Cela fait quelques numéros maintenant que Nick Spencer a décidé de mettre de côté la trame principale de son histoire pour nous faire faire un tour d'horizon du monde mutant dans son ensemble et de ses différents acteurs. Après s'être concentré sur Quicksilver et Karen Grant/Jean Grey, l'auteur s'attarde dans un camp d'isolement de mutants dans lequel on retrouve entre autres Storm et Colossus. Petite critique d'un nouvel épisode loin de Kitty Pride et ses X-Men.
En
soit, il ne se passe pas grand chose dans ce numéro. L'épisode
revient au tout début du run de Spencer, au moment de l'annonce par
les autorités que les mutants ne sont que le résultat d'une
expérience génétique menée par le gouvernement américain il y a
des dizaines d'années. On y assiste ainsi à la réaction à
l'annonce des mutants de Camp Angel, le camp abritant Tornade et
Colossus. L'occasion de découvrir la vie dans les camps et savoir ce
que sont devenus les deux anciens X-Men qui selon toute évidence
vont bientôt reprendre du service. Comme Hickman sur ses Ultimates,
Spencer ne raconte pas l'histoire d'une équipe mais celle d'un monde
qui fait face à des événements aussi inattendus que terribles. Bien
que le numéro s'ouvre sur lui, le mutant à la peau d'acier
n'apparaît que sur deux pages. Torturé, il fait face à deux agents
propres sur eux lui tenant des propos pour le moins obscures qui
d'une façon ou d'une autre préfigurent certainement certains
éléments scénaristiques futurs. Le reste de l'histoire se
concentre sur le directeur de Camp Angel et sur Ororo. Pour la
première fois en neuf numéros on a enfin affaire à un représentant
de la race humaine honorable. La relation que le directeur du camp
entretien avec ses hommes et la déesse africaine trace les contours
d'un homme respectable qui croit en l'avenir. En quelques pages et
sans jamais quitter les murs du camp, Nick Spencer traduit tout
l'impact du changement de paradigme à l'origine de son run sur le
quotidien des mutants et détruit d'un revers de main tout espoir de
coéxistence pacifique entre les deux espèces ! Le scénariste nous
offre dans la foulée le pendant Ultimate du Mohawk de Tornade. Un
style capillaire qui risque de partager les fans...
Paco Medina
est capable de pondre des sentinelles aux détails bluffant comme en
témoigne l'illustration plus haut, et des personnages aussi lisse
que peut l'être le Surfer d'Argent. Au-delà de ça, son trait colle
parfaitement au ton de l'histoire.
Avant
que Wood ne reprenne la série, Nick Spencer place chacun de ses pions
sur l'échéquier géant que représente l'univers Ultimate. Si Brian
Wood compte centrer son run sur Kitty Pride et son équipe, le
scénariste actuel s'occupe de réunir cette équipe en redéfinissant
les personnalités de chaque X-Man. Une initiative pas inintéressante
qui sert d'alternative efficace aux mini du genre Ultimate Hawkeye.
Il n'y a maintenant plus qu'à espérer que l'auteur en ai fini avec
son tour du monde mutant et boucle rapidement son histoire débutée
il y a neuf épisodes. L'heure tourne monsieur Spencer !