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Batman : quand le sidekick tourne à l'improbable

Batman : quand le sidekick tourne à l'improbable

DossierDc Comics

La sortie récente de Batman and the Signal #1 nous l'affirmait encore une fois : bien qu'il soit censé préférer opérer en solitaire, le Chevalier Noir n'a jamais su ne pas être accompagné. Depuis l'apparition de Dick Grayson au Golden Age, le personnage aura été entouré de très nombreux alliés, qu'ils soient humains ou dotés de super-pouvoirs.

Tout le monde connaît la Bat-Family, les Robin, Batgirl et autres Nightwing et Batwoman, et nous nous proposons d'aller dans l'exploration de quelques cas bien particuliers au cours de ce dossier "petit angle" écrit à quatre mains avec ce cher Corentin. Une petite liste clairement non exhaustive d'alliés de Batman plutôt improbables, qui s'allongera très certainement au fil des prochaines années ! 

1. Une bien drôle de compagnie
Chapitre 1

Une bien drôle de compagnie

Commençons ce tour d'horizon avec quelques figures bien connues et qui font un peu tout le charme du Batverse, quand il s'emploie à sortir des sentiers battus, notamment lorsque des auteurs contemporains s'amusent à réintrégrer dans une continuité actuelle des idées farfelues sorties de la douce époque du Silver Age...

Ace, le Bat-chien

Aux premiers âges des super-héros, l'envie pour les personnages costumés de se doter d'un fidèle toutou naît de l'esprit (malade) d'Otto Binder, qui en s'inspirant du lapin de Fawcett, va créer Krypto, le Super-chien en 1955. La popularité du canidé chez les jeunes lecteurs incite DC à dupliquer l'idée comme cela se faisait à l'époque, et en juin de la même année, Batman & Robin adoptent un berger allemand nommé Ace, dans Batman #92 de Bill Finger et Sheldon Moldoff.


L'idée initiale est simple : Bruce Wayne enquête sur la disparition d'un personnage, en s'aidant du chien de ce-dernier pour retrouver sa trace. Afin que le public ne soit pas étonné de voir Batman se promener avec un animal, ou que l'on puisse remonter jusqu'à lui (le milliardaire avait à l'époque sauvé plusieurs bêtes du chenil), il affuble ce fidèle compagnon d'un masque et d'un bat-emblème, créant ainsi Ace le Bat-Chien. Une fois l'enquête conclue, son propriétaire trouve un nouvel emploi et n'a pas le temps de s'occuper de lui, aussi Ace retourne-t-il vers le manoir Wayne, en quête d'aventures, de justice et de délicieuses croquettes salées. 

Ils combattront ensemble différents ennemis - le chien aura même ses propres super-pouvoirs le temps d'un bref épisode - mais ne profitera jamais d'un réel moment de gloire sorti d'épisodes pour le moins déconcertants. Le personnage fera plusieurs apparitions pendant le Silver Age avant de disparaître en 1964 lorsque Julius Schwartz reprend les rennes des Bat-séries. On met une muselière à cette curieuse idée, qui ne réapparaîtra qu'en 1991 dans Batman #462, pour finalement disparaître à nouveau dans l'arc No Man's Land.


Quelques caméos plus loin, on en retrouvera une version similaire de temps à autres, jusqu'à ce que la bête soit symboliquement remplacée par Titus, le chien de Damian Wayne, période New 52, bien que Tom King l'ait réintroduit sous Rebirth dans une très sympathique histoire du Batman Annual #1. Entouré du chat Pennyworth et de la Bat-Cow, la seule mission de ce sympathique canidé deviendra sous Peter J. Tomasi (Super Sons Annual #1) de jouer à la balle et d'être trop mignon, en somme, un fidèle animal de compagnie.

Ace s'en reviendra cependant par la porte des animations. Apparu dans The Brave & The Bold le temps de plusieurs épisodes, il sera aussi l'un des partenaires de Krypto le Super-Chien, dans le dessin animé Krypto le Super-Chien. Affublé d'un masque, d'une ceinture de gadgets et d'un tempérament bougon hérité de son maître, Ace affronte les hyènes de Harley et Isis le chat de Catwoman, avec qui il flirte régulièrement. La seule véritable version du Bat-chien à mériter ce titre, Ace est dans cette idée le portrait caché de Bruce Wayne à quatre pattes, ce qui est ostensiblement curieux et passionnant à la fois.

