On aborde doucement la fin du second mois de l'année, et comme chaque semaine, nombreux seront les éditeurs à nous proposer quelques grammes de papiers avec des dessins dessus, histoire de nous amuser (et parfois de nous faire un peu réfléchir). Des comics, en veux-tu en voilà. Sauf qu'avec la profusion de choix, il est parfois difficile de se repérer. Du super-héros à l'ancienne ? Plus moderne ? De l'indé façon young adult ? Du gros polar qui tâche ? Ce ne sont que quelques unes des propositions que vous pouvez retrouver dès lorsqu'on parle de comics, et notre Checklist Comics est là pour vous aider à y voir plus clair.
Bien entendu, la sélection de votre dévoué rédacteur en chef n'est pas parfaite (ou presque), et si l'une ou l'autre de vos lectures du moment ne se retrouve pas dans les lignes qui suivent, nul besoin de pester dans l'espace commentaires. Au contraire, ce dernier est là pour vous inviter à partager vos comics de la semaine, ceux qui iront rejoindre votre bibliothèque dans laquelle il n'y a déjà plus de place. Dites nous ce que vous lirez !
Après The Magic Order et Prodigy, Mark Millar continue ses sorties indé' sous l'égide de Netflix, avec ce projet dès le départ pensé en cross-média (bien qu'on se doute que les deux autres séries auront également droit à leur adaptation par la suite).Sharkey the Bounty Hunter s'annonce comme un projet délirant, suivant le périple d'un chasseur de primes accompagnés d'un enfant de dix ans qui partent à la poursuite de leurs cibles dans l'espace, au volant d'un camion de glace cosmique. Coloré, et certainement barré, le titre s'annonce sous de belles auspices avec Simone Bianchi aux dessins. On espère évidemment que le titre ira plus loin qu'un simple concept - réponse tout bientôt !
Passons du côté de DC Vertigo avec un autre titre très prometteur. On retrouve pour ce High Level le directeur artistique de Nine Inch Nails, Rob Sheridan, qui s'essaie à l'écriture de comics en compagnie du doué Barnaby Bagenda (Omega Men de Tom King, c'était lui). Un récit post-apocalyptique mâtiné de science-fiction, dans lequel un vagabond et chargé d'amener une sorte de Messie à High Level, cité mystique située à l'autre bout des terres désolées que constituent son monde. Un pitch (héhé) d'aventure qui rend curieux par l'univers qu'il a à montrer - et la couverture de Guillaume Ospital fait un certain effet, vous ne trouvez pas ?
Parmi les récentes propositions de DC Vertigo, et celles qui ont échappé à toute polémique, American Carnage se révèle être un très bon polar. Un agent du FBI enquête sur la mort d'un de ses collègues et se retrouve à infiltrer un groupuscule de nationalistes blancs - alors que lui-même est métisse, mais de peau suffisamment claire pour passer inaperçu. Un concept qui rappelle Incognegro, mais qui se veut ici bien plus brutal, avec une écriture de Brian Hill qui tape fort et n'hésite pas à verser dans un polar hyper musclé. Prenant, le récit profite également du trait reconnaissable entre mille de Leandro Fernandez (The Discipline, The Old Guard) et tout à fait adéquat pour le récit. Si Vertigo ne brille plus de mille feux, voilà malgré tout un titre qui mérite qu'on lui accorde encore un peu d'attention.
Il aura fallu attendra quasi quatre mois avant de revoir un numéro de l'excellent Hot Lunch Special (Jorge Fornés était quelque peu pris sur du Batman entre temps) et c'est avec un léger pincement au coeur que l'on découvre que ce cinquième numéro sera aussi le dernier. De quoi vous rappeler encore une fois tous les mérites de ce titre, thriller qui voit deux familles mafieuses s'affronter dans une sombre affaire de marché des machines vendeuses de sandwiches - on n'y croirait pas au départ, mais le tout est à prendre au sérieux, non sans une certaine forme d'humour assez noir. Hyper bien travaillé sur la partie artistique grâce à Fornés et sa mise en scène sans pareil, Hot Lunch Special a été une très bonne découverte du Aftershock Comics récent, et on espère qu'il fera partie de la prochaine fournée Snorgleux Comics pour vous en reparler en VF !
Après deux numéros qui forgent un début convaincant, on continuera de suivre avec intérêt la reprise d'Aquaman par Kelly Sue DeConnick et Robson Rocha (notez le "All New" sur la couverture, d'ailleurs). Arhtur Curry est devenu amnésique suite aux évènements de Drowned Earth, et s'il s'agit d'un gimmick assez facile pour proposer un nouveau point de départ, DeConnick nous emmène dans un village curieux où les habitants ont quelque chose à voir avec des divinités païennes de l'océan - une mythologie qui sort de l'ordinaire qu'il nous est d'habitude donné avec le super-héros. Robson Rocha n'est pas toujours au mieux lorsqu'il s'agit des visages, mais l'ensemble se montre solide graphiquement, avec un trait détaillé et un certain sens du découpage. L'amorce étant là, il ne reste à la scénariste qu'à nous ferrer d'avantage, et c'est ce que l'on espère avoir dans ce nouveau numéro.
