Cette fois ça y est. Le chef d'oeuvre de Scott Snyder et Greg Capullo, débuté il y a 11 mois maintenant, touche à sa fin avec Batman #11, véritable lettre d'amour au Chevalier Noir, à son univers, à son passé et tout ce qu'il représente. Nous annoncions ce run comme un petit bout d'histoire il y a un peu moins d'un an et nous sommes fiers aujourd'hui de nous apercevoir que l'équipe artistique a tenue toutes ses promesses, avant d'attaquer le très attendu retour du vilain le plus aimé de tous les temps : le Joker...
Si le numéro 10 avait divisé le lectorat de Batman en deux, en raison d'une révélation trop convenue pour certains, malgré l'approche ultra-méthodique de celle-ci, ce onzième numéro vient mettre les points sur les "i" en 3 temps. Celui du règlement de compte, celui du doute et enfin, le temps des regrets.
C'est d'ailleurs dans cet enchaînement de temps forts parfaitement maitrisés que le scénariste fait montre de tout son talent, lui qui persiste à ne jamais nous décevoir.
D'un combat mené de main de maître rythmé par des dialogues rappellant la scène finale de Warrior (avec Tom Hardy, tiens tiens) à la magnifique conclusion toute en retenue d'un arc colossal en passant par une scène mémorable dans la Batcave, rien n'est à jeter, rien n'est en trop dans ce numéro.
Préparant le futur comme il se doit, Scott Snyder s'épargne d'ailleurs le fait de mettre un point final à la menace des Hiboux, que l'on aura plaisir à redécouvrir dans quelques années, avec autant de panache espérons-le...
Greg Capullo, critiqué depuis Septembre dernier pour sa retenue à livrer toute la mesure de son talent intrinsèque au sein d'un titre mainstream, rentre ici dans le panthéon des plus grands dessinateurs de Batman. Ne passons pas par quatre chemins, d'autant qu'il l'avait annoncé il y a un long moment maintenant sur ses différents réseaux sociaux : ce numéro est son plus beau travail depuis son arrivée à la tête des aventures du Dark Knight.
Découpage, mise en scène, story-telling, détails des crayonnés et couverture sublime font de ce onzième numéro une véritable démonstration de ses capacités, lui qui s'apprête à enfin "donner sa pleine mesure" (c'est lui qui le dit) avec l'arrivée prochaine du Joker, après avoir laissé le flambeau le temps d'un numéro à l'adorable et jeune mariée Becky Cloonan...
Rafael Albuquerque, qui livre là son dernier back-up, déçoit en revanche quelque peu, lui qui est capable de bien plus mais qui plie sous le poids du rendement, devant la charge de travail que lui demande American Vampire (l'autre série phare de Scott Snyder, qui rentre ce mois-ci dans son arc le plus capital). Pas de panique toutefois, le travail est fait et bien fait, et l'efficacité du scénario facilite la tâche d'un dessinateur qui semble en bout de course, rien d'alarmant.
Malgré une facilité déconcertante lors de la conclusion d'un arc qui aura remplit son rôle d'ascensceur émotionnel pendant près d'un an, ce Batman #11 est l'expression d'un talent combiné incroyable. Scott Snyder et Greg Capullo sont désormais rentrés dans l'histoire de Batman et le futur semble radieux pour un duo qui s'est somme toute très bien trouvé. Qu'on se le dise : Batman ne fait que commencer et le numéro 13 est déjà le prochain rendez-vous majeur du héros qui nous aura définitivement passionné en 2011 et en 2012. Pourvu que ça dure...