Bat-Mite

Par bien des aspects, Bat-Mite rejoint le destin de Ace, le fidèle Bat-toutou. Lui aussi est créé par Bill Finger et Sheldon Moldoff, dans Detective Comics #257 en 1959. Les auteurs qui s'inspirent à nouveau d'une idée née dans les comics Superman, Mr. Mxyzptlk. Là-encore, l'idée sera éliminée après l'arrivée de Julius Schwartz, mais de nombreux auteurs récupéreront le lutin par la suite, jusqu'à en faire un incontournable des bizarreries liées au Chevalier Noir.


Bat-Mite se présente comme une sorte de groupie déique du héros, un lointain visiteur de la cinquième dimension, qui représente chez DC une sorte de monde de cartoon. Dans la dimension principale des cinquante deux Terres, Mite et Mxyzptlk sont des sortes de dieux tout puissants capables de modifier les lois du réel à leur envie. Ils sont tous les deux fous et enfantins, mais là où l'un va prendre Superman pour un antagoniste de choix, l'autre va aduler Batman et en faire une sorte de modèle et de sidekick non-désiré. Ses apparitions seront nombreuses et souvent synonyme de chaos accidentel à Gotham City. Une sorte d'idiot gentil qui veut bien faire, mais cause chaque fois du désordre parce qu'il a trop de pouvoir. Un peu comme Dan Didio. 

Mite reviendra souvent après Crisis et la grande réinterprétation de l'univers DC. On le verra notamment affronter Mxyzptlk dans World's Funnest, nourrir un puissant Joker de pouvoirs dans la suite de l'arc Emperor Joker (Superman/Batman #25), et comme pour beaucoup d'idées absurdes du Silver Age, ce sera entre les mains de Morrison que le Bat-Mite connaîtra son heure de gloire en intervenant auprès du Batman de Zur-En-Arrh dans Batman #678. Dans ce joli moment d'écriture, le personnage révèle à Bruce son terrible secret : la cinquième dimension n'est autre que l'imagination, et sa propre existence serait le fruit d'hallucination, comme beaucoup d'idées folles nées dans le passé du héros.


Mite fera l'objet de nombreuses apparitions en animation et profitera même d'une mini-série sympathique pendant le DC You. On peut sans hésiter le considérer comme l'un des sidekicks les plus importants de la catégorie des improbables, une sorte de personnage des Looney Toons apparu dans le ciel de Gotham City, qui profite de réels moments de bravoure aux détours de la continuité.

La Bat-Cow

On voit que les animaux de compagnie ne sont pas étrangers au Chevalier Noir, mais peu atteignent le niveau de swag de la Bat-Cow. Elle est apparue la première fois dans le titre Tiny Titans d'Art Baltazar et Franco, faisant partie du Pet Club de cette version très jeunesse des jeunes héros DC. C'est Grant Morrison qui la remettra dans la continuité directe de DC Comics lors de son célèbre run sur le Chevalier Noir.


Après avoir porté une semi-conclusion en amont du relaunch des New 52 à son Batman, Incorporated, le titre revient de plus belle (bravant au passage toute volonté de l'éditeur de reconstruire sa continuité) avec un tonitruant #1 qui débute par l'arrivée de Batman et Robin dans un abattoir. Mise en scène par Chris Burnham, la scène d'action est assez violente et Damian Wayne sauve une vache promise à un triste destin, et dont une tâche sur le visage rappelle l'emblématique chauve-souris. La Bat-Cow sera mise à l'abri dans la Batcave, mais ce n'est pas pour autant qu'elle disparaîtra des yeux des lecteurs, revenant à plusieurs reprises dans des aventures faites de bravoure, le tout sans costu-meuh.