Suite spirituelle de Avengers : No Surrender publié l'an passé, No Road Home reprend le même trio de scénariste pour nous emmener dans une nouvelle aventure tonitruante. Il faut dire que le premier numéro avait quelque chose de fort sympathique. Déjà, en remettant comme menace principale un évènement cataclysmique qui affecte tout l'univers, et lié à la mythologie d'Hercules - ce qu'on ne voit pas si souvent chez Marvel, et qui ne serait d'ailleurs pas sans rappeler quelques récents arcs chez DC comme The Witching Hour. Le retour de personnages qui ne s'étaient plus croisés depuis longtemps, une équipe hétéroclite et le trait de Paco Médina suffisent à donner un bon ressenti (dans la perspective divertissante) de ce No Road Home. Certes, l'investissement en hebdomadaire est plutôt lourd, mais si la qualité est a priori là, c'est le coup de tenter ?
Alors que le second volume de Bloodborne nous arrivera dans quelques mois en VF, c'est le troisième chapitre de l'adaptation du chef d'oeuvre de From Software qui démarre cette semaine en VO. Ales Kot est toujours aux commandes de comics qui se révèle être un dérivé plutôt plaisant, et si l'on a envie de retrouver ce nouveau chapitre, c'est que l'arc doit s'intéresser aux origines d'un des personnages les plus charismatiques du jeu, Eileen the Crow, dont les joueurs se souviendront certainement, puisqu'il s'agit d'une chasseuse de Chasseurs, de ceux qui ont succombé à la malédiction du sang et se sont transformés en bêtes. Pour quelles raisons a-t-elle décidé de dédier sa vie à chasser ses pairs ? C'est ce qu'on est appelé à découvrir avec Piotr Kowalski aux dessins, dont le dessin sert assez bien l'ambiance particulière du jeu dont le comics est tiré.
Pour ceux qui auraient été laissés sur leur faim après Infinity Wars et qui se demandent comment à la base ce cher Logan se retrouvait en possession d'une gemme de l'Infini, n'attendez plus : Gerry Duggan à des réponses à vous apporter. On pourra se montrer assez dubitatif devant cette proposition (mais le fait qu'il s'agisse d'une mini-série permet au pire d'attendre le TPB), servie par les dessins d'Andy McDonald qui n'est pas le pire artiste qui soit, mais pas forcément le meilleur. A réserver à ceux qui auront suivi tout le mic-mac autour de Wolverine depuis bien plus d'un an.
On a des nouvelles parutions de Bliss Éditions cette semaine ! Commençons par Doctor Mirage, un bel album qui compile les deux mini-séries dédiées au personnage, parues il y a quelques années chez Valiant. Un univers mystique qui se rapproche un poil de ce qu'on peut retrouver avec Shadowman, mais qui reste assez distinct malgré tout. Doctor Mirage a la capacité de parler aux morts, sauf à une seule âme perdue : celle de son défunt mari. C'est lorsqu'on lui propose une mission secrète que l'héroïne voit la possibilité de résoudre son enquête personnelle, et retrouver l'esprit de son mari - elle va donc tout mettre en oeuvre pour le retrouver. Un récit dont on vous reparle très bientôt avec une critique dédiée (admirez en attendant la poésie qui se dégage de cette couverture).
- Commander chez Comics Zone (à venir)
Après avoir publié l'intégralité de Letter 44, Glénat Comics poursuit l'exploration de Charles Soule avec Curse Words, un titre de fantasy hyper coloré et très barré. Voyez plutôt : un magicien du nom de Wizord débarque dans notre monde, accompagné d'un Koala qui se prénomme Marguerite, et annonce qu'il vient nous sauver d'une menace venue d'une autre obscure dimension. Sauf qu'il ne dit peut être pas la vérité et que ses intentions semblent bien plus floues que ça. Tout le mystère réside donc à savoir ce que veut vraiment Wizord, et le voyage s'annonce assez épique - et profite en tout cas des dessins d'un Ryan Browne inspiré, et très dynamique sur ses planches. A découvrir.
On continue dans cette veine d'indépendant engagé et révolté avec Generation Gone, travail d'Ales Kot (Days of Hate, The New World, qu'on s'attend à retrouver l'an prochain chez le même éditeur), qui nous propose de suivre trois jeunes hackers, en marge de la société, qui se retrouvent doués de super-pouvoirs et ne décident pas forcément de les utiliser pour faire le bien. Croisement du genre super-héroïque avec une réflexion sur la jeunesse désemparée du monde moderne, en pertes de repères, Generation Gone est un titre qui percute, assez violent, et qui prévaut par le dessin d'André Lima Araujo. Un scénariste qui marque, et une lecture qui ne devrait pas vous laisser indifférent.
Retour du côté de Bliss avec Dead Drop, un récit lui aussi écrit par Ales Kot ! L'occasion de découvrir le travail de ce doué scénariste du côté de Valiant, puisque ce dernier va emmener X-O Manowar, Archer ou encore Neville Alcott (le boss de Ninjak) dans une quête énervée pour retrouver une arme biologique dérivée de la technologie extra-terrestre Vigne, qui risque d'être lâchée dans la ville de New-York. Un récit dessiné par Adam Gorham et qui va à cent à l'heure du début à la fin - là aussi, comptez sur nous pour vous en reparler très prochainement.
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Et l'on termine avec ce qui sera une autre très jolie découverte en indé', cette fois du côté Urban Comics. Brenden Fletcher et Karl Kerlsch, à qui l'on doit le superbe Gotham Academy, se retrouvent dans cette histoire au doux parfum des univers à la Myiazaki (pensez Mononoké). Un guerrier doit accompagner la princesse de son royaume, transformée en tigre, à l'autre bout du monde, afin qu'elle guérisse de sa malédiction. Une aventure onirique et superbement illustrée qui vous donnera l'impression de plonger dans un film d'animation. A ne pas manquer, clairement !
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