français. Dans la famille Astier, Alexandre n’est pas le seul à avoir créé sa série. Simon (Yvain dans Kaamelot) a également créé la sienne, Hero Corp, avec Alban Lenoir. Initialement, il s’agissait d’un sketch que les deux interprétaient dans un spectacle, qu’ils ont finalement développé. Après deux saisons (en espérant voir un jour une troisième…), un coffret DVD Collector comprenant l’intégralité des épisodes (ainsi que des bonus) a vu le jour peu avant Noël. Si vous ne connaissez pas, comicsblog.fr vous fait découvrir cette série française.


Tout d’abord, il est nécessaire de faire un petit état des lieux du paysage télévisuel français. Comme vous avez surement pu le constater, il est difficile de sortir une nouvelle série. Les chaînes sont plus que frileuses et sortent rarement des sentiers battus, et les prises de risques sont minimales. C’est ainsi que l’on se retrouve avec des Lescaut, Navarro et autres séries policières qui se ressemblent toutes. A part Canal+ qui nous gratifie régulièrement de séries originales, on a seulement le droit à des séries orientées ménagères, qui n’innovent en rien, se contentant de reprendre les succès passés. On est loin de la mentalité US concernant les programmes télévisuels et les fourgons de nouveautés (certes pas toutes de grandes qualités) à chaque début de saison. Le format court (1 gars 1 fille, Caméra Café, Kaamelot…) a été propice aux innovations à un moment, même si il est un peu surexploité aujourd'hui. Donc quand Simon Astier a voulu créer sa série, on comprend toutes les difficultés qu’il a pu avoir… Le résultat ? Une diffusion sur Comédie! puis sur France 4 durant l’été 2009, et une impossibilité de faire une troisième saison.

Le coffret se compose des deux saisons dans un étui cartonné avec une lithographie originale d’Olivier Peru qui signe tous les visuels et les costumes, un coffret indépendant pour chaque saison, et un DVD bonus. Niveau contenu, on retrouve les traditionnels commentaires audio et scènes coupées au montage pour chaque. Le bonus comprend un « reportage » : Retour au village, deux documentaires sur la Comic Con 2010 à laquelle l'équipe était présente, et les premières previews de la future BD.

Pourquoi parle-t-on de cette série ici? Son pitch et son univers. Dans le monde d’Astier, les Super Héros existent :

À la suite d’une guerre qui se déroula dans les années 1980, il fut décidé de créer une organisation afin de regrouper tous les Super-Héros et de maintenir un climat de paix : l’agence Hero Corp. Cette agence possède plusieurs sites secrets sur la planète, et nous trouvons, dans le département de la Lozère, les retraités, les mis au rancart, les démissionnaires, les démasqués, les pas-formés, les hors-normes. Coupés du monde, ils peuvent retrouver une vie calme et paisible. Vingt ans après, ce calme paisible vole en éclats lorsque The Lord, un Super-Vilain, réapparaît !
Face au retour du plus grand Super-Vilain de l’Histoire, que tout le monde croyait mort, le village est démuni. Selon une vision de Théodore (qui possède un pouvoir de prescience), John est la solution face à ce danger que la maison-mère préfère garder sous silence. John arrive dans un village isolé pour aller enterrer sa tante, qu’il n'a pas vue depuis une dizaine d’années. Décidant de rester quelques jours, il se rend compte que les habitants cachent quelque chose et qu’ils n’ont pas l’air décidé à le laisser partir. Les choses deviennent plus claires quand il voit sa tante, revenue à la vie, lui annoncer qu’il est dans un village de super-héros.

Le scénario est classique : la fin du monde, la naissance d’un héros qui se cherche, des histoires de familles… Mais le principal intérêt de la série tient dans ses dialogues (en plus de son univers). On retrouve une narration et un script écrit dans le même style que Kaamelot, où chaque mot est réfléchi et à sa place. L’humour est omniprésent, même si par moment, certains échanges sont pompeux et un peu lourd. Le concept, lui, est parfait : des héros qui prennent leur retraite, et ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils étaient, et qui méprisent ceux qui ne sont pas de leur caste.

Scénaristiquement, la première saison souffre de quelques longueurs. Certaines situations tombent un peu de nulle part et sont vraiment présentes pour rajouter un gag.
La fin de la saison 1 s’emballe. L’action se déplace momentanément à Montréal, perdant une partie le charme du village rural qui fonctionnait à merveille. Au final, on se prend un enchaînement de cliffs plutôt fonctionnels, puisqu’à peine la saison 1 terminée, on veut (doit) voir la saison 2. Le creux qualitatif des deux-trois derniers épisodes ne se fait pas trop sentir.