Forcément liée au personnage de Damian Wayne, on la verra apparaître dans le titre Batman & Robin (période New 52) et Robin, Son of Batman (période DC You), pour se rappeler qu'elle est toujours là, alors qu'un numéro de Batman, Incorporated Special #1 lui proposera une histoire en solo. On la retrouve également intégrée à de nombreux titres hors-continuité tels que le délicieux Batman : Lil' Gotham de Derek Fridolfs et Dustin N'Guyen, Scribblenauts Unmasked : A Crisis of Imagination (à propos : c'était génial) ou Teen Titans GO!


Sa dernière apparition en date l'inclut dans la continuité Rebirth, au fil d'un Super Sons Annual #1 hyper feel good où elle est accompagnée de Krypto le Super-chien, Titus (le chien de Damian Wayne) et Ace, qu'on mentionnait juste avant.

Chapitre suivant >Pas de place pour d'autres Robin !
2. Pas de place pour d'autres Robin !
Chapitre 2

Pas de place pour d'autres Robin !

Il y a eu d'autres propositions récentes pour tenir compagnie à Batman, sous l'ère Snyder, et c'est à celles-là qu'on s'intéressera (en comptant un invité très particulier en conclusion).

Harper Row

Avec Duke Thomas, il faut rappeler que Scott Snyder n'en est pas à son premier coup d'essai pour tenter d'imposer un nouveau sidekick à Batman, alors que Damian Wayne était curieusement absent de son run (ce que l'on pouvait comprendre au moment de sa mort, mais avant celle-ci et après son retour, c'était visiblement du pareil au même). Harper Row apparaît rapidement au cours dudit run, dans Batman #7, jeune fille vivant dans les quartiers difficiles de Gotham City, secourue par le Chevalier Noir alors que la ville est attaquée par les Talons de la Court of Owls. Forte de caractère, protectrice envers son frère Cullen Row (agressé à cause de son homosexualité), elle se sent redevable envers son protecteur (qui l'avait déjà secourue par le passé) et s'impose d'elle-même comme alliée alors que ni Batman, ni les lecteurs ne veulent d'elle.


Harper Row aura essuyé en effet un mauvais accueil de la part du lectorat, qui n'a que faire du personnage au look extrême (parce que les piercings et le crâne rasé c'est trop rebelle m'voyez) et de son arrogance. Surtout, on en veut à Snyder de la mettre continuellement en avant quand d'autres membres de la Bat-famille ont aussi besoin d'exposition. Mais l'auteur insistera (le personnage s'étant "entraînée" pour aider Batman après la mort de son fils) jusqu'à donner un surnom, Bluebird, et un costume au personnage, dans Batman #28, numéro particulier lors de sa parution puisqu'il sert de teaser pour la future série hebdomadaire Batman Eternal.

Utilisant principalement des gadgets électriques, le personnage sera développé sous cet alter-égo super-héroïque (avec une traduction VF à coucher dehors : Sialia, qui est en fait le nom latin de genre du merle bleu) à peine palpitant, se taillant malgré tout une certaine exposition, notamment dans la seconde série hebdomadaire Batman & Robin Eternal où elle se liera d'amitié avec Stephanie Brown (Spoiler) et Cassandra Cain (Orphan).


Preuve est que Snyder se sera finalement lassé de ce jouet, l'importance de plus en plus grande de Duke Thomas, sa seconde tentative face à l'impopularité de la première qui, sous l'ère Rebirth, aura quasi disparu du paysage. Elle aura en effet raccroché le costume (qu'elle a malgré tout conservé) pour poursuivre des études, et faire du volontariat dans la clinique de Leslie Thompkins. Pas besoin d'un costume pour se rendre vraiment utile.

We Are Robin

Lorsqu'on aborde le cas Duke Thomas, il faudra passer par plusieurs petits teasings au cours du run de Scott Snyder pour voir le personnage se développer et prendre de plus en plus de place. D'abord vu en très jeune garçon dans Batman #21, premier chapitre du Zero Year, la version jeune adulte que l'on connaît à présent sera de retour dans l'arc Endgame. Ses parents sont atteints par la toxine que le Joker a déversé sur Gotham City, lui-même étant secouru par Batman tout en se montrant débrouillard. Et c'est ce caractère qui lui permettra d'avoir une quasi série solo, qui emmène le concept du sidekick sous de nouvelles auspices.

