Il y a des projets qui mettent plus de temps que d'autres à se concrétiser. Si le revival des grandes licences des années '80 est toujours d'actualité, quoiqu'on commence à pas mal virer sur les années '90 maintenant, Masters of the Universe ne jouit pas des mêmes facilités en animation qu'en live action.
Du côté de Netflix, pourtant, il y avait de l'espoir. Le géant du streaming a développé en parallèle deux séries animées : une suite de celle des années '80, Masters of the Universe : Revelation (qui sera bientôt suivie de MotU : Revolution), et une nouvelle série He-Man & The Masters of the Universe visant un public plus jeune, afin d'apporter un vent frais sur la licence. C'est le même Netflix qui sauvait un projet de film en live action, censé être un reboot pour la franchise, au début de l'année 2022. Une initiative abandonnée au bout d'un an et demi.
C'est l'informateur Variety qui nous rapporte que le projet de reboot Masters of the Universe en live action est bel et bien définitivement mort, selon de multiples sources en interne. Une trentaine de millions de dollars aurait été selon les mêmes sources dépensée, notamment pour maintenir en place les personnes qui étaient rattachées au film - à savoir, le duo Adam/Aaron Nee (The Lost City) à la réalisation, et le jeune Kyle Allen (qui avait remplacé Noah Centineo annoncé dans un premier temps) dans le rôle de He-Man. Variety sous-entend que selon d'autres personnes, les pertes sèches pourraient s'élever jusqu'au double, à 60 M$. Aouch.
Le film Masters of the Universe n'en est de loin pas à ses premières difficultés. Avant d'être repris par Netflix, le projet avait passé près de dix ans en gestation chez Sony Pictures, à ne pas trouver de réalisateur ou d'interprète, avant que les choses ne semblent se décoincer à l'approche de 2020 alors que la nostalgie des années 1980 commençait à être au plus haut de sa forme dans le monde hollywoodien. Selon Variety, ce sont des questions budgétaires qui ont poussé Netflix à lâcher le projet. Le duo de réalisateurs, réellement investis sur le film avec une envie d'avoir une histoire qui "rappellerait ce que c'était pour les enfants d'autrefois, quelque chose de sérieux et avec du coeur", n'ont pas réussi à faire valider un budget estimé à 180 M$ (!), pas même en proposant de tourner d'emblée une suite pour amortir les coûts de production.
Pour autant, si Netflix a décidé d'abandonner, le projet n'est pas définitivement mort. Mattel essaie en effet de faire reprendre le projet par un autre studio - s'il en reste encore après que Warner, Sony Pictures et Netflix ont passé la main. Variety rapporte que Universal Pictures aurait été contacté, mais aussi que Mattel compte sur le lancement réussi (annoncé) de Barbie ce weekend pour relancer l'intérêt de studios autour de leurs propriétés. L'histoire n'est donc peut-être pas terminée.