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5 Ronin, la review

5 Ronin, la review

ReviewPanini
On a aimé• Un concept original
• Des artistes impliqués
• L'ère Edo magnifiée
On a moins aimé• Des histoires inégales
• Des personnages méconnaissables
Notre note

5 Ronin est une oeuvre expérimentale. Aussi bien du côté des Américains et de Marvel qui aborde ici une époque et une ambiance qu'ils avaient presque délaissée aujourd'hui, que du côté des Français et de Panini Comics qui livre ici un OVNI d'édition. En effet, publié à la fois dans la gamme 100% Marvel et Best Of Marvel (dans une version plus luxueuse), 5 Ronin a été décliné en 5 couvertures, chacune propre à un des personnages abordés dans ce recueil de one-shots, tandis que l'édition la plus luxueuse reprend, elle, la couverture de l'édition reliée V.O.
Mais au-delà d'une publication aussi exceptionnelle que judicieuse, le titre qui nous intéresse aujourd'hui possède bien d'autres qualités à mettre en avant.

Passée relativement inaperçue en V.O, 5 Ronin se paye donc ici le luxe d'une édition Française qui ne pourra qu'attirer l'oeil des futurs acheteurs dans les rayons. Peter Milligan, scénariste des 5 chapitres composant la série ne s'en plaindra, lui qui est parti chercher une herbe plus verte du côté de DC Comics depuis le relaunch de septembre dernier.
Le premier chapitre à composer cette histoire est d'ailleurs le plus vendu outre-atlantique, non pas seulement parce qu'il est logique de commencer une série par son premier numéro, mais parce qu'il met en scène Wolverine, fervent connaisseur du pays du soleil levant.

Dessiné par Tomm Coker, ce premier essai fait la part belle à un graphisme aussi violent que racé. Si le scénario et les dialogues n'offrent pas une belle vitrine au griffu pour son retour au Japon, c'est bel et bien le talent de Coker qui saute aux yeux. Certainement pas le chapitre le plus marquant, notamment en raison d'un coup de théâtre qui ne fonctionne pas et une absence totale des motivations des différents protagonistes. Si Peter Milligan avait réussi à merveilles à placer son contexte en début de chapitre, l'intrigue centrée autour du (des?) griffu(s) ne passionne pas. Pire, elle ennuie.

Second chapitre, consacré à Hulk. Si beaucoup de lecteurs auront du mal à voir le parallèle entre le Bruce Banner classique et celui dépeint ici, c'est parce qu'il n'est jamais question d'un scientifique ou d'un rat de laboratoire, mais d'un personnage aux antipodes de sa version originale. Peu aidé par un Dalibor Talajic (dessin) beaucoup moins inspiré qu'à l'accoutumée, ce second chapitre prouve en revanche que Peter Milligan n'a pas son pareil en ce qui concerne le non-dit. Son personnage vit dans le silence et transpire la crainte, aussi bien celle qu'il peut s'inspirer à lui-même que celle ressentie par ses interlocuteurs. Une pluie de détails vient d'ailleurs justifier le propos du Britannique, qui retrouve ici de sa superbe après un premier chapitre très peu inspiré.

Troisième numéro, tournant pour 5 Ronin puisqu'il sonne le début d'histoires entremêlées et de qualité. Le Punisher en est le sujet et à l'inverse de ses collègues solitaires des deux premiers numéros, Frank Castle est ici fidèle à lui-même. Armes à feu (que Peter Milligan replace habilement dans le contexte historique de l'ère Edo), ultra-violence, drame familial et règlements de compte silencieux sont de mises, pour notre plus grand plaisir. Ajoutez à cela le dessin impeccable de Laurence Campbell et vous obtenez un cocktail détonnant, à l'image du Punisher. Brillant ! 

Quatrième acte : Psylocke. Mis en images par un Goran Parlov que l'on a connu plus inspiré,  ce chapitre offre un regard intéressant sur la prostitution de l'ère Meiji, symbolisée par une Betsy Braddock aussi forte que passionnante. Wolverine y fait un caméo intéressant, conférant à Ronin le statut d'oeuvre chorale globale, où ses personnages se croisent pour mieux faire vivre leurs récits personnels. Plus politisé que ses confrères, ce chapitre s'intéresse à l'immigration au Japon, notamment des Anglais, particulièrement diabolisés à la fin du 19ème siècle. Malgré un dessin discutable donc, ces quelques pages à huit-clos au milieu des filles de joie parviennent donc à cultiver et à faire passer un message fort sous couvert de réinterprétation super-héroïque...

Dernier chapitre pour la série qui referme ici ses portes en compagnie de l'effrayant Deadpool. Toujours aussi déviant, Wade Wilson conclut cette épopée en terre Japonaise de façon tout à fait réussie, à l'aide notamment du dessin efficace de Leandro Fernandez. Le scénariste usant de la schizophrénie supposée du personnage trouve ici une manière habile de dérouler son récit, perdant le lecteur autant que son héros peut l'être lui-même, avant de clore sa mini-série avec poésie, faisant le lien entre ses 5 récits désormais tous liés. 

Du côté de l'édition Best Of Marvel, on peut signaler l'effort de Panini Comics de livrer une avalanche de bonus allant de l'intégralité des couvertures variantes en passant par les recherches des différents dessinateurs du titre. A vous de juger maintenant si le jeu en vaut suffisamment la chandelle pour dépenser un peu plus de 18€ pour acquérir un titre également proposé autour de 13€ en librairie... De notre point de vue, l'édition 100% Marvel possède toutefois un nombre d'arguments suffisant pour vous séduire, à moins que ne soyez amateurs que des plus beaux objets.

5 Ronin est donc à la fois un bel bien OVNI, autant qu'un appel au voyage vers une époque rarement abordée dans l'histoire des Comics. On regrettera toutefois un traitement très inégal entre les différents personnages, faisant notamment du chapitre sur Wolverine le moins passionnant d'entre tous. Comment également ne pas souligner l'effort de Panini Comics, qui prouve ici un véritable savoir faire dans l'édition, proposant le titre dans 6 éditions différentes, véritable cadeau à tous les lecteurs. A vous maintenant de choisir celle qui vous conviendra le plus, vous n'avez que l'embarras du choix ! 

Sullivan
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