Dans We Are Robin, titre écrit par Lee Bermejo lors de l'ère DC You, on se situe dans une période compliquée pour Gotham City : Batman est désormais un flic dans une armure de lapin géant, Damian est parti en vadrouille sur sa chauve-souris géante. Pour faire face à l'absence d'un justicier devenu le bras armé d'une police pas forcément de confiance, une bande de jeunes des quartiers défavorisés trouve le courage et l'organisation pour reprendre le symbole de Robin, malgré un manque évident d'entraînement. Duke Thomas est récupéré par ledit groupe, et en devient forcément le leader.


Le titre est alors actuel, dans des revendications engagées alors que les mouvements sociaux (et sur les réseaux sociaux) apparaissent dans de nombreux pays et que cette jeunesse s'affirme pour des idéaux que Bermejo exprime avec ferveur, quitte à perdre en subtilité. Mais le titre a une approche vraiment nouvelle en permettant à chacun de prendre le symbole de justice représenté par le "R" du Robin, et bien entendu tout cela ne sera pas sans conséquences. Malgré l'aide d'un certain Alfred qui leur fournit équipement et conseils, le groupe n'est pas formé, et doit essuyer de lourdes pertes, mettant les jeunes faces à leurs responsabilités et à la dure réalité de qui veut être super-héros.

C'est en tous les cas un passage fort pour Duke Thomas, à la fois porteur d'un symbole plus que d'un costume, et qui apprend à gérer une équipe un peu malgré lui, mais comme beaucoup d'idées émergées lors du DC You, le titre s'arrêtera après que les Robins originels se soient assurés qu'ils soient les seuls garants de la sécurité en costume dans Gotham City. Snyder continuera alors avec Thomas de son côté, dans All-Star Batman avec un costume et un surnom (Lark), avant qu'il ne décide de lui donner des pouvoirs pour en faire The Signal.

Le Joker

Difficile d'être objectif en vous présentant le Joker comme un sidekick de Batman. Et pourtant. Apparu dans Batman #1 en 1940 sous la plume de Bill Finger et Bob Kane, le Joker est de par sa condition même le plus fidèle des compagnons du croisé en cape, indissociable de son univers, de ses thématiques, et de sa croisade de justice dans les ruelles sombres d'une ville sans lois.  

Symboliquement, le Joker évolue comme le motif principal des aventures de Batman, le vilain ultime qui n'aura fait que se densifier et prendre en importance au fil des récits. D'abord avec le Detective Comics #168 où il est révélé que c'est à Batman qu'il doit son apparence cauchemardesque après avoir tenté d'échapper au personnage, grimé à l'époque en Red Hood, sa première identité supposée. Puis, dans le Batman #251, intitulé le Joker's Five Way Revenge où Dennis O'Neil et Neal Adams ravivent l'énergie du Joker de Batman #1 après des années de pitreries à base de tarte à la crème. C'est à ce numéro que l'on doit l'importance prépondérante du prince souriant dans les vilains de Gotham City.


Le Joker continuera d'évoluer, avec en particulier The Laughing Fish et le travail de Steve Engleheart et Marshall Rogers (Detective Comics #471 à 476) appuieront la complémentarité et la rivalité naturelle des deux fous que représentent Bruce Wayne et sa némésis colorée. Le firmament sera atteint dans Batman : The Killing Joke, sanctifiant dans le texte de Moore et les dessins de Bolland le besoin d'un Batman et d'un Joker, inévitablement liés par un destin commun. D'autres auteurs viendront renforcer cette idée, tels que Morrison (Arkham Asylum), Paul Dini (Detective Comics, Mad Love et les séries T.A.S.) et Brian Azzarello

Si on doit à ce dernier l'une des analyses les plus personnelles et les plus clivantes sur le clown, Joker, qu'il co-signe avec Lee Bermejo, l'auteur sera revenu sur la créature avec Batman : Europa. Dans ce récit, arlésienne initiée par Jim Lee où le Chevalier Noir devait explorer les capitales d'Europe, Batman et le Joker se retrouvent tous deux victimes d'un même poison. Incapable de laisser son adversaire mourir, Bruce l'emmène avec lui dans un road trip qui canonise le Joker comme sidekick officiel le temps de quatre numéros somptueux, illustrés par une brochette d'excellents artistes. Au bout du compte, il suffisait d'y penser.

