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Un an avec les Tortues Ninja

Un an avec les Tortues Ninja

Dossieridw
Il y a un an, au mois d'août 2011, le monde du comics était en effervescence : DC frappait un grand coup et effectuait un relaunch de 52 titres, trustant l'actualité de notre média préféré. Le bal allait être ouvert par le grand blockbluster Justice League par Geoff Johns et Jim Lee qui effectuait son grand retour sur une série régulière. Mais dans l'ombre, une autre série était relancée au numéro 1 après plusieurs années dans l'oubli. Une série mettant en scène quatre tortues avec lesquelles toute une génération a grandi à la télévision. Ces quatre frères mutants ont depuis un an beaucoup fait parler d'eux. Petit retour sur un des gros coups de coeur de la rédac' (enfin au moins de Manu et moi) de cette année, et sur ce qui nous attend pour le futur.
1. Un renouveau dans son format originel avec une ongoing de qualité
Chapitre 1

Un renouveau dans son format originel avec une ongoing de qualité

Si vous ne le savez pas encore, avant d'être une gamme de jouets avec lesquels nous avons tous joué et une série télé avec un générique que nous connaissons tous par coeur, les Teenage Mutant Ninja Turtles ont d'abord vu le jour en comics en 1984 sous la plume de Kevin Eastman et Peter Laird. Depuis la série originelle chez Mirage, la qualité en comic book n'a que rarement été au rendez-vous.  C'est donc avec une grande appréhension chez les fans qu'IDW, éditeur spécialiste de l'utilisation des licences, relançait donc les TMNT. Mais pour une fois, le relaunch pouvait faire naître une lueur d'espoir chez les lecteurs par la présence d'un des papas des tortues dans l'équipe créative : Kevin Eastman. Restait à savoir si son nom n'était pas juste présent sur la couverture pour faire vendre...

Avec le ramdam New 52, le premier numéro n'a pas eu une grosse exposition. Encore moins que Fear Itself, qui a été enterré bien avant sa conclusion tellement DC attirait toutes lumières. Et pourtant... En une semaine, le premier print et ses plus de dix variant covers ont toutes trouvées preneuses, notamment par les fans (comme moi) qui en ont pris plusieurs. Après tout, même si c'était raté, au moins les couvertures sont sympa. Mais il n'en était rien. Ce premier numéro est absolument remarquable et faisait presque oublier que la semaine d'après, Justice League débarquait dans nos bacs. Bon, quand même pas. Car Dan Duncan n'est pas Jim Lee, et Tom Waltz n'a aucunement pas la renommée de Geoff Johns. Kevin Eastman est bien crédité sur l'histoire et les layouts, et il n'est pas là que pour faire de la figuration, la patte Eastman est bel et bien présente. Dans les annotations de l'édition Ultimate tome 1, Kevin Eastman et Peter Laird expliquent le processus de création du premier single en 1984 et notamment les premières pages dans le même style que Kirby : une première planche pour présenter la situation, les personnages, et surtout faire monter la tension, suivie d'une splash page avec une scène de combat. Prenez les deux numéros #1 (de 1984 dans une réédition et celui de 2011) et comparez la composition. Tom Waltz est bien connu de la maison IDW pour avoir écrit de nombreuses adaptations de licences en comics (Silent Hill, Duke Nukem, Dead Rising...) tandis que Dan Duncan, tout fraîchement sorti de l'Academy Kubert en 2007, est quasiment un inconnu dans le circuit. Le résultat est plus que bon et surtout appuyé par une colorisation remarquable de Ronda Pattison rendant l'ensemble très cohérent. Un univers que l'on connait tous est ici réintroduit sans fausse note et sert tout autant de point d'entrée aux néophytes qu'aux fans de la première heure.

  

Des débuts lents mais solides

TMNT #1, la review

TMNT #2, la review

TMNT #3, la review

TMNT #4, la review

A tout relaunch, la question se pose : jusqu'où réinventer les origines ? Que faut il garder ? Nous sommes ici dès le début plongés dans le vif du sujet avec une bataille des rues mettant aux prises trois tortues et leur maître rat avec une bande menée par un chat. Jusque là, tout est normal me direz vous. Le premier arc composé de quatre singles sert vraiment à poser des bases solides pour une série qui souhaite s'installer dans la durée. Comment les animaux sont devenus des humanoïdes ninjas, la séparation d'un des frères et la quête des trois autres pour le retrouver, ainsi que la présentation de menaces plus profondes, tout est présent. Quatre numéros, c'est pile ce qu'il faut pour réunir l'équipe sans que cela traîne trop en longueur. L'action n'est pas toujours présente, mais cette introduction était nécessaire. L'univers est très riche et des personnages comme Casey Jones, ou April O'Neil se voient réinventés et sont réintroduits en douceur pour monter en prendre de l'importance le moment venu.

