Paradoxe du présent : au moment précis où Hollywood décide de miser plein gaz sur la frénésie nostalgique des consommateurs modernes, certains produits ne profitent pas de ce nouvel appel d'air. Encore récemment, l'idée de relancer Starship Troopers était encore d'actualité, tandis que du côté des écrans de télévision, on parle de relancer La Petite Maison dans la Prairie, Harry Potter ou encore Buffy. Même de sympathiques petits films d'action des années quatre-vingt dix, comme Twisters ou Cliffhanger, il se trouve encore des producteurs capables de valider des mises en développement pour de nouvelles versions, tardives, dans l'espoir peu ou prou utopique de rappeler au grand public des quarantenaires la couverture d'une VHS encore planquée dans un coin de son esprit, entre Air Force One et la bonne période des films Terminator. Mais Smallville, alors ? Et Smallville dans tout ça ?
Pas de suite tout de suite
Théoriquement, la série d'
Alfred Gough et
Miles Millar diffusée sur la chaîne
The WB (ou "la
CW" pour les copains) a déjà eu droit à une sorte de suite. De gré ou de force,
Tom Welling, l'interprète de cette version adulescente de
Superman,
était déjà réapparu dans les séries du groupe
Berlanti Productions, et techniquement, il est plus ou moins admis que le projet
Superman & Lois entretient une sorte de filiation plus ou moins claire avec cette lointaine adaptation de la jeunesse du héros. Accessoirement, pour prendre les exemples cités plus haut, si on se réfère simplement à l'idée du
reboot comme force motrice pour la puissance d'une marque,
Superman a constamment eu droit à cet exercice de remise à plat depuis vingt ans. En réalité, la moindre nouvelle version de
Superman est un
reboot de
Superman, au cinéma comme à la télévision.
Seulement, voilà : pour Alfred Gough, Tom Welling et pour l'acteur Michael Rosenbaum, l'idée était plutôt de monter une suite directe à la série Smallville. Le comédien avait évoqué le sujet en 2021, en parlant précisément d'une série animée développée par ces trois têtes pensantes, dans l'idée de reprendre là où Clark Kent et Lex Luthor s'étaient arrêtés au moment de la conclusion du feuilleton. Evidemment, les rotations de poste au sommet de la présidence de Warner Bros. et de DC Studios n'ont pas forcément arrangé les affaires du trio.
"Evidemment, Warner a traversé beaucoup de choses récemment, et je pense que le fait qu'ils soient justement en train de lancer leur reboot de Superman, malheureusement, ça nous complique un peu la vie pour le moment. C'est un peu ça le problème : pour le moindre projet en développement, le plus gros risque reste évidemment le moment où la présidence change, ou bien la chaîne de diffusion elle-même."
Sur le papier, la CW avait déjà produit et diffusé des adaptations au format animé de propriétés DC Comics par le passé, et on imagine que le canal n'aurait eu aucun mal à accueillir cette extension de Smallville dans une autre configuration. Sauf que, Warner Bros. s'est aussi débarrassé de la CW, vendue au groupe Nexstar dans l'idée de se débarrasser d'un actif devenu encombrant. Pendant ce temps, James Gunn est actuellement en passe de monter son propre univers autour de DC Studios, et celui-ci passera également... par les séries animées. Difficile de glisser dans un programme déjà chargé (avec plusieurs années déjà planifiées à l'avance) la suite d'une série entamée aussi longtemps en arrière dans la chronologie.
Pour rappel, la première saison de Smallville a été diffusée en 2001 aux Etats-Unis. Ce qui signifie que vous êtes : vieux. Et que Tom Welling a : 47 ans. Ne reste donc aux fans qu'un mince espoir pour ces nouvelles aventures d'une version extrêmement spécifique de Superman... Et ceci étant dit, les amateurs de la méthode CW ont déjà largement eu de quoi profiter au fil de ces vingt dernières années.