Douze ans après l'arrêt de la série Firefly sur la Fox, et neuf ans après sa suite cinématographique Serenity, Joss Whedon ramène un autre de ses univers à la vie en comic books. A l'instar de la suite de Buffy et désormais de celle d'Angel, c'est chez Dark Horse qu'arrive la série Serenity, écrite par le frère de Joss, Zach Whedon, et dessinée par Georges Jeanty. Mais si le succès de Buffy est incontestable, est-ce que la poche de fans légèrement moins considérable de Firefly suffira à faire vivre cette suite officielle ?

Pour une fois je commence par ce que je garde de côté pour la fin habituellement : le dessin. Une nouvelle fois "producteur exécutif" sur la série, Joss Whedon s'est associé un habitué du Buffyverse sur papier : Georges Jeanty. Sauf qu'il faut l'avouer, ce n'est pas le meilleur qu'il a récupéré. Jeanty avait ses détracteurs sur Buffy mais l'aura de la série le rendait acceptable. Ici, c'est plutôt pas très beau, on ne reconnait les personnages que parce qu'on les connait, et encore on peut se louper entre deux personnages féminins.
Passons sur une note plus positive, l'histoire ! Elle reprend quelques mois après les événements de Serenity. Le groupe a exposé la vérité sur la planète Miranda et la création des Reavers. L'univers est en doute, et les médias tentent d'étouffer l'affaire et de faire passer le tout pour de l'intox. Ils jouent sur le fait que la Résistance n'est que peu active et que le célèbre Malcolm Reynolds refuse de se montrer pour prouver ses dires. La Résistance va alors partir à sa recherche.
Sur le Serenity la vie suit son cours, un peu trop pour rester discret, et on sent l'inévitable action venir. Soyons clairs, les néophytes n'y comprendront pas grand chose (rien ?). On se base sur une continuité supposée connue, et très peu de billes nous sont données dans ce numéro pour pouvoir se raccrocher au wagon. Pour les fans, c'est par contre le bonheur. L'histoire a bien avancé, les personnages ont gardé leur personnalité et certains ont évolué vers autre chose. Quant à l'univers de la série, il s'étend d'une façon qu'il aurait été difficile de voir à l'écran avec un petit budget.
Mais de nouvelles pistes sont ouvertes pour la suite. De nouveaux (ou même d'anciens) antagonistes sont présentés. L'Alliance, rappelant fort l'Empire de Star Wars, devrait être développé et possède un grand potentiel, et le groupe devrait s'étoffer de nouveaux compagnons. Mais on n'en oublie pas les disparus.
Ce Serenity est un vrai numéro 1 pour le comic book, ouvrant des pistes et posant un nouveau statu quo. Mais il est uniquement destiné aux fans de la première heures et ne grapillera sûrement personne d'autre au passage. Espérons que Dark Horse n'ait pas trop d'ambition sur ses ventes et se contente d'un lectorat certes déjà acquis mais forcément fidèle au poste.