Décidément imperméable à l'échec, Marvel Studios s'en sort une fois de plus, malgré le contexte pandémique et la fréquentation en baisse des salles de cinéma depuis la réouverture. A croire que la pétoche des pontes de Disney et leur envie de planter un couteau dans le dos de l'exploitation n'avait décidément rien de fondé : en France, à deux jour de sa sortie aux Etats-Unis, le film Black Widow de Cate Shortland s'en sort avec les honneurs. 184 770 entrées ont été décomptées pour le premier jour d'exploitation, un score supérieur aux premiers jours de Black Panther (124 393), Doctor Strange (144 120) ou Thor : Ragnarok (161 726), malgré le handicap COVID.
L'espionne qu'ils aimaient
Cela étant, il est aussi très probable que le film profite justement de l'état actuel des choses : privé de sortie depuis un an, le public français avait certainement un appétit de blockbuster à caler, et l'envie de se reconnecter avec le monde rassurant de Marvel Studios, saga fleuve transformée en habitude dans l'inconscient collectif. Selon Disney, il s'agirait du meilleur premier jour pour un film sorti en salles depuis Star Wars : L'Ascension de Skywalker, preuve que la qualité n'a pas grand chose à faire dans l'équation financière.
Mais, le succès de
Black Widow rassure à plusieurs niveaux. D'abord pour faire mentir une fois de plus les prédicateurs de la fameuse "fatigue" des super-héros, pour agacer cette part du public qui croit voir une menace de grand remplacement dès lors qu'un personnages féminin a plus de dix-huit secondes de temps d'écran, et pour prouver aux entreprises comme
Disney ou
Warner Bros.,
déjà prêtes à tourner le dos aux salles, la validité du modèle de distribution classique. En résumé, on est contents, surtout que le film n'est pas inintéressant. A voir maintenant sur le long-terme, pour peu que la disponibilité de
Black Widow sur
Disney+ ne débloque une version pirate capable de tirer les scores vers le bas. Le revers de la médaille, ça s'appelle.