Alors que
Marvel fait revenir les Guerres Secrètes sous un nouveau format, plus de trente ans après le premier
crossover du nom, l'éditeur tire un grand trait sur le passé de l'une de ses plus grandes découlées : Venom. C'est en effet pendant Secret Wars que le costume noir de
Spider-Man est apparu. De celui-ci est ressorti Venom, l'un des vilains de
comic books les plus connus auprès du grand public. Mais ça, c'était avant. Bienvenue dans la chronique d'une exécution programmée.
Ils ne sont pas nombreux, ceux qui ont pu arracher les ailettes de Namor et survivre pour s'en vanter. Mais Venom l'a fait dans une scène d'une gratuité totale, et a pu continuer ses aventures au côté des Dark Avengers. C'était à l'époque où Mac Gargan portait le costume, un vilain qui travaillait pour un autre. Mais ses incarnations les plus significatives sont probablement Peter Parker puis Eddie Brock.
Symbiote emprisonné, celui qui sera Venom a fuit le Battleworld des Guerres Secrètes en devenant le célèbre costume noir de Peter Parker. En plus de lui donner un look totalement cool, il lui donnait de nouveaux pouvoirs, dont celui de générer sa propre toile. Mais très vite il fit ressortir les côtés sombres du Tisseur, qui finit par s'en débarrasser. Mais en quittant le costume (il dû s'y reprendre à plusieurs fois), il créa l'un de ses plus féroces ennemis. Attaché à Eddie Brock, ex-journaliste du Daily Bugle qu'il a trouvé au pire moment de sa vie, Venom s'en prend à plusieurs reprises à Peter Parker. Mais loin d'être juste un vilain, le symbiote se montrera être au cours de sa vie et de ses incarnations, un personnage bien plus complexe.
Partagé entre une rage et un violence primaire, et la volonté de combattre les injustices, Venom a sans cesse navigué plus ou moins entre le Bien et le Mal, selon son hôte. C'est ce côté toujours à l'équilibre qui a fait de lui l'un des personnages favoris d'une génération de lecteurs.
Cependant depuis quelques années, Venom est attaché à Flash Thompson. Celui qui a perdu ses jambes au combat continue à lutter contre le crime en tant qu'agent spécial, le seul à savoir contrôler le symbiote, malgré quelques pertes de contrôles. Mais ce dernier rattachement à sa personnalité profonde vient de disparaître.
Dans le but de coller à la vision d'une nouvelle génération de lecteur, pour qui le Venom de Flash Thompson est un héros, Marvel et Brian Bendis ont décidé de changer à jamais le personnage. Et par la même occasion, justifier les symbiotes et leur comportement. Après trois numéros qui ont vu les Gardiens de la Galaxie infectés par le symbiote (au passage, merci la surproduction via des scénarios répétitifs), l'équipe qui accueille actuellement Flash Thompson est arrivée sur la planète du parasite extraterrestre.
Ce que nous apprend donc Guardians of the Galaxy #23, c'est que les symbiotes sont profondément bons. Leur existence, qui n'a de sens qu'en symbiose avec un autre être, est destinée à crée le guerrier noble parfait. Un chevalier au cœur pur qui ira combattre le mal à travers la galaxie. Et le numéro entier passe son temps à nous expliquer, point après point, pourquoi ça a merdé jusqu'ici. En résumé : ils peuvent créer le guerrier parfait, mais il suffit d'un poil de déséquilibre dans la symbiose pour que tout parte en cacahuète. Venom est expliqué, Carnage est expliqué, et à peu près tout ce qui concerne les symbiotes depuis leur création.
Au delà du côté retcon de la chose, le plus dérangeant dans ce numéro est le besoin manifeste de devoir tout expliquer et tout rationaliser. Quand on lit des comics, on accepte une part de magie et d'imaginaire, c'est l'une des raisons pour lesquelles on les apprécie. Mais là on a l'impression de lire les règles du Death Note, pourquoi ça marchera dans tel cas et ne pourra fonctionner dans un autre.
La conclusion de cet arc, est que le symbiote s'est corrompu avec le temps, et que le moment est venu de dire au revoir à Venom. Ça ne plaisante pas chez Marvel. A l'instar de DC Comics qui
s'est débarrassé de Lobo pour nous en offrir une nouvelle version aseptisée, Flash Thompson se voit offrir un nouveau symbiote, avec qui il pourra entrer en parfaite harmonie pour créer le guerrier ultime. Bienvenue au nouveau design, aux nouveaux pouvoirs, et aux nouvelles aventures. Mais adieu Venom et le côté corrosif qui a fait son succès.
Et vous voulez savoir le plus triste dans l'histoire ? Le nouveau Venom a l'air terriblement cool.
06 Fevrier 2015
PierreDave85A mon sens, la plus grande influence dans les mémoires collectives est le dessin animé des années 90, présentant le symbiote comme ayant une mauvaise influence sur Peter et le rendant méchant.
Je n'aimes pas cette idée déjà pour sa facilité: le noir c'est méchant.
Ensuite ça ruine toute la réflexion sur la légitimité du symbiote à se lier au héros.
Comme ça le rend méchant, il n'y a pas de débat. Et c'est bien dommage de perdre cette subtilité.
06 Fevrier 2015
PierreDave85On pourrait comprendre qu'au contact de Eddie Brock, et de son désir de vengeance contre Spidey, le symbiote ai acquis une certaine haine, mais sa nature même ne le rendais pas méchant.
