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Teen Titans 5, la review

Teen Titans 5, la review

ReviewDc Comics
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Notre note

Peut-on lire les Teen Titans sans lire Superboy ? Peut-être. Est-il vraiment intéressant de lire Teen Titans sans avoir lu Superboy ? Peut-être pas.

Quoi qu’il en soit, la petite équipe menée par Tim Drake (Red Robin) fait à l’occasion de ce numéro 5 sa première sortie groupée. Wonder Girl est attaquée par un Super pas très aimable, et cela ne plaît pas trop à notre petit groupe de presque héros complètement adolescents.

S’en suit un grand classique du dessin narratif d’action. Chaque protagoniste se frotte à l’antagoniste, tour à tour, afin que le lecteur puisse se faire une idée du rapport de force en place. Une façon élégante de dire que chacun y va du sien pour mettre une trempe à ce Superboy bien décidé à embarquer Wonder Girl pour la livrer à N.O.W.H.E.R.E, les méchants anti méta-humains.

Teen titans 05, la critique

De l’action réussie, du blabla moins sympa.

Je l’admet, c’est assez fun à lire et à regarder. Il n’y a pas de grande surprise (Kid Flash est impulsif et la joue perso, Red Robin veut être le leader et montre à quel point, même sans pouvoirs, tant qu’on a du matos cher on peut se battre...) mais ce combat est efficace et divertissant. C’est de l’action sans beaucoup de profondeur.

Ce n’est pas faute d’essayer, d’ailleurs. Alors que Kid, Robin, Bunker et Wonder Girl sont déjà K.O., Superboy se retrouve face à Solstice, la petite nouvelle. Celle-ci a subit de nombreuses expériences et mutations (?) aux mains de N.O.W.H.E.R.E, et elle compte bien convaincre Superboy que ses patrons ne sont pas des anges. Cette confrontation folle nous donne un dialogue assez pauvre et une conclusion en demi-teinte, mais on ne pourra pas se plaindre d’un manque de texte !

Quand j’serai grand, j’serai...

L’autre intérêt de ce Teen Titans, au-delà de sa valeur distractive, c’est son symbolisme compte tenu de la politique du relaunch DC. Si vous n’avez pas suivi, sachez simplement que DC a récemment relancé toute sa ligne de comics afin de mieux coller au public d’aujourd’hui (sous entendu, les jeunes qui ne lisent plus de comics, ces petits salauds).

Teen Titans regroupe les “jeunes” de l’univers DC. Par conséquent, il est naturel d’attendre de cette série qu’elle représente l’idée que DC se fait de ce coeur de public ciblé par toute cette politique : les djeunz, ils aiment les djeunz. Alors est-ce que les jeunes d’aujourd’hui s’identifient vraiment à un mec moraliste et accro au contrôle (Red Robin), à un branleur égoïste qui fait des blagues (Kid Flash) ou à une jeune femme intrépide qui vole ce qu’elle ne peut pas avoir (Wonder Girl) ?

Sans parler de Bunker, le “Fabuloso”. C’est scandaleux que des clichés déjà limites dans les années 80 transpirent encore aujourd’hui, venant de la même firme qui nous donne Apollo et Midnighter. Si vous n’avez pas compris cette phrase, sachez juste qu’on peut être gay sans aimer les pantalons moulants, et aimer les pantalons moulants sans être gay. Non, je ne me sens pas concerné.

Bunker: il 'est fabulous'.Commerce ou culture ?

Le fait est que malgré la tentative si peu voilée et si peu nouvelle de multiplier les cibles en multipliant les stereotypes dans les personnages, il n’y a pas eu beaucoup de changement entre les icônes pre et post relaunch. L’écart entre le public ciblé (celui qui ne lit pas de comics) et l’offre en est d’autant plus grand. En effet, ceux qui ne lisent pas de comics ne vont voir dans Tim Drake qu’un inconnu qui se la pète, un moralisateur au compas éthique étroit finalement assez peu charismatique.

Superboy ne sera qu’un Superman méchant qui fait des trucs rouges avec la force de son esprit, mais lorsqu’il est cantonné aux pages de Teen Titans, il faut avouer que ce n’est pas encore un personnage qui pousse à la lecture. Encore moins à l’affection.  

Les jeunes filles qui voudraient s’interesser aux comics et s’identifier aux membres de Teen Titans sont également mal représentées. Entre une Solstice dont on ne sait rien d’autre qu’elle en a bavé et qu’elle n’est qu’amour, et Wonder Girl qui n’a pas l’air beaucoup plus compliquée qu’une pseudo rebelle au bon fond, il faut avouer qu’on a tout intérêt à être creuse si l’on veut s’intégrer dans ce schéma.

Red Robin, il cause beaucoup.

Le jeune, espèce bizarre et compliquée.

Quelques mois après les émeutes certes du Monde Arabe mais aussi de Londres, où la jeunesse s’est montrée bien plus complexe et variée, bien plus sombre, parfois apte à comprendre des problématiques adolescentes riches et aux vocations réellement ambitieuses, servir des Teen Titans aussi fades manque un peu de panache.

Il faudra aussi donner du temps à la licence afin de réellement juger de son public, mais pour l’instant, ces Teen Titans ne semblent pas autant s’adresser aux “teens”, mais au moins de 10, ou pire (commercialement) : aux habitués, ceux qui savent qui est Tim Drake, ceux qui comprennent le potentiel narratif du Kid Flash, ceux qui croient que Bunker peut porter autre chose que du violet.

En fait, et enfin, Teen Titans essaye presque désespéremment de faire de personnages de comics des héros de mangas. Fini les ambitions de coller aux jeunes, il s’agit de coller à ce que les jeunes “semblent” lire. Cependant, et je ne sais pas pour vous, mais lorsque je veux lire un manga...je lis un manga. Il est évident sous cet angle que la politique de DC n’est alors pas vraiment de moderniser son offre, mais de la rapprocher d’un autre modèle économique et narratif qui semble fonctionner. J’y vois une certaine perte et une occasion manquée, mais qui sait. Il est encore tôt.

Teen Titans 05, pas sans les femmes

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