 

Le background étant posé, les choses sérieuses pouvaient enfin commencer... Mais pas avant un numéro.

 

La réincarnation au coeur des TMNT

TMNT #5, la review

Pendant l'arc introductif, à plusieurs moments des pistes concernant des notions de réincarnation ont été évoquées, laissant le lecteur un peu dubitatif. Mais avant de rentrer dans l'action et le second arc, le cinquième numéro sorti pour Noël se pose en fill-in, et pour le moment est le meilleur de la série. Une bonne partie du récit se passe dans le Japon féodal et le parallèle avec l'époque contemporaine voyant nos quatre tortues et Splinter évoluer est parfaitement maitrisé. Tout trouve un sens logique, ou tout du moins rationnel. L'apport de papa Eastman se fait énormément sentir tellement l'écriture des tortues est maitrisée tout en ayant un vent de nouveauté grâce à Waltz. Ce single n'est que la confirmation que ce titre n'est pas là pour ne faire que du fan-service et de l'exploitation facile de licence. Sa présence dans nos bacs au bout d'un an et la qualité toujours présente confirment qu'ils ne veulent pas rester dans le superficiel. Dans les numéros suivants, la réincarnation sera à nouveau abordée, un sujet de discorde entre Leonardo le leader et Donatello le scientifique, et surtout au coeur même d'une grande rivalité. Cet épisode passé, la série pouvait reprendre et plonger réellement dans l'action. Il aurait été difficile d'aborder cette thématique (qui n'est pas nouvelle dans l'histoire des tortues) par fractionnement dans les quatre premiers numéros, ce qui aurait énormément perdu de son impact.

 

Un vieil ennemi

TMNT #6, la review

TMNT #10, la review

TMNT #11, la review

La fratrie est réunie, les bandeaux colorés parfaitement amenés, la première aventure des Teenage Mutant Ninja Turtles peut enfin démarrer. Tout commence par une confrontation avec d'autres Ninjas membre d'un mystérieux groupe, le Foot Clan. Les pièces du puzzle vont alors progressivement se mettre en place : des personnages aperçus depuis le début vont prendre plus de profondeur petit à petit, d'autres vont apparaître, et ce aussi bien du côté des alliés que des ennemis. Baxter, Krang, Schredder, tous sont présents même si c'est ce dernier qui est le plus en vue dans cet arc. On a même le droit à la présence des Mousers pour un envahissement des égouts de la famille et l'enlèvement de Splinter. Le maître rat, réincarnation d'Hamato Yoshi, est en effet au centre de toutes les attentions car il est le patient zéro des essais du mutagène.

Mais il ne s'agit pas que d'une série avec des ninjas et des animaux mutants. Casey et April font partie intégrante de cet univers. Il aura fallu attendre six singles pour qu'ils se rencontrent mais derrière, toutes leurs confrontations font mouches. Il aurait pu être difficile de donner un minimum de corps et de profondeur à ces humains au milieu de personnages si charismatiques mais il n'en est rien. Si le dessin des tortues est bien plus convaincant que pour Casey et April (Duncan semblant plus à l'aise sur l'anthropomorphisme) au niveau de l'écriture il n'en est rien. Jones monte progressivement en puissance pour se dévoiler comme un véritable ami de Raphael, et allié de la fratrie. April était elle présente alors que les tortues n'étaient que des animaux de laboratoire. C'est d'ailleurs elle qui leur a donné les noms de grands artistes. La première rencontre entre la jeune étudiante scientifique (elle n'est plus reporter comme dans la série animée) et les quatre tortues est assez remarquable tant elle était également attendue. Du côté des alliés humains, on notera également la présence des Purple Dragons et d'Angel, montrant encore une fois la volonté de Waltz et Eastman d'utiliser tout ce qui a été fait dans les Tortues Ninja depuis leur création.

 

Le cinquième single est utilisé pleinement pour amener à l'affrontement final entre Splinter/Hamato Yoshi et Schredder/Oroku Saki. La tension dans les derniers singles est à son maximum. Splinter passe sur le devant de la scène pour révéler sa vraie puissance et montrer qu'il n'est pas que le catalyseur du scénario en étant porteur du mutagène. Il est au contraire LE ninja principal, celui par qui tout a commencé au Japon féodal, et celui à travers lequel les quatre tortues vivent. Le douzième single sorti en juillet conclu cet arc d'une bien belle manière bien qu'il ne soit sans réelle surprise. Beaucoup d'éléments introduits n'ont pas encore été utilisés, laissant ainsi d'énormes portes ouvertes et des possibilités pour la suite...