Le coté anti héros dans les séries de Venom, ou même dans ASM montre que le symbiote ne rend pas meurtrier, mais se lie aux émotions de son porteur.
(Dans un épisode, Eddie Brock se rend chez la tante May, mais ne l'attaques pas, expliquant à Peter que c'est lui qu'il veut, mais qu'il n'allait pas s'en prendre à une pauvre vielle femme.)
Donc, si on me dit: "finalement le symbiote n'est pas un monstre assoiffé de sang", j'ai tendance à répondre qu'il ne l'a jamais été à l'origine.
A mon sens c'est plus une dérive des comics des années 90, avec Todd Macfarlane qui a rendu Venom très effrayant (dans son style très monstrueux que l'on retrouvera dans Spawn). Le succès du personnage à engendrés des dérivés plus monstrueux les uns que les autres et incruster cette idée du méchant symbiote.
06 Fevrier 2015
PierreDave85Bon, perso le cas du "méchant symbiote" m'a toujours gêné, car plus présent dans les adaptations et les comics des années 90 (malheureusement plus enclin à une violence gratuite) que dans les premières apparitions du costume noire dans les années 80.
Dans les comics Amazing spider-man où le costume apparait pour la première fois, jamais il ne rend Peter Parker agressif, ou méchant. Le seul inconvénient du costume, c'est qu'il l'emmène en balade dans son sommeil, et éventuellement, une fois il n'a pas voulu se retirer. Mais aucune folie ne se dessine dans le comportement de Peter Parker.
Et aucun signe d'une inclinaison morale quelconque. Le symbiote n'est ni bon, ni mauvais.
Peter se rend chez Red Richards, qui lui apprend que son costume est vivant, et souhaite se souder à lui (ce qui n'est ni bien ni mal, c'est juste comme ça qu'il survit. Nous ont mange bien des animaux, est-ce que ça fait de nous des monstres ?).
Face à cette nouvelle, Peter veut s'en débarrasser.
Et quelque part, si le costume veut le reconquérir par la suite, c'est parce qu'il n'a pas digéré cette rupture imposée et douloureuse avec un être qui pourtant l'avait accepté.
04 Fevrier 2015
Blacksheep@Jiitar : justement pas ! c'est le reboot qui va installer cet état de fait. Tchô Marvel !
03 Fevrier 2015
BadYannAprès avoir lu le comics, je te trouve dur avec Bendis, avec ce numéro il légitime son envie de raconter son histoire avec un Venom 3.0 expurgé de ses tendances cannibales, il est vrai, mais qui à l'air de déboîter, tout en n'oblitérant pas tout les rejetons tarés du symbiote qui ont fait les beaux, et les mauvais, jours du tisseur (Carnage, Toxin, Hybrid, Anti-venom...).
Perso, j'ai toujours préféré un scénariste qui fait l'effort de trouver une explication, même capillo-tractée, à un changement qu'il opère sur un personnage, à un qui balance son truc en laissant le soin à ses successeurs de régler les problèmes de continuités.
03 Fevrier 2015
dem1980Après on aura peut être un arc comme Superior Spider Man mais inversé. Venom sera gentil un an puis il pétera un plomb, non ?
03 Fevrier 2015
Kit_Fisto, serial reviewerUne nouvelle page pour le Venom ! MErci pour cet édito coup de coeur Manu !!!
02 Fevrier 2015
peter"le besoin manifeste de devoir tout expliquer"
C'est comme ça que Marvel a ruiné le passé de Logan, cette satané manie des prequel explicatifs, je regrette l'époque où il était encore une figure mystérieuse.
Heureusement que certains auteurs lui on redonné de l'intérêt ces dernières années (Aaron et Remender principalement).
02 Fevrier 2015
bane28C'est un peu dommage car le côté enfoiré du personnage me plaisait bien surtout quand ça entait en conflit avec son sens de la justice
"Spider Man!!! Je vais te tuer!!! Mais avant 'faut que j'aille sauver ces innocents de la noyade!!"
02 Fevrier 2015
JiitarSi je me souviens bien, à l'origine, les symbiotes étaient plutôt des enfoirés (notamment pour la colonisation de nouvelles planètes), donc une version "en fait, on est juste là pour créer le guerrier du bien ultime avec un joli costume" ruine un peu le truc...
Donc du coup, la prochaine étape, c'est Carnage qui devient un Bisounours ? J'aurais jamais pensé dire ça avant, mais vivement un reboot que Marvel supprime cette connerie...
02 Fevrier 2015
LamesangQuoiqu'il arrive ça sera toujours mieux que celui de Spider-man 3....
02 Fevrier 2015
Robb StarkTriste cette "disparition" du personnage. Cela dit avec Marvel rien ne nous assure qu'ils ne le feront pas revenir d'ici quelques années, on sait qu'ils aiment bien faire du neuf (hum...) avec de l'ancien.
02 Fevrier 2015
Ian0delondC'est la faute aux films.
02 Fevrier 2015
KhaanIl me tarde de lire tout ça.
02 Fevrier 2015
Yog YogPersonnage que j'ai aussi bien pu adoré que détesté. Pas tout le temps bien utilisé j'espère que son futur mettra en avant son vice et sa folie mieux en avant. Je nai pas lu ce dernier arc avec lui, par curiosité je vais test mais sans conviction.