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FIBD 2026 : 404 Graphic annonce également se retirer du festival

FIBD 2026 : 404 Graphic annonce également se retirer du festival

NewsComic Con

Les maisons d'édition de tous horizons continuent d'annoncer leur départ de la prochaine édition du Festival International de la Bande Dessinée (FIBD) d'Angoulême. Conséquences d'une crise qui traîne depuis le début d'année (et dont les ramifications sont bien antérieures), et d'un appel à projets qui a mené, contre toute attente, à la reconduction de la société 9Art+ pour l'organisation du festival des dix prochaines années. Face à la gronde des auteurs et autrices de bande dessinée, les maisons d'édition indépendantes ont suivi le mouvement de boycott des premiers artisans du 9e art. Puis dans la foulée, chose inédite, les "grands" éditeurs ont suivi le pas. Après Ki-Oon, Rue de Sèvres, Dargaud, Urban ComicsCasterman, Futuropolis, Sarbacane, et le groupe Delcourt ce matin, les défections s'empilent. Dernière en date, celle de la petite structure 404 Graphic.

Le comics se barre aussi du FIBD

C'est par communiqué de presse que 404 Graphic "petite" maison d'édition (qui appartient néanmoins au géant Éditis) a fait part de son intention de ne pas venir au FIBD 2026. "Il faut aujourd’hui se rendre à l'évidence et constater une forme d'instabilité persistante dans la gestion du FIBD, tant sur le plan humain, managérial que structurel. Cette incapacité à répondre aux attentes légitimes des acteurs du secteur s’accompagne d’un manque de transparence et d’une couverture artistique qui ne reflète pas la pluralité et la richesse des voix éditoriales. Ainsi, dans ce contexte, nous ne pouvons plus maintenir notre présence au FIBD malgré les coûts importants déjà engagés."

"Nous avions dans un premier temps imaginé maintenir notre présence sans mettre en porte à faux nos autrices et auteurs et faire sans eux. Nous espérions aussi pouvoir maintenir notre engagement envers les libraires, qui nous aident à tenir notre stand et qui risquent d’être impactés économiquement, et surtout envers les lecteurs qui viennent à notre rencontre de plus en plus nombreux chaque année. Les conditions n’étant aujourd’hui plus réunies pour approcher un festival même en régime réduit, nous n’avons plus d’autre choix."

Ce boycott du FIBD 2026 reste soumis à une condition et une seule : celle d'une résorption de la crise provoquée par Delphine Groux, présidente de l'Association du FIBD. Les syndicats d'éditeurs tels que le SNE (syndicat national de l'édition) et SEA (syndicat des éditeurs alternatifs), ainsi que l'inter-orga de la BD, ont fait pression auprès des pouvoirs publics, qui financent le festival à hauteur de 43%, afin qu'une solution soit trouvée pour maintenir un festival en janvier 2026. Dans un article publié par La Charente LibreXavier Bonnefont, maire d'Angoulême, s'est dit prêt à "déposséder l'association du festival" si elle n'accède pas à la demande de l'ensemble du secteur : soit de retirer la SARL 9eArt+ de l'organisation du FIBD à compter de la fin de son contrat (qui la lie encore pour les éditions 2026 et 2027 du festival).


Concernant 404 Graphic, l'hypothèse d'un retour au festival reste actée si jamais la crise parvenait à se résoudre d'ici au lundi 17 novembre arrivant. "Nous avons cependant encore l’espoir que le festival renaisse rapidement en faisant table rase du passé, de ses comportements délétères et en s’engageant pour une diversité réelle en toute transparence. Le FIBD se doit d’être inclusif, accessible, représentatif de ses acteurs, fort d’une volonté de décloisonner réellement les genres et les approches de ceux qui tentent de faire vivre avec leurs différences le « marché » de l’édition de la bande dessinée. Il est urgent de réenchanter durablement un festival primordial et incontournable. Entre-temps notre petite maison se retire à regret du FIBD et de ses prix jusqu’à nouvel ordre. Nous restons cependant ouverts et appelons de nos souhaits un changement radical dans les prochains jours afin de préserver ce moment de rencontres entre tous les acteurs du secteur et le public."

À voir désormais comment les autres éditeurs spécialisés comics s'y prendront. Dans les faits, on peut supposer que toutes les structures attendent d'ici lundi avant d'annuler définitivement leurs diverses réservations : avec des auteurs, autrices et artistes venant de l'étranger, l'impact d'une annulation pure et simple peut être bien plus problématique qu'avec les artistes français (ne serait-ce que sur la question du transport). Dans l'immédiat, il ne sera pas surprenant de voir d'autres éditeurs annoncer leur boycott du FIBD 2026. Acculée, l'Association du FIBD n'a désormais que deux solutions : accéder aux demandes qui lui sont faites, ou faire couler le premier festival consacré au 9e art dans le pays. 

Il est d'ailleurs surprenant de ne pas avoir encore entendu une seule déclaration de la personne censée être ministre de la culture à ce sujet. Si vous nous permettez cette réflexion en conclusion. 

Source

Illustration de l'auteur
Arno Kikoo
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