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Chapitre 1

Une bien drôle de compagnie

Commençons ce tour d'horizon avec quelques figures bien connues et qui font un peu tout le charme du Batverse, quand il s'emploie à sortir des sentiers battus, notamment lorsque des auteurs contemporains s'amusent à réintrégrer dans une continuité actuelle des idées farfelues sorties de la douce époque du Silver Age...

Ace, le Bat-chien

Aux premiers âges des super-héros, l'envie pour les personnages costumés de se doter d'un fidèle toutou naît de l'esprit (malade) d'Otto Binder, qui en s'inspirant du lapin de Fawcett, va créer Krypto, le Super-chien en 1955. La popularité du canidé chez les jeunes lecteurs incite DC à dupliquer l'idée comme cela se faisait à l'époque, et en juin de la même année, Batman & Robin adoptent un berger allemand nommé Ace, dans Batman #92 de Bill Finger et Sheldon Moldoff.


L'idée initiale est simple : Bruce Wayne enquête sur la disparition d'un personnage, en s'aidant du chien de ce-dernier pour retrouver sa trace. Afin que le public ne soit pas étonné de voir Batman se promener avec un animal, ou que l'on puisse remonter jusqu'à lui (le milliardaire avait à l'époque sauvé plusieurs bêtes du chenil), il affuble ce fidèle compagnon d'un masque et d'un bat-emblème, créant ainsi Ace le Bat-Chien. Une fois l'enquête conclue, son propriétaire trouve un nouvel emploi et n'a pas le temps de s'occuper de lui, aussi Ace retourne-t-il vers le manoir Wayne, en quête d'aventures, de justice et de délicieuses croquettes salées. 

Ils combattront ensemble différents ennemis - le chien aura même ses propres super-pouvoirs le temps d'un bref épisode - mais ne profitera jamais d'un réel moment de gloire sorti d'épisodes pour le moins déconcertants. Le personnage fera plusieurs apparitions pendant le Silver Age avant de disparaître en 1964 lorsque Julius Schwartz reprend les rennes des Bat-séries. On met une muselière à cette curieuse idée, qui ne réapparaîtra qu'en 1991 dans Batman #462, pour finalement disparaître à nouveau dans l'arc No Man's Land.


Quelques caméos plus loin, on en retrouvera une version similaire de temps à autres, jusqu'à ce que la bête soit symboliquement remplacée par Titus, le chien de Damian Wayne, période New 52, bien que Tom King l'ait réintroduit sous Rebirth dans une très sympathique histoire du Batman Annual #1. Entouré du chat Pennyworth et de la Bat-Cow, la seule mission de ce sympathique canidé deviendra sous Peter J. Tomasi (Super Sons Annual #1) de jouer à la balle et d'être trop mignon, en somme, un fidèle animal de compagnie.

Ace s'en reviendra cependant par la porte des animations. Apparu dans The Brave & The Bold le temps de plusieurs épisodes, il sera aussi l'un des partenaires de Krypto le Super-Chien, dans le dessin animé Krypto le Super-Chien. Affublé d'un masque, d'une ceinture de gadgets et d'un tempérament bougon hérité de son maître, Ace affronte les hyènes de Harley et Isis le chat de Catwoman, avec qui il flirte régulièrement. La seule véritable version du Bat-chien à mériter ce titre, Ace est dans cette idée le portrait caché de Bruce Wayne à quatre pattes, ce qui est ostensiblement curieux et passionnant à la fois.

Bat-Mite

Par bien des aspects, Bat-Mite rejoint le destin de Ace, le fidèle Bat-toutou. Lui aussi est créé par Bill Finger et Sheldon Moldoff, dans Detective Comics #257 en 1959. Les auteurs qui s'inspirent à nouveau d'une idée née dans les comics Superman, Mr. Mxyzptlk. Là-encore, l'idée sera éliminée après l'arrivée de Julius Schwartz, mais de nombreux auteurs récupéreront le lutin par la suite, jusqu'à en faire un incontournable des bizarreries liées au Chevalier Noir.


