La représentation des enfers qui nous est livrée ici est également très juste, ne tombant pas dans le poncif judéo-chrétien tout feu tout flamme, mais au contraire comme étant un univers parallèle figé fait des souvenirs et des perceptions visuelles du monde des vivants. Nos héros se retrouvent donc dans des endroits qu’ils ont déjà visité : Londres, la ferme de Zola, mais où des êtres écorchés et autres formes humanoïdes jaillissent du décor dans une vision de cauchemar.
L’action est bien évidemment au rendez-vous avec une scène qui fait particulièrement écho à celle que nous avons pu voir dans le premier numéro sorti en septembre dernier (et bientôt visible pour nos amis lecteurs de VF grâce à Urban Comics le 30 mai) : notre guerrière amazone sait se battre et nous le montre une fois de plus à grand coup d’épée, et son ami Hermès n’est pas en reste.
Rajoutons à cela si vous le voulez bien un cliffhanger du feu de dieu (et c’est un jeu de mot qui s’impose, croyez-moi) pour le moins inattendu, où le terme d’«Homérique» prend littéralement tout son sens et où l’essence même du personnage n’a que trop rarement été montrée en 70 ans de carrière comme c’est le cas ici.
Les enfants, j’en frémis de bonheur.
Ce huitième numéro de Wonder Woman est donc le bijou du mois si l’on veut bien parler de comics en matière de personnage féminin dans un rôle titre. Alors que certaines minettes continuent désespérément de montrer leurs atouts pulmonaires au fil des numéros, notre fière Wondie continue parallèlement de regagner ses galons de membre incontestable de la Trinité grâce à un Brian Azzarello déroutant mais inspiré et un Cliff Chiang qui adapte réellement son dessin à la vision sans concession de son scénariste.