 

Un an après, cette série qui sentait mauvais la mauvaise utilisation de licence se révèle finalement très bonne. Ce qui était au départ une bonne surprise s'est confirmée comme étant une des ongoing marquantes de l'année. L'équipe créative composée de Kevin Eastman, Tom Waltz, Dan Duncan, et Ronda Pattison fonctionne à merveille, chacun apportant sa pierre à l'édifice pour convenir autant au nouveau lecteur qu'aux fans des TMNT. Chaque personnage est parfaitement caractérisé et a ses moments de gloire, aucun ne truste le haut de l'affiche.

 

Et la VF ?

Les Tortues Ninja ne sont pas restés de l'autre côté de l'Atlantique et ont bénéficié d'une édition française par Soleil dans un format Hardcover. Au jour d'aujourd'hui, deux tomes ont déjà vu le jour, chacun regroupant quatre singles pour un prix assez élevé de 17€ chacun. On ne peut aussi que déplorer quelques approximations de traduction et de non-sens ainsi que des erreurs dans l'édition (négligeables mais malheureusement existantes, comme les numérotations de la cover-gallery). Il faut cependant noter la rapidité de parution en France avec seulement trois mois d'écart avec la sortie du dernier single VO, ainsi qu'une très bonne promotion du premier tome couplée à l'arrivée de la future série animée qui a fait renaitre un élan de nostalgie TMNT auprès d'un très grand nombre.

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2. L'ongoing n'est pas la seule en librairie
Chapitre 2

L'ongoing n'est pas la seule en librairie

Avec une ongoing qui a trouvé son public, et une licence aussi populaire et vendeuse que les Teenage Mutant Ninja Turtles, il était normal de voir d'autres titres débarquer. Cross-Over, rééditions, Micro Series, l'année a été très riche du côté des tortues.

 

Le retour des Micro Series et crossover d'IDW

TMNT Micro Series #1 à 4, la review

TMNT Infestation, la review

Kevin Eastman et Peter Laird avaient accompagné l'ongoing originelle de 1984 par des One Single Micro Series centrés sur les tortues (ainsi qu'un sur Fugitoid). Il s'agissait de récits apportant un complément à leur série mais qui pouvaient se lire indépendamment. Le principe a été repris par IDW qui livre des Micro Series au nombre de 6 pour le moment. Après les quatre tortues compilées dans un tpb, Splinter et Casey ont été à l'honneur par la suite. Ils sont totalement dispensable pour le bon suivi de la série régulière mais sont sensé apporter un petit plus. Pour Leonardo, Michelangelo, Donatello, et Raphael, la qualité n'est pas forcément au rendez vous comme l'indique notre critique. Le fait que leur lecture ne doit pas être nécessaire pour le bon suivi de l'histoire ne doit pas pour autant les rendre inintéressants. L'absence de profondeur et la caractérisation rentrant trop dans les clichés gâchent la bonne idée de la reprise du concept des années 80.

 

Le cinquième Micro Serie consacré à Splinter est quant à lui remarquable. S'intercalant entre les dixièmes et onzièmes singles, il fait un rappel sur l'incarnation original du rat au Japon féodal, Hamato Yoshi et le traitement de cet aspect par le scénariste Erik Burnham est tout aussi bon que pour la série. Le sixième opus sur Casey Jones est dans la même veine, dans une ambiance plutôt sombre, et donnant plus de crédit au personnage. Au détour d'une case des plus fortes émotionnellement depuis le début de la série, on avait vu Casey devant la tombe de sa mère. Cet élément encore peu exploité est ici relativement bien utilisé pour approfondir son background et notamment sa relation avec son père déjà abordée dans le premier numéro. Ces deux Micro Series peuvent très bien se lire en tant que One Shot et pas uniquement en complément de l'ongoing. En espérant que le prochain donnera de la même manière plus de profondeur à April O'Neil. Quand au numéro huit, on a pu voir dans le dernier Preview qu'il sera sur Fugitoid, donnant ainsi des pistes sur la suite à venir.... Vivement !

