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Ghostopolis, la review

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Notre note

Ghostopolis  est un O.V.N.I.  du monde de la bande-dessinée américaine. Plutôt destiné à un jeune public mais qui convient tout à fait à un lectorat plus « adulte » ,  se définissant comme un conte philosophique mais qui ne lésine pas sur les blagues légères, ce  graphic novel de Doug TenNapel aime brouiller les cartes. Saluons donc Milady pour avoir eu l’audace de le publier, dans une très belle édition au demeurant.



Un spectre d’émotions

TenNapel nous narre une histoire peu banale, celle d’un petit garçon atteint par une maladie incurable (n’y voyez pas de lien avec le quasi-parfait Joe The Barbarian de Grant Morrison et Sean Murphy) qui est envoyé par erreur dans l’au-delà lorsqu’un chasseur de fantôme dépressif commet une bévue alors qu’il pourchassait un squelette de cheval. Le jeune héros va alors rencontrer en ces lieux très étranges des personnages hétéroclites comme un Général américain de la Guerre Civile qui a la fâcheuse tendance à toujours trahir son camp,  son grand-père mais qui est plus jeune que lui ou encore une figure messianique qui a pris la forme d’un aviateur géant. Et sous l’apparent délire et la légèreté du ton, il y a un réel message sur l’acceptation de sa mortalité et sur la nécessité de grandir. Mais au lieu d’un discours lourd et pompeux, le scénariste a l’intelligence de nous transmettre son message à grand renfort d’émotions, choisissant toujours de s’adresser à notre corde sensible sans pour autant tomber dans un pathos indigeste, ce conte est toujours juste sachant quand distiller humour ou scène dramatique. On sent tout de même qu’il restreint ses délires pour ne pas perdre son fil narratif, mais au détriment parfois de certaines idées qui restent sous-exploitées. Mais le fait qu’il ait voulu privilégier la facilité d’accès de son œuvre peut difficilement être blâmée.

La momie sort de ses bandelettes

Et comme Doug  TenNapel assure aussi la casquette de dessinateur, ici c’est le délire complet. D’ailleurs on sent parfaitement qu’il approfondi son univers étrange par des détails souvent grotesques  et hilarants en arrière-plan. Le côté très mignon tout choupinou contraste avec la profondeur du sujet et aide à faire passer la pilule. Ces zombies et autres momies n’ont jamais été aussi peu effrayants que sous son crayon. On pourrait rapprocher son trait de celui de Skottie Young, mais en moins recherché tout de même, et la palette de couleur pastel y fait pour beaucoup. Mais il faut bien avouer que la partie graphique n’est pas le principal argument de ce hardcover qui malgré sa taille se lit d’une traite.

Si à l’origine le cœur de cible est assurément les adolescents, d’où la nomination du Eisner Award pour la meilleure série réservée au jeune public, passer à côté de ce petit bijou de tendresse et de d’émotion à fleur de peau (mais rien de émo-gothique, rassurez-vous)  serait une grave erreur. Certaines leçons sont aussi importantes à recevoir une fois qu’on est devenu « adulte ».

 

Sullivan
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