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The Shadow #1, la review

The Shadow #1, la review

Reviewdynamite
On a aimé• C'est du vrai pulp
• Un héros mythique rendu accessible à tous
• Dessin efficace...
On a moins aimé• ... malgré quelques imperfections
• C'est du Ennis, vous êtes sûr ?
• Convainc sans enthousiasmer
Notre note

The Shadow est sans doute le plus connu des héros pulps, ces magazines de magazine bon marchés aujourd’hui disparus. Ce personnage, sorte de proto-Batman a eu droit à des adaptations à la radio, au cinéma et bien sûr en comics, l’une des plus reconnues étant Shadow : Blood And Judgement par Howard Chaykin (American Flagg, Bite Club). Aujourd’hui c’est Dynamite, le nouveau spécialiste de l’exploitation (qui a dit surexploitation ?) de licences rétro qui nous livre une nouvelle série à la gloire du héros, réalisée par Garth Ennis (Preacher, The Boys) et Aaron Campbell (Green Hornet Year One, Sherlock Holmes Year One).

Meet The Shadow

The Shadow Comicsblog Critique

Et le premier point à souligner c’est que ce titre est parfaitement accessible pour tous ceux qui ne connaissent pas The Shadow. En effet, si on n’a pas droit à une histoire de style « year one » (soit la genèse du héros), Ennis part néanmoins du principe que pour le grand public The Shadow c’est une silhouette, une écharpe, le pouvoir de voir le futur des gens et une paire de pistolets. Pas plus.

Ainsi le scénariste s’efforce essentiellement dans ces 22 premières pages de planter l’univers de son personnage, de nous en présenter les grandes lignes. Et il le fait efficacement. The Shadow alias Lamont Cranston est un riche playboy le jour (mais pas aussi vain qu’un Bruce Wayne), un justicier impitoyable la nuit. Et un enfoiré tout le temps (désolé pour la vulgarité, mais il faut bien ça pour caractériser le personnage). Il est acoquiné avec Margo Lane, mais leur relation laisse perplexe, entre romance unilatérale et tension. Je t’aime, moi non plus en quelque sorte. En pire.

L’univers est celui de l’Amérique juste avant la Seconde Guerre Mondiale, alors que le  monde est une poudrière prête à exploser. Cette période est chère à Ennis (voir ses minis séries Battlefields entre autres), qui pour l’occasion semble s’intéresser aux évènements dans le Pacifique. On a ainsi droit à un récapitulatif des horreurs commises par l’armée impériale japonaise en Chine en guise d’introduction aussi déconcertante que peu ragoûtante (mais sans complaisance non plus, ni trash gratuit). Et on devine que le premier arc devrait tourner autour d’une histoire entre espionnage et chasse au trésor. A voir.

Efficace, mais…

The Shadow Comicsblog Critique

Cependant ce qui surprend le plus c’est que ce titre ne ressemble pas à un comic de Garth Ennis. Certes l’univers, entre film de guerre et polar noir (saupoudré de pulp bien sûr) correspond bien à l’auteur. Mais on ne retrouve pour ainsi dire aucune des caractéristiques habituelles de son travail. Comprenez qu’il n’y a pas d’ultra violence trash, ni d’humour noir décapant souvent engendré par celle-ci. Il n’y a pas de satire politique ni sociale. Et il n’y a pour l’instant pas non plus cette subtilité et cette humanité qu’on discerne habituellement sous les provocations du scribe écossais.

Pour l’instant il se contente d’écrire une lettre d’amour aux pulps, juste assez modernisée pour l’époque. Du coup ce n’est pas mauvais, loin de là, mais quand on attendait du Ennis, on reste un peu sur sa faim. Et ça manque un peu d'âme.

Au dessin Aaron Campbell est efficace. Son style sobre et rétro colle bien au personnage, ainsi qu’à son univers. Il faut dire qu’il avait eu l’occasion de s’entraîner avec Green Hornet (que The Shadow a inspiré). C’est très propre, entre Francesco Francavilla (Zorro, Detective Comics) et Tommy Lee Edwards (Turf, 1985). On regrettera seulement que les hommes en costumes se ressemblent un peu tous (ce qui a provoqué une grossière erreur de colorisation). Et certaines transitions d’une case à l’autre un peu houleuse, venant ternir un storytelling autrement très convaincant.

The Shadow #1 est donc un bon titre, qui devrait plaire aux fans de pulps comme à ceux qui découvriraient le personnage. Mais il n’est pas non plus enthousiasmant, Ennis semblant écrire avec le frein à main, chercher sa voix. Et le dessin est l’image du reste : solide, sans plus. A suivre donc, mais avec circonspection.


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Jeffzewanderer
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