En début d'année, IDW a lancé Infestation, son crossover constitué de one-shots de ses différentes séries. Pas besoin de tous les lire pour comprendre l'histoire ou profiter des tortues. Ne vous attendez pas à voir se croiser Optimus Prime et Leonardo donc. Tant mieux pourrait-on se dire (même si notre "nous" enfant aurait aimé voir sur papier les figurines avec lesquels on jouait ensemble, mais soyons sérieux....). Cette mini-série de deux épisodes de Tristan Jones et Mark Torres dans une ambiance Lovecraftienne se laisse agréablement lire avec comme l'ongoing de nombreuses références à la série télé ou aux jeux vidéo de notre enfance.

 

Redécouverte d'anciens numéros

Avec la licence TMNT dans la poche et une série qui fonctionne, il aurait été étonnant de ne voir des rééditions de la série originelle de Peter Laird et Kevin Eastman. Avec des premiers numéros quasiment introuvables ou à des prix bien trop élevés pour un acheteur lambda (même si les second/third print sont plus facilement abordables), pouvoir (re)découvrir les premiers numéros d'une série culte est toujours un plaisir si le travail d'édition est bien fait. 

TMNT Ultimate Collection V1, la review

TMNT Ultimate Collection V2, la review

Les TMNT Ultimate Collection (dont le troisième volume vient de sortir il y a quelques jours) est un superbe format Hardcover proche se rapprochant des Absolute autant dans la qualité de l'ouvrage que dans les bonus. Le contenu a plus que convaincu JeffZeWanderer dans ces deux reviews et nul doute que le troisième recevrait autant d'éloges. Dans les deux premiers volumes se trouvent les 11 premiers numéros de la série ainsi que les 4 Micro Series consacrées aux Tortues. Par la suite, tous les épisodes ne seront pas dans les Ultimate : une sélection des meilleurs est faite, les autres voyant le jour dans des simples TPB. Il est fort dommage de ne pouvoir ainsi compiler toute la série en un seul et même format. Le TMNT Ultimate V3 contiendra ainsi les numéros 12, 14, 15, 17 et 19 à 21 tandis que les 13, 16 et 18 se trouveront dans la gamme de TPB Classics.

 

La première série ayant été publié en Noir et Blanc, IDW lui redonne dans le même temps une seconde jeunesse avec un kiosque la proposant recolorisée par Ronda Pattison qui officie sur l'ongoing actuelle. Le challenge n'était pas seulement difficile vu le matériel originel très sombre, mais également risqué car il aurait pu dénaturer totalement l'oeuvre de Laird et Eastman. Il n'en est absolument rien, Ronda effectue un travail remarquable et la noirceur du récit est intact. C'est avant tout un très bon moyen de découvrir à moindre frais des vieux comics Teenage Mutant Ninja Turtles si l'achat des versions Ultimate est un investissement trop lourd. La colorisation a été faite dans le même esprit que la toute première fois que les Tortues sont apparues en couleur, dans Grim Jack #26 de septembre 1986. A l'époque, c'était Linda Lessmann Reinhold qui avait sorti ses pinceaux. 

Nickelodeon travaille également sur une série qui va bientôt débarquer sur les écrans US (sur laquelle je reviendrais dans la partie suivante) et dans le même temps propose des publications qui s'adressent aux plus jeunes. Donc en voyant débarquer un "100-Page Spectacular TMNT Heroes in a half shell" chez IDW avec les graphismes de la série télé, la peur de la sur-utilisation de la licence en surfant sur le succès de leur ongoing en rééditant tout et n'importe quoi était prédominante. Mais grave erreur de jugement ! Cette mini-série de trois singles reprenant les cinq premiers épisodes de la série est tout simplement géniale. Véritable madeleine de Proust, elle contient tous les éléments clés qui ont fait notre jeunesse, avec juste le générique en moins. Mais je sais bien que vous le connaissez par coeur, donc vous pouvez le chanter dans votre tête avant la lecture...Peter Laird et Kevin Eastman ne sont ni au dessin, ni au scénario, mais la série est parfaitement représentée en comic ici même, bien loin des films animés dont des screenshots sont pris et publiés dans un manga derrière comme on en voit aujourd'hui. Un premier TPB de comics issus de la série télé soigneusement choisis (et originellement publiés chez Archie) a vu le jour également, et d'autres devraient suivre dans les mois à venir.


 

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3. Les tortues crèvent l'écran
Chapitre 3

Les tortues crèvent l'écran

Si les Tortues Ninja ont réussi leur retour avec succès dans notre média préféré, elles ont été également présentes dans l'actu écran. Petit écran, grand (sic) écran, et jeux vidéo...

