Depuis un peu plus de deux ans, les éditions Taschen se sont tournées vers un grand projet de réédition (luxueux) des comics Marvel de l'âge d'argent. Les premières aventures des personnages fondateurs, empaquetées dans de beaux objets cherchant à restituer la sensation de lectures des comics d'autrefois, en prenant appui sur des exemplaires d'époque. Un principe de beaux-livres croisé à l'esprit des intégrales historiques qui commence à prendre racine dans le paysage de la BD des collectionneurs. Pour preuve, la Marvel Comics Library de Taschen en est déjà rendue à son quatrième ouvrage. Au programme, cette fois, les X-Men.
Taschen Taschengeld
Pour rappel : en partenariat avec la CGC (Certified Guaranty Company, un organe de classement et de notation pour les comics de collection), les éditions Taschen se proposent depuis quelques années de rééditer les grandes séries emblématiques de la période Stan Lee, par tranche de vingt numéros en général. Les exemplaires qui servent de référence, photographiés en haute définition et restitués au plus proche des originaux, traités en numérique pour effacer les dégâts et les stigmates du vieillissement des matériaux, et imprimés sur un papier sans bois. L'obsession de la fabrique allemande de beaux livres et l'amour du papier fait le reste : de superbes albums qui s'approchent au plus près de ce que pouvait être la lecture in situ de ces numéros d'époque. Evidemment, les textes restent cantonnés aux versions originales.
L'album consacré aux X-Men couvre les trois premières années de l'équipe créée par Lee et Jack Kirby (1963 à 1966), dans une édition à 28 par 39,5 centimètres pour 666 pages d'épaisseur (soit vingt-et-un numéros). Comme d'habitude, un essai éditorialisé accompagne la lecture et la présentation du contexte. Après Mark Waid, Kevin Feige et Kurt Busiek, le scénariste Fabian Nicieza se chargera des pages historiques, en plus d'une préface signé par l'architecte essentiel des enfants de l'atome, Chris Claremont.
"Quand l’éditeur de Marvel Martin Goodman demanda à Stan Lee de lui fournir une nouvelle histoire de groupe pour sa ligne de comics, il était loin de s’attendre à quelque chose comme Les X-Men. D’ailleurs personne n’aurait imaginé l’extraordinaire phénomène qu’ils deviendraient — ni Goodman, ni Lee, ni même le futuriste et visionnaire Jack Kirby. Ils ne sont au départ qu’une charmante clique de marginaux, dont Lee et Kirby font des mutants — des jeunes nés avec des pouvoirs «X-traordinaires», qui ne sont pas le fruit d’une rencontre accidentelle avec des rayons cosmiques ou le souffle d’une explosion nucléaire, mais un don inné — dirigés par un professeur pragmatique qui les entraîne pour en faire les héros qui sauront protéger le monde contre toutes les menaces, mutantes ou pas.
Les premières années posent les bases narratives de la saga X-Men, qui l’installent au carrefour entre comics et culture populaire: harcelés par une majorité qui les craint sans les comprendre, nos mutants se retrouvent au cœur d’un genre de combat pour leurs propres droits civiques; Cyclope, Strange Girl, Angel, Fauve, Diablo et Iceberg trouvent un semblant de sécurité en vase clos, malgré les défis qui les isolent au sein de la société; sous les ordres du professeur Xavier, ils mènent une lutte idéologique contre son ennemi de toujours, Magnéto, qui a créé la Confrérie des Mauvais Mutants afin d’empêcher leur oppression en soumettant la race humaine. Au fil du temps, Lee et Kirby — qui charbonnent avec enthousiasme pour faire entrer les comics dans l’ère Marvel — introduisent dans leur récit une ménagerie de super-vilains et de personnages secondaires qui deviendront des piliers de Marvel: Vif-Argent et sa sœur jumelle la Sorcière rouge, le formidable Blob, l’imparable Fléau, le tarzanide Ka-Zar, L’Étranger, demi-dieu venu des étoiles, Bolivar Trask et son armée de Sentinelles chasseuses de mutants...
Quand Lee et Kirby laissent la place à de nouveaux talents pour explorer d’autres recoins de l’univers Marvel, la série est reprise en main, et pour longtemps, par l’artiste vétéran Werner Roth, transfuge d’Atlas, qui s’associe avec la jeune plume Roy Thomas, future légende de la saga X-Men."
Egalement, une autre habitude de la Marvel Comics Library : le prix fixe de 150 euros par tête de pipe, et une version supérieure numérotée et collector tarifée à 500 euros. Et si vous trouvez que c'est cher, rappelez-vous qu'on peut passer trois semaines sans manger à condition de s'hydrater convenablement. C'est pas si mauvais pour le cerveau et vous pouvez même coupler ça d'une grève de la faim, histoire de pousser le maire de la commune à valider l'ouverture d'une nouvelle sandwicherie pita en face de la poste pour remplacer l'ancienne qui a fermé il y a trois ans, quand le patron a décidé de déménager dans les Charentes. Le quartier n'a plus jamais été le même, depuis... Bref. N'en parlons plus. C'est trop tôt...
Les albums sont d'ores et déjà disponibles en quantité limitée à 5.000 exemplaires.
