Home Brèves News Reviews Previews Dossiers Podcasts Interviews WebTV chroniques
ConnexionInscription
Ghost Rider : L'Esprit de Vengeance, la critique

Ghost Rider : L'Esprit de Vengeance, la critique

ReviewCinéma
On a aimé
On a moins aimé
Notre note

Il y a des films comme ça, que l'on attend vraiment pas. Parce que le sujet ne nous intéresse pas, parce qu'on a eu des déceptions auparavant, parce que ce n'est pas alléchant, et parfois un peu de tout ça. C'était le cas de Ghost Rider : Spirit of Vengeance. Avec un précédent opus (même si celui-ci ne se veut être pas le second) réellement au ras des pâquerettes, raté, et un budget et des ambitions au même niveau pour celui-ci, le dernier Nicolas Cage n'annonçait rien de bon. Et c'est pourquoi en allant le voir hier soir avec SullivanAlfro et Jeff, on partait un peu à reculons, hésitant à plusieurs reprises à quitter la salle pour aller voir autre chose avant le lancement du film. Et pourtant ç'aurait peut-être été une erreur !

Attention aux quelques spoilers qui émaillent les paragraphes ci-dessous ! 

Cinq ans après un Ghost Rider qui a laissé des traces dans la psyché de nombreuses personnes, il était difficile de faire revenir le Rider au cinéma en grandes pompes, et c'est pourquoi la production à décidé de faire autrement. Quitte à produire un film qui pâtirait déjà a priori de la réputation du précédent, autant faire les choses bien et risquer un échec total, avec à la clé l'espoir de surprendre agréablement. C'est pourquoi Marvel Knights, habitués du genre (on leur doit déjà Punisher War Zone), a confié la réalisation et les pleins pouvoirs aux deux trublions que sont Mark Neveldine et Brian Taylor. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce sont les deux hommes qui se cachent derrière le déjanté Hyper tension et son improbable suite, ainsi que derrière le conceptuel Ultimate Game. Autant dire qu'avec eux on pouvait s'attendre à tout, mais craindre un contrôle ou une censure des studios. Ce ne fut pas le cas.

Le film, qui s’avérera sans temps mort même si Jeff a réussi à s'y ennuyer (!), s'ouvre directement sur une scène en situation dans un monastère. Un moine un peu particulier, Moreau (le génialissime Idris Elba) vient supplier ses frères de le laisser protéger "l'enfant et sa mère" à l'aide du Rider, sans quoi il sera condamné. Le monastère est attaqué, la femme et l'enfant s'enfuient, et une course-poursuite s'engage, à la fin de laquelle Moreau finira par plonger dans un ravin au ralenti, se retournant tout de même une dernière fois pour tirer sur ses assaillants. On est directement plongés dedans. Un générique s'ensuit dans lequel le Johnny Blaze brise le quatrième mûr de façon plutôt amusante pour nous expliquer sa situation et comment il en est arrivé là. Bye bye le premier opus, le générique le remplace et sert d'intro au personnage. Plus tard dans le film, une scène similaire reviendra couper l'action pour nous expliquer les objectifs du Diable, et ses différentes incarnations, suggérant entre autre Mussolini, Staline et Jerry Springer...

Après ça le scénario est des plus simples : Moreau n'est pas mort et retrouve Johnny Blaze en Europe de l'Est. Il lui propose un marché : protéger l'enfant de la menace Diabolique pendant les quelques prochains jours, et être débarrassé de son démon intérieur en échange. Le Rider est alors relâché dans la nature pour 1h30 d’enchaînement de poursuite et d'action, avec cependant un léger ralentissement aux deux tiers du film.

Si le scénario est très peu développé, c'est qu'il n'était pas d'une grande utilité pour Taylor et Neveldine qui utilisent le personnages, les acteurs et le décor épuré de l'Europe de l'Est pour nous livrer un film complètement déjanté, second degré et expérimental, s'inspirant fortement des jeux vidéos. On se retrouve alors avec des massacres à la chaîne (littéralement), des headshots bien froids dignes des FPS les plus célèbres, des explosions et de l'armement à gogo, des changements de vues selon les personnages impliqués (et on pense ici au vilain créé à mi-parcours), et même des bugs ! Le tout retranscrit par une vidéo léchée mais un montage épileptique qui enchaîne les scènes de façon assez sèche, s'affranchissant de passages inutiles.

Si le budget était réduit, l'équipe du film y a tiré un avantage certain en ne proposant que des décors épurés propices à une destruction nette, des effets spéciaux minimalistes mais absolument efficaces, et en conservant une bonne partie de l'argent pour acheter l'alcool et la drogue qu'il a fallu ingérer pour obtenir ce résultat improbable. Certaines scènes sont en effet totalement impromptues, comme une partie des dialogues, et Nicolas Cage a réellement pété un plomb, nous rappelant Jim Carrey dans The Mask, ou les Tex Avery dont ce dernier s'inspire. 

Pour finir, parlons de la 3D (sic). Si comme beaucoup nous sommes excédés par cette mode de mettre de la 3D partout, tout en le faisant souvent mal, nous avouerons ici qu'elle est plutôt bien intégrée et absolument pas gênante. Cependant nous ne lui avons pas non plus trouvé une grande utilité.

Série B totalement assumée, grasse, débile mais pas pour autant débilitante, Ghost Rider : L'esprit de Vengeance déplaira à beaucoup de monde, mais les amateurs du style y trouveront leur compte et ne pourront que se réjouir devant la liberté des réalisateurs et l'apparente jouissance qu'a eu toute l'équipe à le tourner. Mention spéciale à notre Christophe Lambert national qui n'aura ici malheureusement pas eu l'occasion de se servir de son épée comme il le souhaitait.

Note : 3/5*

*Note calculée sur la moyenne des notes de Jeff (1,5), Alfro (3,5), Sullivan (3,5) et Manu (3,5).

Manu
est sur twitter
à lire également
Commentaires (16)
Vous devez être connecté pour participer