Nickelodeon soigne le come back

En 2009, Nickelodeon faisait l'acquisition des droits de Teenage Mutant Ninja Turtles. Après avoir fait relancer un comic-book plutôt sombre dans l'esprit original, il n'y avait rien d'étonnant de les voir réaliser une nouvelle série d'animation mais plus axée pour les enfants. Depuis son annonce, les informations tombent régulièrement et ont fait passer un peu par tous les états. L'aspect nostalgique de tous ceux qui ont grandi avec la série faisait craindre un massacre. Les technologies d'animation actuelles sont loin d'être les mêmes qu'à l'époque et les premiers visuels faisaient plus que peur. Mais après tout, si on montre le DA des années 80 à un gosse de nos jours, ne trouverait-il pas cela moche ? En prenant un peu de recul, et en acceptant ces designs et surtout qu'il doit plaire aux jeunes générations, cela peut même nous plaire. Et puis Kevin Eastman est encore derrière ce projet. Plusieurs mois d'annonces successives, qui a trouvé son apogée avec la venue de papa Eastman et Rich Magallanes, vice-président de la firme. Une conférence a eu lieu devant une salle comble de fans des tortues, avec présentation de la série et diffusion de trailers.


Avec 26 épisodes en CGI de prévus, cette série se veut un mélange de références autant de la série animée que du comics. Rien que cela se veut rassurant et pourrait contenir plusieurs niveaux de visionnages pour convenir à tous. Rien que le générique va dans ce sens : entre la musique qui reprend les sonorités que l'on connaît (après pour le côté rap, c'est normal par les temps qui courent), et le plan final qui reprend la couverture du premier numéro, on est servi. Du côté des combats, Nickelodeon a voulu soigner la réalisation et s'est pour l'occasion attaché les services d'experts en arts martiaux afin d'avoir un rendu des plus réalistes possibles (si tant soit peu voir des tortues pratiquer le ninjutsu peut être réaliste). Il doit également s'agir d'une volonté de ne pas tomber que dans la série comique, portée principalement par un Michelangelo qui crève l'écran dans les trailers. Un des trailers dévoilés met l'accent sur leurs capacités de combats.

Grande réussite du relaunch d'IDW, la caractérisation des personnages semble également un élément important de celui de Nickelodeon. La différenciation des tortues ne doit pas se faire uniquement par la simple couleur de leurs bandeaux ou par leurs armes. Il est encore tôt pour dire si ici le contrat est rempli, mais à la vue des différents trailers et notamment de la scène d'entrainement, tout semble à croire que la direction prise est la bonne. Le seul gros bémol pour le moment se trouve du côté de celle qui va être la "cinquième tortue". Non, Vénus de Milo ne fait pas son come back après le ratage de la série live de 97 The Next Mutation. On parle ici d'April O'Neil dont le rôle d'adolescente devrait s'apparenter à celui d'Oracle. Wait and see...

Bien évidemment, la sortie de la série va être accompagnée d'une gamme de jouets réalisée par Playmates, proposant aussi bien des designs récents que classiques. Ces action figures ainsi que la série trouvera une grande partie de son public auprès des jeunes adultes qui ont grandi avec la toute première série télé, nous ne pouvons espérer qu'une chose, que les enfants prennent autant de plaisir que nous à notre époque et puisse en parler à leurs petites têtes blondes dans 20 ans...

 

Un film qui fait polémique

Kevin Eastman est définitivement sur tous les fronts. Mais malheureusement, tous ne sont pas encourageants. C'est ainsi qu'un projet de film produit par Michael Bay et réalisé par Jonathan Liebesman a fait énormément couler beaucoup d'encre ces derniers mois, adoubé par Eastman lui même qui superviserait le tout. Cela aurait pu être une bonne nouvelle, et encore une fois, à défaut d'être bon, cela aurait pu être un bon nanar. On s'oriente néanmoins vers un massacre en règle. Les raisons ? Tout d'abord son titre : Ninja Turtles. On coupe la moitié de ce qui fait l'essence même de la licence, le côté Teenage et surtout Mutant. En effet Michael Bay a trouvé que ce serait une bonne idée de modifier les origines des tortues en en faisant des extra-terrestres. Malgré un tollé des adorateurs des TMNT, d'acteurs de voix des séries précédentes, il n'en démord pas et affirme que nous serions tous agréablement surpris, qu'il ne laissera pas tomber les fans. Le premier concept-art n'a rien pour nous rassurer non plus puisque même le côté "ninja" est absent. Prévu initiallement pour noël 2013, le film a depuis été repoussé à mai 2014. C'est à la fois bon signe, mais également d'autant plus risqué puisqu'il s'agira des 30 ans de la licence et un raté sera encore moins apprécié...