La seconde saison part sur des bases différentes, plus dynamique, avant de revenir sur une structure similaire basée sur un lieu principal. Le rythme ne faiblit pas grâce à l’arrivée régulière de nouveaux héros. On suit en parallèle l’action au sein de l’organisation et une pseudo-guerre de pouvoirs qui a un impact direct sur les Supers qui doivent sortir de leur retraite. Les rivalités naissent, et donnent lieu à une bataille épique… de handball ! La fin par contre est assez tendue, et "trop de cliffs tuent le cliff(hanger)", surtout sans savoir si on aura un jour la suite…

Non content d’avoir créé la série et de l’écrire, Simon Astier en est aussi le personnage principal, John. Alternativement attendu comme le messie, adulé, detesté, craint, il ne tire pas non plus toute la couverture sur lui. Le succès de Hero Corp vient aussi par la multiplicité et le haut niveau des seconds rôles. Tous arrivent à tirer leur épingle du jeu, que ce soit par leurs pouvoirs (la rivalité entre Steve et Allen), leur place au village (le Maire et son fils, Mary), leur importance dans le scénario (The Lord), la relation amoureuse entre John et Jenn (parce qu’il en faut une), ou leur amitié et le trio formé avec le héros par Claus et Doug (et j’en oublie). L’ensemble est cohérent et parfaitement huilé et on s’identifie aux différents protagonistes.

Il faut bien l’avouer, le jeu des acteurs n’est pas égal. Il est certes difficile de juger les personnages tellement certains sont dans l’excès et l’éxagération, et que leur passage à l’écran peut être furtif. Il est dur de donner de la consistance ainsi qu’une identité à un personnage n’apparaissant que quelques secondes. Mais plus la série avance, plus l’ensemble est homogène. Cependant, certains sortent du lot. Alban Lenoir campe parfaitement le rôle de Claus. Son rôle est vraiment celui qui représente au mieu l’esprit de Hero Corp. Son interprétation du Héros qui se cherche un pouvoir différent du sien (un des rares valables du village) vaut son pesant de cacahuètes. Christian Bujeau est convaincant en grand vilain, et c’est avec un grand plaisir qu’on le retrouve dans la saison 2.  Capitaine Sport Extrème (Arnaud Tsaemere) n’apparaît que dans un épisode de la première saison, mais il est marquant, et il fait un retour en fanfare dans la seconde. La série se paie le luxe d’avoir de nombreux guest : Didier Benureaux, Jonathan Lambert, Disiz la Peste, Pierre Palmade, Pascal Légitimus, Patrick Puydebat, entre autre…

Revenons aux pouvoirs. Ceux-ci sont très bien choisis et développés, et le plus grand tour de force est d’avoir réussi à les intégrer en outrepassant les problèmes techniques. Captain Cold pouvait créer des murs de glace ? Maintenant, il se contente de rafraichir les boissons dans son bar. Brasier fait seulement cuire le pain alimentant le village, lui qui créait des fournaises immenses. Je ne vais pas détailler l’intégralité des héros, mais l’univers créé est vraiment travaillé et fourni. Les livres d’Histoire qu’étudie John lorsqu’il découvre la vraie identité des villageois (et la sienne) sont des comics qui relatent leurs plus grands faits d’armes. Le générique signé Olivier Péru est composé de plusieurs planches, qui semblent sortis d’une BD donnant une véritable identité visuelle et annonçant le contenu : cette série pourrait être du 9ème art. Celui de la saison deux est encore plus travaillé, comme pour tout le reste : scènes d’actions qui ressemblent réellement à de l’action, effets spéciaux, casting général et jeux d’acteurs, dialogues, etc... Ils ont réussi à fructifier l’expérience accumulée lors de la première saison.

Hero Corp est un vent de fraicheur dans notre petit écran, bien loin de ce à quoi nous sommes habitués. Simon Astier a créé un univers intéressant et cohérent. Ces deux saisons sont de très bonnes qualités, et vu la pente ascendante quand à la réalisation, on ne peut qu’attendre la suite. Malheureusement pour le moment, la saison 3 ne risque de pas voir le jour, faute de budget malgré une communauté de fans très active et multipliant les événements « PINAGE » à travers la France. A défaut, espérons la sortie très prochaine des ComicsHero Corp. Une série loin d’être sans défaut, mais rafraichissante et bourrée d’humour, avec des Super Héros comme on en voit peu !

Dernière précision sur la note avant de se quitter : celle-ci reflète la qualité globale de la série et n'est en aucun cas une moyenne des épisodes moyens et des épisodes bien meilleurs.

Apteis
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