Marvel
traverse une sorte de Teenage Age. Il suffit de voir un adolescent
sur la couverture d'un titre estampillé Marvel Now! pour se
convaincre que son contenu sera bon. Nova, Avengers Arena, All-New
X-Men, Wolverine and the X-Men... Loin de déroger à la règle,Young Avengers est le chef de fil de ce mouvement. Il y a un peu plus
d'un mois Cynok disait de la série : « Le comic moderne c’est
ça, point final. » Et il n'avait pas tort le bougre.
Kieron
Gillen est ici chez lui. Il a Kid Loki sous la main. Personnage qu'il
a écrit deux ans durant, il n'est pas prêt à s'en séparer et
c'est tant mieux. A ses côtés il a Jamie McKelvie. Le type avec qui
il a percé dans les comics et qui sait le mieux traduire ses idées
folles en image. Et c'est sans compter les trois Young Avengers
originaux, une transfuge du Vengeance de Joe Casey plus que bienvenue
et une création de Grant Morrison dont personne n'a réellement su
tirer avantage jusqu'ici. Si les ingrédients de ce cocktail sont
parfaits, leur dosage est d'une extrême justesse.
On
commencerait à en croire que Marvel offre une prime à
l'expérimentation à celui qui impressionnera le plus les foules.Matt Fraction a fait de Hawkeye son petit laboratoire personnel dans
lequel il se permet TOUT (un numéro en langage des signes a été
annoncé ce week-end...), Denis Hopeless a transformé le pitch le
plus scandaleux du relaunch (quoi que celui de Savage Wolverine dans
son genre...) en petite merveille, et maintenant Gillen fait d'un
titre jusqu'ici on ne peut plus associé à ses créateurs pour en
faire un objet totalement différent qui rend un hommage vibrant à
l'adolescence.
Dès la page récapitulative
on sent l'intelligence et le plaisir de l'équipe aux commandes. Plus
que dynamique, la double page qui lançait les festivités dans le
numéro d'introduction était jouissive. LA scène centrale de cet
épisode la surclasse en inventivité avec tellement de simplicité
que c'en est déconcertant... Et le travail de McKelvie et Mike
Norton accompagnés de Matthew Wilson aux couleurs n'y est pas pour
rien, loin s'en faut ! Ceux qui ont lu l'épisode sauront de
quoi je parle (et je me demande d'ailleurs pour quelle raison ils
lisent ces lignes !) et les autres se doivent de se procurer ce
fascicule rien que pour en admirer l'exécution.
Pour le
moment l'intrigue est des plus déroutantes, mais si elle reste motif
à des moments de fraîcheur de ce genre, je demande à rester dans
le flou autant que Gillen et sa bande pourront pondre des moments de
ce genre ! Les dialogues et les relations entre les personnages
avaient grandement aidé la série originale à trouver son publique.
Dans cette logique, le choix de Gillen à l'écriture est on ne peut
plus justifié. Maître dialoguiste, il fait des échanges entre Wiccan et Hulkling et de leur rencontre avec Kid Loki des instants
d'une finesse rare. On n'a ici affaire qu'à la moitié du cast et
les répliques qui font mouche fusent de toute part. Imaginer ce dont
le britannique sera capable une fois l'équipe au complet peut faire
trembler d'impatience.
Young Avengers #2 est à la fois
léger, innovant et parfois inquiétant. En seulement deux épisodes
cette série s'impose comme un concentré de ce qui se fait de mieux
chez Marvel et plus largement dans le médium de nos jours. Dire que
si vous n'aviez qu'un seul titre Marvel à lire ce devrait être
celui-ci peut être difficile tant la Maison des Idées porte bien
son surnom ces temps-ci. Je m'y risquerais tout de même.