A défaut de s'emballer pour le film, nous attendons par contre avec hâte le documentaire Turtle Power, ou on se penche du côté des fan-films.

 

L'actu vidéo-ludique des tortues a par contre été ultra calme. Malgré quelques rumeurs qui ont été démenties et qui faisaient état d'un jeu en préparation par Rocksteady (vous savez, ceux qui ont fait des petits jeux pas connus comme Batman Arkham Asylum et sa suite Arkham City...), rien à se mettre sous la dent. Cela a été l'occasion pour nous de jeter un oeil dans le rétro et de faire un état des lieux de tous les jeux TMNT sortis jusque là dans la plus irrégulière des rubriques Comicsblog, Gaming Focus !

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4. Et pour l'année prochaine ?
Chapitre 4

Et pour l'année prochaine ?

Vous l'aurez compris, cette année a été très riche pour les Teenage Mutant Ninja Turtles et la suivante devrait tout autant l'être. Entre un comics d'une très bonne qualité, des annonces fréquentes pour la série télé, des jouets, un film qui a rarement autant fait parler, Nickelodeon a brillament ramené les TMNT sur le devant de la scène.

Le chemin est encore long pour qu'elles s'installent durablement. Le renouveau du comic doit se faire sur la durée. Bien heureusement, l'univers mitonné par Waltz/Eastman/Duncan est assez dense et riche. De nombreux éléments ont été introduits et pas encore utilisés. On a pu apercevoir Beebop et Rocksteady, mais ces derniers sont encore humains tout comme Baxter Stockgen. Krang n'a pas encore montré toute son envergure et est resté très en retrait. Tout comme April O'Neil. De plus, de par les previews, nous savons que Fugitoid va bientôt arriver. Et bien entendu, Schredder n'a pas dit son dernier mot ! Cela commencera par un Annual co-écrit et surtout dessiné par Kevin Eastman himself...

Il ne serait pas étonnant de voir débarquer un jeu vidéo adapté de la série qui va inonder les télés américaines le 29 septembre. Mais un tel jeu serait bien trop axé casual et jeune public, comme toutes les dernières productions vidéoludiques... Il est loin le temps d'un Turtles in Time de qualité, dont le remake HD n'a pas su être à la hauteur ! Bien évidemment, si l'audience suit (cela dépendra de la qualité), d'autres saisons verront le jour. Nous ne pouvons qu'espérer que ce soit le cas, puisque Kevin Eastman a d'ailleurs parlé d'introduire Casey Jones dans des hypothétiques saisons suivantes. Nous vous parlerons bien évidemment régulièrement de cette série que nous suivrons avec attention.

Et puis il reste le film. Moins on a de news, mieux on se porte, mais on ne pourra assurément pas passé à côté...

Du côté de Comicsblog, cette année a vu passé un podcast spécial TMNT, une forte présence à la Comic Con parisienne puisque Manu a pu rencontrer Eastman (je le déteste) et les tortues ont servi de fil rouge à la quotidienne, et cela a été surtout la série la plus reviewée ! Véritable coup de coeur et madeleine de Proust de la rédac' (sans être la meilleure série de l'année soyons honnête), nous espérons vous avoir convaincu sur la qualité de l'ongoing, et essayerons de faire aussi bien l'année prochaine. 

Et vous, quel bilan tenez vous des TMNT sur ces 12 derniers mois, et quelles sont vos attentes pour l'année à venir ?

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Chapitre 1

Un renouveau dans son format originel avec une ongoing de qualité

Si vous ne le savez pas encore, avant d'être une gamme de jouets avec lesquels nous avons tous joué et une série télé avec un générique que nous connaissons tous par coeur, les Teenage Mutant Ninja Turtles ont d'abord vu le jour en comics en 1984 sous la plume de Kevin Eastman et Peter Laird. Depuis la série originelle chez Mirage, la qualité en comic book n'a que rarement été au rendez-vous.  C'est donc avec une grande appréhension chez les fans qu'IDW, éditeur spécialiste de l'utilisation des licences, relançait donc les TMNT. Mais pour une fois, le relaunch pouvait faire naître une lueur d'espoir chez les lecteurs par la présence d'un des papas des tortues dans l'équipe créative : Kevin Eastman. Restait à savoir si son nom n'était pas juste présent sur la couverture pour faire vendre...

