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The Wanderer's Treasures #52, Zatanna Everyday Magic

The Wanderer's Treasures #52, Zatanna Everyday Magic

chronique

Cinquante-deuxième édition de votre rendez-vous dédié aux meilleurs comics que vous n’avez pas lus. Et vue l’importance du numéro 52 pour la Distinguée Concurrence, comment ne pas leur faire un clin d’œil ? Alors non, pas de New Wanderer’s Treasures ni de subtil retcon, mais plutôt une petite perle made in DC garantie 100% introuvable à un prix décent : Zatanna Everyday Magic, par Paul Dini (Batman : Mad Love, Detective Comics) et Rick Mays (Gen 13).

Ce one-shot est sorti en 2003 avec un beau logo Vertigo en haut à droite de la couverture. Cependant ne vous méprenez pas, ledit logo est juste là à cause de la présence de John Constantine dans le récit, DC tenant encore à l’époque à maintenir une séparation hermétique entre sa ligne « adulte » et son univers classique. Niveau ton du récit, on est en face de quelque chose qui  n’aurait pas dépareillé dans le DCU « tout public ».

Zatanna Everyday Magic Comicsblog Wanderer's Treasures

Mais que ceux qui se désolent de ne pas voir une Zatanna hardcore se rassurent, le récit de Paul Dini n’en est pas moins excellent. Pourtant, résumée en quelques lignes, l’intrigue ne paye pas de mine (décidément ce malheureux comic part avec bien des handicaps). En gros, Zatanna va devoir libérer John Constantine, son ex, d’une malédiction pesant sur lui. Malédiction qu’il doit à sa rencontre d’un soir avec une sorcière sexy répondant au doux nom de Nimue Ravensong.

Et non, contrairement à ce que les plus versés en matière de légende Arthurienne ont pu supposer, ce n’est pas de cette Nimue là qu’il s’agit. La rouquine gothique à laquelle on a affaire ici est une sorcière finalement assez peu puissante, qui cherche toujours quelque combine pour remédier à ce détail. Une « poser » comme dit Z elle-même.

Du coup, elle ne pose finalement que peu de problèmes à l’héroïne aux bas résilles. Il y a bien une pirouette sympa histoire de maintenir le suspens vers la fin, mais au final on peut difficilement parler de duel magique épique. On serait même limite plus proche de la comédie par moment vu la manière dont Nimue est battue (allez, teasons : John n’est pas le premier garçon à qui elle joue un mauvais tour…).

Zatanna Everyday Magic Comicsblog Wanderer's Treasures

Bref, pour plaisant et bien écrit que ce soit, on est avant tout face à une petite aventure légère, sans prétention, mettant en scène la magicienne préférée de Paul Dini. Voir face à une sorte d’avant-goût de la série régulière consacré à la belle que le même Dini écrira quelques années plus tard (et que je ne peux que vous encourager à lire en tpb).

Une sensation renforcée par les dessins de Rick Mays, cartoony voire un brin manga à la Adam Warren (et là je me demande si ce nom va parler à beaucoup de monde ou si je suis plus vieux que je croyais…). C’est coloré, dynamique, pétillant… Les visages sont remarquablement expressifs malgré le peu de détails. Et les mises en page sont d’une efficacité remarquable, que l’artiste s’autorise des fantaisies ou qu’il s’en tienne sagement au classique gaufrier.

Mais me direz-vous, c’est bien beau tout ça, mais je vous avais habitué à mieux. Je donne d’habitude plus dans le dithyrambe à propos de classiques méconnus que dans le one-shot rigolo. Rassurez-vous, ça vient. Parce qu’au-delà de son intrigue sympa, Paul Dini fait vraiment preuve de génie à travers la façon dont il écrit son héroïne.

Car bien plus qu’une aventure de plus de Zatanna, c’est une plongée dans le quotidien de la sorcière qui nous est proposée. On découvre sa vie de tous les jours, ses petites joies, ses peines, ses amis, ses amours (nombreuses), ses emmerdes (encore plus) comme dirait Aznavour.

Bref Dini dresse un portrait magnifiquement humain de Zatanna, à coup de dialogues justes, de scènes cocasses (le monologue du lapin imaginaire, à se tordre), et de rencontres. Rencontres avec John Constantine, plus mainstream mais au final égal à lui-même, ou encore avec Hal, le sympathique annonceur qui ne sait pas trop dans quoi il a mis les pieds en draguant miss Z.

Mais surtout c’est une Zatanna parfois mélancolique qu’on découvre, un personnage bien plus riche et profond que la sorcière pétillante qu’on connaît. Le tout ancré dans un quotidien à la fois fantastique et tellement banal. C’est donc là que se trouve tout l’intérêt ce one-shot, dans la magie de l’ordinaire. Everyday magic.

Sympathique aventure n’étant pas sans rappeler Batman The Animated Series ou Mad Love dans l’esprit à priori, Zatanna Everyday Magic est bien plus que ça. C’est un magnifique portrait de son héroïne, une plongée dans son quotidien avec tout ce qu’il a d’ordinaire et d’extraordinaire. Et c’est écrit avec toute la finesse et la justesse qu’on est en droit d’attendre de la part de Paul Dini. Alors si vous avez la chance d’en trouver un exemplaire à un prix abordable, jetez vous dessus sans hésiter. Ennob erutcel !

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Jeffzewanderer
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