Bat-Mite se présente comme une sorte de groupie déique du héros, un lointain visiteur de la cinquième dimension, qui représente chez DC une sorte de monde de cartoon. Dans la dimension principale des cinquante deux Terres, Mite et Mxyzptlk sont des sortes de dieux tout puissants capables de modifier les lois du réel à leur envie. Ils sont tous les deux fous et enfantins, mais là où l'un va prendre Superman pour un antagoniste de choix, l'autre va aduler Batman et en faire une sorte de modèle et de sidekick non-désiré. Ses apparitions seront nombreuses et souvent synonyme de chaos accidentel à Gotham City. Une sorte d'idiot gentil qui veut bien faire, mais cause chaque fois du désordre parce qu'il a trop de pouvoir. Un peu comme Dan Didio. 

Mite reviendra souvent après Crisis et la grande réinterprétation de l'univers DC. On le verra notamment affronter Mxyzptlk dans World's Funnest, nourrir un puissant Joker de pouvoirs dans la suite de l'arc Emperor Joker (Superman/Batman #25), et comme pour beaucoup d'idées absurdes du Silver Age, ce sera entre les mains de Morrison que le Bat-Mite connaîtra son heure de gloire en intervenant auprès du Batman de Zur-En-Arrh dans Batman #678. Dans ce joli moment d'écriture, le personnage révèle à Bruce son terrible secret : la cinquième dimension n'est autre que l'imagination, et sa propre existence serait le fruit d'hallucination, comme beaucoup d'idées folles nées dans le passé du héros.


Mite fera l'objet de nombreuses apparitions en animation et profitera même d'une mini-série sympathique pendant le DC You. On peut sans hésiter le considérer comme l'un des sidekicks les plus importants de la catégorie des improbables, une sorte de personnage des Looney Toons apparu dans le ciel de Gotham City, qui profite de réels moments de bravoure aux détours de la continuité.

La Bat-Cow

On voit que les animaux de compagnie ne sont pas étrangers au Chevalier Noir, mais peu atteignent le niveau de swag de la Bat-Cow. Elle est apparue la première fois dans le titre Tiny Titans d'Art Baltazar et Franco, faisant partie du Pet Club de cette version très jeunesse des jeunes héros DC. C'est Grant Morrison qui la remettra dans la continuité directe de DC Comics lors de son célèbre run sur le Chevalier Noir.


Après avoir porté une semi-conclusion en amont du relaunch des New 52 à son Batman, Incorporated, le titre revient de plus belle (bravant au passage toute volonté de l'éditeur de reconstruire sa continuité) avec un tonitruant #1 qui débute par l'arrivée de Batman et Robin dans un abattoir. Mise en scène par Chris Burnham, la scène d'action est assez violente et Damian Wayne sauve une vache promise à un triste destin, et dont une tâche sur le visage rappelle l'emblématique chauve-souris. La Bat-Cow sera mise à l'abri dans la Batcave, mais ce n'est pas pour autant qu'elle disparaîtra des yeux des lecteurs, revenant à plusieurs reprises dans des aventures faites de bravoure, le tout sans costu-meuh.

Forcément liée au personnage de Damian Wayne, on la verra apparaître dans le titre Batman & Robin (période New 52) et Robin, Son of Batman (période DC You), pour se rappeler qu'elle est toujours là, alors qu'un numéro de Batman, Incorporated Special #1 lui proposera une histoire en solo. On la retrouve également intégrée à de nombreux titres hors-continuité tels que le délicieux Batman : Lil' Gotham de Derek Fridolfs et Dustin N'Guyen, Scribblenauts Unmasked : A Crisis of Imagination (à propos : c'était génial) ou Teen Titans GO!


Sa dernière apparition en date l'inclut dans la continuité Rebirth, au fil d'un Super Sons Annual #1 hyper feel good où elle est accompagnée de Krypto le Super-chien, Titus (le chien de Damian Wayne) et Ace, qu'on mentionnait juste avant.

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Arno Kikoo
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