Avec le ramdam New 52, le premier numéro n'a pas eu une grosse exposition. Encore moins que Fear Itself, qui a été enterré bien avant sa conclusion tellement DC attirait toutes lumières. Et pourtant... En une semaine, le premier print et ses plus de dix variant covers ont toutes trouvées preneuses, notamment par les fans (comme moi) qui en ont pris plusieurs. Après tout, même si c'était raté, au moins les couvertures sont sympa. Mais il n'en était rien. Ce premier numéro est absolument remarquable et faisait presque oublier que la semaine d'après, Justice League débarquait dans nos bacs. Bon, quand même pas. Car Dan Duncan n'est pas Jim Lee, et Tom Waltz n'a aucunement pas la renommée de Geoff Johns. Kevin Eastman est bien crédité sur l'histoire et les layouts, et il n'est pas là que pour faire de la figuration, la patte Eastman est bel et bien présente. Dans les annotations de l'édition Ultimate tome 1, Kevin Eastman et Peter Laird expliquent le processus de création du premier single en 1984 et notamment les premières pages dans le même style que Kirby : une première planche pour présenter la situation, les personnages, et surtout faire monter la tension, suivie d'une splash page avec une scène de combat. Prenez les deux numéros #1 (de 1984 dans une réédition et celui de 2011) et comparez la composition. Tom Waltz est bien connu de la maison IDW pour avoir écrit de nombreuses adaptations de licences en comics (Silent Hill, Duke Nukem, Dead Rising...) tandis que Dan Duncan, tout fraîchement sorti de l'Academy Kubert en 2007, est quasiment un inconnu dans le circuit. Le résultat est plus que bon et surtout appuyé par une colorisation remarquable de Ronda Pattison rendant l'ensemble très cohérent. Un univers que l'on connait tous est ici réintroduit sans fausse note et sert tout autant de point d'entrée aux néophytes qu'aux fans de la première heure.

  

Des débuts lents mais solides

TMNT #1, la review

TMNT #2, la review

TMNT #3, la review

TMNT #4, la review

A tout relaunch, la question se pose : jusqu'où réinventer les origines ? Que faut il garder ? Nous sommes ici dès le début plongés dans le vif du sujet avec une bataille des rues mettant aux prises trois tortues et leur maître rat avec une bande menée par un chat. Jusque là, tout est normal me direz vous. Le premier arc composé de quatre singles sert vraiment à poser des bases solides pour une série qui souhaite s'installer dans la durée. Comment les animaux sont devenus des humanoïdes ninjas, la séparation d'un des frères et la quête des trois autres pour le retrouver, ainsi que la présentation de menaces plus profondes, tout est présent. Quatre numéros, c'est pile ce qu'il faut pour réunir l'équipe sans que cela traîne trop en longueur. L'action n'est pas toujours présente, mais cette introduction était nécessaire. L'univers est très riche et des personnages comme Casey Jones, ou April O'Neil se voient réinventés et sont réintroduits en douceur pour monter en prendre de l'importance le moment venu.

 

Le background étant posé, les choses sérieuses pouvaient enfin commencer... Mais pas avant un numéro.

 

La réincarnation au coeur des TMNT

TMNT #5, la review

Pendant l'arc introductif, à plusieurs moments des pistes concernant des notions de réincarnation ont été évoquées, laissant le lecteur un peu dubitatif. Mais avant de rentrer dans l'action et le second arc, le cinquième numéro sorti pour Noël se pose en fill-in, et pour le moment est le meilleur de la série. Une bonne partie du récit se passe dans le Japon féodal et le parallèle avec l'époque contemporaine voyant nos quatre tortues et Splinter évoluer est parfaitement maitrisé. Tout trouve un sens logique, ou tout du moins rationnel. L'apport de papa Eastman se fait énormément sentir tellement l'écriture des tortues est maitrisée tout en ayant un vent de nouveauté grâce à Waltz. Ce single n'est que la confirmation que ce titre n'est pas là pour ne faire que du fan-service et de l'exploitation facile de licence. Sa présence dans nos bacs au bout d'un an et la qualité toujours présente confirment qu'ils ne veulent pas rester dans le superficiel. Dans les numéros suivants, la réincarnation sera à nouveau abordée, un sujet de discorde entre Leonardo le leader et Donatello le scientifique, et surtout au coeur même d'une grande rivalité. Cet épisode passé, la série pouvait reprendre et plonger réellement dans l'action. Il aurait été difficile d'aborder cette thématique (qui n'est pas nouvelle dans l'histoire des tortues) par fractionnement dans les quatre premiers numéros, ce qui aurait énormément perdu de son impact.

