Pour tout fanboy qui se respecte, le
choix de ce personnage pour une adaptation est évident. Depuis la
renaissance du personnage orchestrée par le brillant Geoff Johns,
les histoires liées à l'univers des Lanterns font vendre des
comics. Et pas qu'un peu. Avec 141 384 exemplaires écoulés, Blackest Night #8 est tout simplement le titre DC le
plus vendu de l'année 2010. Il se positionne en troisième position
du classement des meilleurs ventes toutes maisons d'éditions
confondues !
Pour le profane, c'est différent. Pour
peu qu'il ait jamais entendu parler du personnage, l'univers de ce
dernier lui est à coup sûr hermétique. C'est là qu'intervient le
plus grand défi auquel Martin Campbell a du faire face.
Rendre accessible en moins de deux heures l'univers et le personnage
de Hal Jordan. De façon assez surprenante, le réalisateur de Casino Royale s'en sort plutôt bien. On comprend la
nature de la menace. L'importance des Green Lanterns et l'origine de
leur pouvoir sont posées clairement et sans trop d'insistance.
Enfin, on en lâche juste assez sur le background du personnage pour
pouvoir le cerner.
Côté acteurs, le casting a de quoi
surprendre au premier abord. Rayan Reynolds (X-Men
Origins: Wolverine, Blade: Trinity) et Blake
Lively (Gossip girl) ne sont à ma connaissance pas
reconnus pour leurs qualités d'acteurs hors normes. Tout au plus
affichent-ils un physique attrayant auquel Reynolds pourra ajouter
une certaine capacité à jouer les marioles. Pourtant, ce n'est pas
leur prestation qui vient tacher le film. Ils s'acquittent de leur
tâche aussi bien que le scénario le leur permet. Le hic est bien
là. Le scénario.
Lorsqu'on découvre Hal Jordan, le
personnage est attachant. Maladroit, lâche, macho... On se prend très vite d'affection pour lui. Il sait jouer de ses défauts, ne pas se
prendre au sérieux, et cette légèreté donne un ton agréable au
début du film. L'humour y est présent mais pas trop. Juste ce qu'il
faut. Puis vient un tournant. La première apparition publique de Hal
sous le masque de Green Lantern. Après ce passage, le film fait
l'erreur de se prendre trop au sérieux.
Dès lors, la relation entre Hal Jordan
et Carol Ferris prend une place bien trop importante. Elle est
le motif de scènes sinon niaises, pas plus utiles que ça. A ceci
près que le but du film reste d'introduire le personnage auprès du
grand public. Le film s'en contente et s'y prend de la manière
la plus classique qui soit.
Un bonhomme en apparence pas du tout
taillé pour le rôle se voit doté de pouvoirs qui le dépassent. Il
n'est pas fait pour, et il le sait. Il ne prend même pas la peine
d'essayer de jouer aux défenseurs de la veuve et de l'orphelin. Face
à ses doutes, la jolie fille parvient à réveiller le valeureux
guerrier en lui avec de jolis mots. Il se débarrasse du méchant. Un
héros est né ! Fin.
Ca ne va pas plus loin, mais ça ne se
casse pas totalement la gueule pour autant. Ca reste agréable dans
l'ensemble. Du côté des plus, Mark Strong (RocknRolla,Sherlock Holmes)
en Sinestro est plutôt plaisant à voir. La scène
post-générique qui lui est consacrée annonce d'éventuelles bonnes
choses pour le deuxième volet que la Warner semble avoir la
ferme intention de tourner. Martin Campbell ne sera alors plus de la
partie. Son successeur saura peut-être insuffler plus d'énergie à
l'ensemble.
Green Lantern est un film de
super-héros des plus banals. Pour les amoureux du genre, il se
regarde plus avec une sorte d'affection qu'avec un réel intérêt
tant il peut nous ramener une décennie en arrière à la sortie du
premier volet de Spider-Man.
Il marque le début d'une nouvelle ère pour tous ces personnages DC
trop longtemps restés dans l'ombre de Batman et Superman aux yeux du
grand public. Malheureusement, il ne sera pas le film de l'été. Ni
même la meilleure adaptation d'un comic book cette année. C'est un
premier pas. Un pas qui aurait pu s'écarter du chemin de la bonne
adaptation bien plus qu'il ne l'a fait.