La grève du syndicat des interprètes donne un grand coup d'arrêt pour l'ensemble des productions actuellement en cours, aux Etats-Unis ou ailleurs. Certains s'étaient posé la question : est-ce que le vote de la SAG-AFTRA, syndicat censé représenter les actrices et acteurs américains en priorité, aura un impact sur les films ou les séries à dominances d'interprètes britanniques, canadien(nes), australien(ne)s, etc ? La réponse semble déjà toute trouvée. Dans le cas de Deadpool 3, un film composé en grande majorité d'interprètes nés en dehors des Etats-Unis, ou dans le cas de la nouvelle saison de The Sandman, série formée sur une base d'interprètes venus du Royaume-Uni.
Exit Sandman
Sur la plateforme BlueSky, Neil Gaiman, auteur des comics et showrunner sur l'adaptation, explique que la production qui avait repris tout récemment a été stoppée nette suite à la décision de la SAG-AFTRA. Pour rappel, après avoir échoué à obtenir les compensations demandées sur les salaires, les payes résiduelles et les mesures de protection vis-à-vis de l'utilisation des intelligences artificielles de la part des grands studios américains, le syndicat des actrices et des acteurs décidait d'entrer en grève hier, pour rejoindre l'effort des scénaristes de la WGA face à la guilde des producteurs.
Sur les réseaux sociaux, Neil Gaiman s'était déjà déclaré favorable à la grève des auteurs, et semble accueillir l'arrêt des machines avec un certain enthousiasme. Ouvertement hostile à la génération de scripts par intelligences artificielles, et visiblement assez choqué par l'attitude (et le cynisme) des grands studios, l'auteur explique qu'il espère que l'AMPTP finira "par revenir à la raison et retournera à la table des négociations avec les scénaristes et les interprètes". Tout en se déclarant assez pessimiste, compte tenu des évolutions récentes.
Longtemps attendue, la seconde saison de The Sandman avait demandé un certain effort de réflexion aux têtes pensantes de Netflix (compte tenu du budget débloqué pour la première), et dans le contexte de crise actuelle, on espère que la série n'aura pas à souffrir de l'avarice des producteurs et diffuseurs - ou des prises de position de Neil Gaiman en faveur des syndicats. Pour rappel, Netflix est évidemment partie prenante de l'AMPTP, aux côtés de Warner Bros., Disney, Amazon, etc.