 

Un vieil ennemi

TMNT #6, la review

TMNT #10, la review

TMNT #11, la review

La fratrie est réunie, les bandeaux colorés parfaitement amenés, la première aventure des Teenage Mutant Ninja Turtles peut enfin démarrer. Tout commence par une confrontation avec d'autres Ninjas membre d'un mystérieux groupe, le Foot Clan. Les pièces du puzzle vont alors progressivement se mettre en place : des personnages aperçus depuis le début vont prendre plus de profondeur petit à petit, d'autres vont apparaître, et ce aussi bien du côté des alliés que des ennemis. Baxter, Krang, Schredder, tous sont présents même si c'est ce dernier qui est le plus en vue dans cet arc. On a même le droit à la présence des Mousers pour un envahissement des égouts de la famille et l'enlèvement de Splinter. Le maître rat, réincarnation d'Hamato Yoshi, est en effet au centre de toutes les attentions car il est le patient zéro des essais du mutagène.

Mais il ne s'agit pas que d'une série avec des ninjas et des animaux mutants. Casey et April font partie intégrante de cet univers. Il aura fallu attendre six singles pour qu'ils se rencontrent mais derrière, toutes leurs confrontations font mouches. Il aurait pu être difficile de donner un minimum de corps et de profondeur à ces humains au milieu de personnages si charismatiques mais il n'en est rien. Si le dessin des tortues est bien plus convaincant que pour Casey et April (Duncan semblant plus à l'aise sur l'anthropomorphisme) au niveau de l'écriture il n'en est rien. Jones monte progressivement en puissance pour se dévoiler comme un véritable ami de Raphael, et allié de la fratrie. April était elle présente alors que les tortues n'étaient que des animaux de laboratoire. C'est d'ailleurs elle qui leur a donné les noms de grands artistes. La première rencontre entre la jeune étudiante scientifique (elle n'est plus reporter comme dans la série animée) et les quatre tortues est assez remarquable tant elle était également attendue. Du côté des alliés humains, on notera également la présence des Purple Dragons et d'Angel, montrant encore une fois la volonté de Waltz et Eastman d'utiliser tout ce qui a été fait dans les Tortues Ninja depuis leur création.

 

Le cinquième single est utilisé pleinement pour amener à l'affrontement final entre Splinter/Hamato Yoshi et Schredder/Oroku Saki. La tension dans les derniers singles est à son maximum. Splinter passe sur le devant de la scène pour révéler sa vraie puissance et montrer qu'il n'est pas que le catalyseur du scénario en étant porteur du mutagène. Il est au contraire LE ninja principal, celui par qui tout a commencé au Japon féodal, et celui à travers lequel les quatre tortues vivent. Le douzième single sorti en juillet conclu cet arc d'une bien belle manière bien qu'il ne soit sans réelle surprise. Beaucoup d'éléments introduits n'ont pas encore été utilisés, laissant ainsi d'énormes portes ouvertes et des possibilités pour la suite...

 

Un an après, cette série qui sentait mauvais la mauvaise utilisation de licence se révèle finalement très bonne. Ce qui était au départ une bonne surprise s'est confirmée comme étant une des ongoing marquantes de l'année. L'équipe créative composée de Kevin Eastman, Tom Waltz, Dan Duncan, et Ronda Pattison fonctionne à merveille, chacun apportant sa pierre à l'édifice pour convenir autant au nouveau lecteur qu'aux fans des TMNT. Chaque personnage est parfaitement caractérisé et a ses moments de gloire, aucun ne truste le haut de l'affiche.

 

Et la VF ?

Les Tortues Ninja ne sont pas restés de l'autre côté de l'Atlantique et ont bénéficié d'une édition française par Soleil dans un format Hardcover. Au jour d'aujourd'hui, deux tomes ont déjà vu le jour, chacun regroupant quatre singles pour un prix assez élevé de 17€ chacun. On ne peut aussi que déplorer quelques approximations de traduction et de non-sens ainsi que des erreurs dans l'édition (négligeables mais malheureusement existantes, comme les numérotations de la cover-gallery). Il faut cependant noter la rapidité de parution en France avec seulement trois mois d'écart avec la sortie du dernier single VO, ainsi qu'une très bonne promotion du premier tome couplée à l'arrivée de la future série animée qui a fait renaitre un élan de nostalgie TMNT auprès d'un très grand nombre.

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Apteis
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