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Stumptown vol.2 #1, la review

Stumptown vol.2 #1, la review

ReviewIndé
On a aimé• L’ambiance lumineuse du titre
• La modernité du propos
• Rico Renzi coloriste de génie
On a moins aimé• Pas toujours toutes les clés
• Très, trop influencé par Jessica Jones
Notre note

Courtesy of All Star Danino

Avant de débuter je vous invite à lire le Wanderer’s Treasure consacré au premier volume.

Il m’arrive d’acheter un comic book comme j’achète une boîte de tic tac. Mon caddie est déjà rempli de ce dont j’ai besoin et au moment d’arriver à la caisse, le piège, le petit morceau de gruyère qui mène à une fin tragique, les tic-tac, mentos ou autres Hollywood (je dois citer trois marques c’est la règle du CSA).

Cette semaine mon tic tac de fin de caisse s’appelle Daniel Béretzki, mascotte d’Arkham Comics qui au regard de cinq mots « Gotham Central en plus sérieux » m’a convaincu de rajouter à ma note Stumptown par Greg Rucka et Matthew Southworth, publié par Oni Press.

 

Bien que n’ayant pas lu la première série parue en 2011 Stumptown porte bien son nom, polar au tabac froid, l’histoire somme toute classique dénote par ses personnages et son enquête peu ordinaires. Dex Parios est une détective privé avec toute la panoplie, un bureau mal rangé, la gouaille désinvolte, le charisme de Cary Grant et l’audace de Burt Lancaster. La traditionnelle scène de l’arrivée du nouveau client fait office du tiers de ce numéro, normal pour un début d’histoire, oubliez par contre le noir et blanc, la pluie battante et la grande rousse aux lèvres sanglantes qui vient pleurer sur l’épaule de l’ancien flic trop vieux pour ces conneries. Stumptown est lumineux, frais, moderne sans être aseptisé pour autant, comme le canapé dans la publicité AirWick, on sait que le chien s’est oublié dessus mais un coup de spray parfum bois de la forêt et tout est comme neuf.

L’expression « Gotham Central en plus sérieux » prend tout son sens, terre à terre et presque ironique sur sa propre situation, l’enquête porte sur l’enlèvement d’une guitare. Les bases sont posées en gardant l’esprit roman de gare. Certes des éléments manquent aux non lecteurs de la première série mais ce n’est que pour courir après notre retard sur ce qui s’avère un pur moment de lecture contemporaine.

 

Si Greg Rucka s’inspire de Greg Rucka pour le trame de fond, l’écriture son personnage de Dex Parios a de sérieux airs de la Jessica Jones de Brian Michael Bendis dans sa série Alias, trop peut-être grogneront certains. Rucka découpe les coins des pièces de son puzzle pour faire durer le plaisir plus longtemps, une histoire qui en imbrique une autre, un nom craché au bord d’une discussion, un objet vaguement posé dans une case, Columbo en herbe réveillez-vous.

Matthew Southworth n’a rien à envier aux artistes typés polar, Eduardo Risso et Michael Lark accrochez-vous à vos shorts, le petit gars est comme Samsung, il copie drôlement bien ses copains. Mais c’est surtout Rico Renzi à la couleur qui éclabousse le papier par sa classe et son talent. Jouant parfaitement sur les effets de lumière et d’ambiance, le coloriste donne tout son charme au titre qui en aurait sûrement perdu si sa palette de peintre n’était pas si affutée. Si les séries CSI ont chacune un code couleur (vert, bleu ou rouge) Southworth migre entre la chaleur et le froid toujours en échappant à la crasse et la rouille.

 

Belle suprise que ce Stumptown, si l’approche est simpliste et pas mal resucée, l’ambiance et les tiroirs ne donnent qu’une envie : lire la suite et vite. Solidement écrit, dessiné et surtout colorisé, (H)Oni soit qui mal y pense qu’un titre sans grande presse n’a pas la place dans votre cabas.

Cynok
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