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Legends of Tomorrow, la critique du pilote

Legends of Tomorrow, la critique du pilote

ReviewSeries tv
On a aimé• Le concept est accrocheur
• L'humour au rendez-vous
• Une structure simple
On a moins aimé• Le jeu aux fraises
• Des élans émotifs inutiles
• Des punchlines ratées
Notre note

Selon Mark Pedowitz, président de la CW, Legends of Tomorrow est la rencontre entre Guardians of the Galaxy et Doctor Who. Et on aurait du mal à prétendre le contraire, tant la dernière production super-héroïque de la chaîne semble être calibrée sur ce mélange. Une recette qui ne trompera personne, mais qui n'empêche pas cette nouvelle série de fonctionner, à notre plus grande surprise.

Après Arrow, Flash et Vixen, la CW semblait avant tout désireuse de lancer une nouvelle série dont l'utilité première serait de compenser le manque à gagner des trêves hivernales prises par ses autres productions. Telle est peut-être la stratégie derrière Legends of Tomorrow, mais force est de constater que sur ce coup, la chaîne ne s'est pas (trop) prise au sérieux, essayant plutôt d'expérimenter une nouvelle formule. Enfin nouvelle, c'est un bien grand mot : gardez à l'esprit que tous mes commentaires sur le show qualifient une histoire encore une fois hyper-calibrée, s'alignant généralement sur "l'esprit CW" et son public.

Mais comme nous le disions, cela n'entrave pas Legends of Tomorrow dans ses mouvements. Bien moins qu'un Arrow ou un Flash, en tous cas. Là où les deux séries phares de la CW se sont artificiellement gonflées en enjeux et dégoulinent toujours plus de cette patte sitcom qui repousse pas mal de spectateurs, ce nouveau show à le bon goût de repartir sur une feuille toute blanche, qui sera rapidement griffée d'un concept, et a fortiori, d'une structure très simples. Prenez un voyageur du temps, en l'occurrence Rip Hunter, trouvez-lui un adversaire à arrêter, ici Vandal Sanvage, rassemblez une équipe de combattants spatio-temporels, et c'est parti.

On a déjà vu ça cent fois, surtout quand on lit régulièrement des comic books, mais qu'à cela ne tienne, l'idée est toujours aussi accrocheuse, et intéressante à explorer. Avec ses Huit Salopards, notre ami Rip Hunter nous emmène donc dans une aventure spatio-temporelle qui essaie, et parvient régulièrement, à nous divertir et nous amuser. Le show de Greg Berlanti puise d'ailleurs là où il faut, en termes de références : les punchlines et les dialogues fusent, donnant à l'ensemble un aspect fouilli mais pas désagréable. CW oblige, les gags sont si nombreux que la moitié finissent par tomber à plat, mais on reconnaît effectivement, par moments, la saveur d'un crossover un peu bas du front mais appréciable, tout droit sorti des comics shops, ou celle d'un épisode loufoque de Doctor Who.


La simplicité évidente et sans doute revendiquée de Legends of Tomorrow sera incontestablement son salut. Construit sur des bases scénaristiques on ne peut plus explicites, ce pilote nous répète souvent les même scènes, ajoutant juste ce qu'il faut d'enjeux et de nouveautés pour nous maintenir en haleine. Qu'on se le dise, Greg Berlanti et les siens ne réinventent pas l'eau chaude, mais évitent, à défaut, de sombrer dans la complexification scénaristique et émotionnelle qui a transformé - à mon sens - Flash et Arrow en deux véritables calvaires dégoulinants de bon sentiments. Ici, la structure narrative est si souple qu'elle absorbera tous les écarts d'écriture - blagues lourdes et epicness forcé, par exemple - sans trop de problèmes.

Mieux, vous n'êtes pas à l'abri de quelques surprises avec quelques mini-twists, qui se cachent ça et là dans ce premier épisode, et qui nous promettraient presque une série bien plus intelligente qu'il n'y paraît. Pilote oblige, il faudra ménager nos expectations, mais je crois que ce premier Legends of Tomorrow fait relativement bien son travail du côté des rebondissements.

Si seulement on pouvait en dire autant de l'acting. Désastreux au possible - même si l'apparition de Stephen Amell en début d'épisode n'est pas sans rappeler que la direction d'acteurs de Legends of Tomorrow est dans voire au-dessus des standard de la chaîne - il en devient risible, presque conscient. Il serait trop facile de pardonner aux réalisateurs invités tous ces écueils grâce au sacro-saint prétexte du méta, mais on ne peut s'empêcher de remarquer, par exemple, les sourires en coin d'un Wentworth Miller, hilarant (malgré lui) en Captain Cold. Il en va de même pour l'intégralité du casting, toujours aux fraises, parfois pour le meilleur mais souvent pour le pire : l'accent britannique forcé d'Arthur Darvill et ses multiples références à Doctor Who nous le prouvent bien.

Avec ce premier épisode de Legends of Tomorrow, on ne peut s'empêcher de remarquer que la CW s'est donné les moyens. Aussi bien devant - en témoigne une direction artistique un peu moins fauchée - que derrière la caméra, puisque la série a le mérite de réinventer quelque peu la formule sitcom qui a fait la marque de ses shows super-héroïques. Si les références et l'acting ne sont pas toujours inspirés, l'ensemble reste honnête avec lui-même, et se laisse effectivement apprécier comme un épisode de Doctor Who trempé dans une sauce barbecue au Jack Daniels. Appréciable, en l'état actuel des choses, mais on attend la suite des grillades pour légitimer ou non le visionnage régulier de la dernière production en date de l'ami Greg Berlanti.

Republ33k
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