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Midnight Nation

Midnight Nation

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Notre note

J’adore Gary Frank, mais je dois vous avouer que ça n’a pas toujours été le cas. Comme quoi, il n’y a que les imbéciles qui ne change pas d’avis.
J’ai en effet découvert Gary Frank lorsqu’il a repris le flambeau sur la série Gen13 et je dois dire qu’au départ j’ai été un peu déroutée par son style très différent (c’est le moins qu’on puisse dire ) de celui de J Scott Campbell. Mais le temps (et un peu de jugeote) m’a permis d’apprécier le talent de cet artiste à sa juste valeur.
Après l’aventure Gen13 qui a duré près de deux ans, Gary Frank illustre à partir de l’année 2000 une excellente série sortie chez Top Cow et scénarisé par J Michael Straczynski : Midnight Nation.

Une arrestation qui tourne mal, et David Grey, inspecteur de police de Los Angeles, se retrouve piégé dans une zone grise, une autre dimension. Ni vivant, ni mort, il doit récupérer son âme pour accomplir son destin. En cela il est aidé de Laurel, énigmatique guide, qui l'accompagnera pendant la longue marche des 5000 km qui les séparent de New-York. Là-bas, son âme lui sera rendue...s'il parvient à destination en une année. Ce périple se complique rapidement, avec l'apparition des Marcheurs, groupe sanguinaire qui va tenter par tous les moyens d'empêcher le succès de leur voyage. En cas d'échec, David deviendra un des leurs. Cette histoire reprend le thème de la destinée et de la liberté de choix. Sur fond de road movie mêlant l'action à des moments de réflexion, cette création révèle aussi un certain visage de l'Amérique et de ses laissés pour compte.

 

Midnight Nation est un road-movie métaphysique (et religieux dirons certain) haletant qui vous fera irrémédiablement penser à Y Le dernier homme, The walking dead, et même Preacher. Bien que cette série soit beaucoup plus courte, elle utilise les mêmes principes narratifs (comme celui du voyage initiatique, et d’une certaine vision de l’Amérique) qui ne peuvent que nous rendre accro aux pérégrinations de David et Laurel.
Midnight Nation
c’est aussi un constat selon lequel nous ne regardons, et ne considérons plus nos semblables, nous préférons vivre dans un monde replié sur lui-même. Ce constat est d’autant plus vrai depuis l’émergence des nouvelles technologies où les réseaux sociaux vous donne l’opportunité de vous faire des « amis » virtuels, alors que l’on est même plus capable de venir en aide à un parfait inconnu dans le besoin IRL.
Ainsi pour Straczynski, notre salut ne peut venir que par le don de soi, le sacrifice.

 

Midnight Nation est donc une œuvre résolument sombre et violente, où les marginaux et les laissés pour compte finissent tout simplement par disparaître, mais qui laisse entrevoir aussi une once d’espoir envers notre humanité, humanité au sens large du terme, mais aussi par rapport à notre capacité de pouvoir aller vers nos semblables.

Le style de Gary Frank, avec ses personnages au visage émacié et au regard pénétrant fait merveille sur cette histoire, si vous aimez comme moi cet artiste britannique, vous serez une fois de plus scotchés devant tant de talent.

Alors ? Prêts pour le voyage ?

La note de Katchoo : 3/5


 

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